LaRevue - Arts, cultures et sociétés


LaRevue,
n°75


Éditorial

Paris s’épuise dans ses embouteillages parce qu’on y confond impératifs en vue d’une survie fatalement illusoire et capacité à faire de la vie une fête ! Les foires d’art et autres s’y succèdent, les touristes prennent du poids en arpentant les rues, les plaisirs s’ennuient de trop d’argent et les histoires se détissent de trop peu de débordements.
Henri Roorda écrivait en 1926 dans son livre intitulé Mon suicide : « Il faut que de temps en temps un désordre se produise dans le monde pour que les choses nouvelles puissent paraître. Le désordre est toujours provoqué par de mauvais citoyens, des enthousiastes qui se sont grisés avec des mots. »

Avec sa Logiconochronie – XXI, Jean-Louis Poitevin aborde à travers la présentation d’une œuvre vidéo qui vient d’être « interdite » par un grand festival de vidéo d’une grande ville du sud de la France, la double question du statut des images et de leur signification. Plus exactement, grâce à Bloody Sea d’Alix Delmas, il tente d’ouvrir une porte sur le fonctionnement tant politique d’une décision, que psychique d’une attribution de signification à quelque chose, ici, une vidéo si « banale » qu’on n’en croit pas nos yeux et si violente qu’on ne parvient pas à comprendre pourquoi elle nous touche tant.

TK-21 LaRevue
poursuit son investigation des acteurs de la scène photographique iranienne en présentant les six photographes dont les œuvres seront présentes à Paris Photo sur le stand de la Silk Road Gallery de Téhéran. Deux femmes, Shadi Ghadirian et Tahmineh Monzavi et quatre hommes, Babak Kazemi, Ebrahim Noroozi, Jalal Sepehr, Jassem Ghazbanpour, forment cet ensemble représentatif de la diversité des points de vue et de l’unité profonde des préoccupations et de l’approche qui prévaut dans la photographie iranienne contemporaine.

Nous présentons la deuxième des trois parties de l’entretien que nous a si généreusement accordé le grand spécialiste du Moyen Âge Vincent Debiais, à l’occasion de la parution de son ouvrage magistral paru aux Éditions du Cerf, La croisée des signes, L’écriture et les images médiévales (800-1200), moment où il nous fait entrer de plein pied dans une question toujours d’actualité, celle de la présence réelle, de ce qui « est » image comme de ce qui « fait » image.

TK-21 LaRevue
vous ouvre la porte de l’atelier Clot, Bramsen et Brunholt, lieu parisien magique dirigé par Christian Bramsen, où a été réalisée la plus grande lithographie du monde par un artiste danois remarquable, Lars Nørgård. Des images et une vidéo rendent compte de cette aventure de plus d’un an.

Porte ouverte sur des acteurs jeunes et dynamiques de la création contemporaine, TK-21 LaRevue présente ici, et en avant première, le projet du groupe curatorial heiwata qui sera présenté le 10 Novembre, dans le cadre du 50e Congrès de l’AICA, à Mains d’Œuvres, à St-Ouen.
Avec Quart d’heure américain, heiwata repense le format de l’exposition collective, en présentant quatorze artistes internationaux associés en duo- : Joël Andrianomearisoa (MG) & Ivan Krassoievitch (MX), Alex Ayed & Georgia Dickie (CA), Cécile Bouffard (FR) & Matthieu Cossé (FR), Corentin Canesson (FR) & Bastien Cosson (FR), Martin Chramosta (SW) & Martina-Sofie Wildberger (SW), Charlie Jeffery (UK) & Joshua Schwebel (CA), Christopher Kulendran Thomas (UK) & Thu-Van Tran (FR/VN).
Le projet prend le parti d’une exposition en mouvement. Les duos d’artistes gravitent autour de Danse-poème collectif (1962) de Robert Filliou (FR).

Pierre Soulages, Xavier Lucchesi, Hervé Bernard, Éric Michel ont exposé à Saint Saturnin du 22 au 24 septembre 2017. Une vidéo permet de découvrir leurs œuvres expliquées par le philosophe et critique d’art Jean Caron, un voyage en quête d’une intériorité sinon introuvable du moins fortement difficile d’accès.

Pour la première fois TK-21 LaRevue présente, en avant-première, un travail de Christian Globensky, un livre qui est à la fois de philosophie et d’artiste intitulé Comment on devient Bouddha — selon Nietzsche, publié aux Éditions Jannink.
Si un grand nombre de livres ont tenté de démontrer que les méthodes propres à l’art et à la philosophie sont de loin les meilleures pour faire de tous les aspects de sa vie une totale réussite, le livre que vous tiendrez entre vos mains va bien au-delà de la simple notion de réussite. Ce livre vous propose, ni plus ni moins, de mettre en œuvre l’expérience ultime de toute vie, celle de devenir un bienfaiteur de l’humanité. Affaire à suivre de près, en effet !

Faust Cardinali, lui, artiste et créateur de bijoux hors normes, a conçu et réalisé chez Mincione Edizioni, un agenda 2018, Pornologica 2018, qui ravira les amateurs d’art et d’érotisme. Il est impossible de ne pas offrir à Noël cet objet singulier, à ses meilleurs amis comme à ses plus éminentes amies !

L’artiste photographe et plasticien Salvatore Puglia présente ses œuvres les plus récentes qu’on a pu voir à la galerie Sit Down le mois passé. « Depuis quelque temps j’ai repris Dante, notamment les vers de la Divine Comédie où il parle de la selva antica, la « forêt ancienne », qui est en effet une représentation du paradis sur terre. J’aborde ce sujet de l’Eden ». Ici, les mots recouvrent les images confirmant de manière magistrale combien la relation texte / images reste aujourd’hui encore un enjeu poïétique majeur.

A la Galerie La Ville A des Arts, jusqu’au 5 novembre, Johannes Pfeiffer, un artiste allemand, vivant à Lanzo tout près de Turin en Italie, travaille les formes comme des images. L’essentiel de son travail artistique se situe dans des lieux qu’il nomme « spécifiques » avec des installations dans l’espace. Cela peut s’apparenter à du Land Art parce qu’il y a la notion de paysage et pourtant il y a au départ « la brique » base de son matériau.

TK-21 LaRevue poursuit son investigation des imaginaires animal et humain que fait se croiser dans des vidéos érotiquement provocantes l’artiste chinois vivant de France Chan Kai Yuen, petits bijoux de signification paradoxale dont rend compte Jean-Louis Poitevin dans une brève introduction.

TK-21 LaRevue poursuit sa collaboration avec Stéphane Mortier et présente trois nouvelles vidéos du travail infini intitulé Quotidien d’atelier, avec, cette fois, une visite dans les ateliers d’Égide Viloux, Kate van Houten et Martin McNulty, visite impromptue présentée par quelques réflexions de Jean-Louis Poitevin.

L’Afrique vue par elle-même est une exposition regroupant plusieurs photographes africains à la galerie Art-z, en écho à l’exposition Malick Sidibé à la fondation Cartier. Olivier Sultan commissaire, nous présente ici les spécificités de la photographie africaine, à partir desquelles il a monté cette exposition.

Laëtitia Bischoff, revient avec une nouvelle chronique dans laquelle elle tente de comprendre notre relation aux loups. C’est pour nous l’occasion de révéler que cette écrivaine et artiste vit avec un berger dans le Diois d’où chaque mois, elle nous fait parvenir sa chronique, un texte comme toujours inspiré où l’on a la joie de retrouver à travers quelques vers l’immense poète qu’est Tomas Tranströmer, prix Nobel de littérature en 2011.

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présente là encore en avant première puisqu’il sortira le 16 Novembre, l’ouvrage écrit par Stéphan Lévy-Kuentz avec des photographies de Jérôme de Staël où se trouve mise en scène la maison de Dora Maar et évoquée sa vie après sa rupture avec Picasso. L’ouvrage est publié aux Édition Manucius et s’intitule Sans Picasso.

Littérature encore et toujours avec la deuxième partie de Départs de feux, un inédit que Werner Lambersy nous fait la joie de nous offrir dans lequel, c’est bien notre époque qui est mise en coupe. On peut y lire ceci : « Pars Orphée ne reste pas / Ils ont des cailloux / Dans la bouche ».

Pour clore ce numéro 75, nous saluons enfin la parution du livre de Joël Roussiez qui nous a offert de nombreux textes inédits, certains se trouvant dans ce livre au titre singulier, Anecdotes et joyeux propos biographiques du pirate Farfali et comment il arriva, pour finir, qu’il débandit, qui paraît aux Éditions de l’Arbre vengeur.



Photo de couverture : Ebrahim Noroozi (Lake Urmia)
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De nombreux problèmes sont signalés par des utilisateurs de Safari. Le mal semblant être profondément ancré chez Apple, nous vous conseillons de lire TK-21 sur Firefox ou Opéra par exemple.