LaRevue - Arts, cultures et sociétés


LaRevue
n°140


Éditorial

"Ce que je dis, ce n’est pas que Dieu existe : je n’en sais rien.../...Ce que je dis, par contre, de manière seulement esquissée dans mon Dieu, op cité, c’est que l’humanité ne pourra jamais se passer de l’hypothèse d’un ou plusieurs Dieu..."
Mehdi Belhaj Kacem
Système du pléonectique (Ed diaphanes, p.153)

Pour son Numéro 140, TK-21 LaRevue vous embarque, comme toujours, dans des voyages variés et riches de découvertes, d’informations diverses et de réflexions en pointe, permettant de mieux s’orienter dans la pensée et le monde actuel.

Vos retours d’expériences du site nous montrent qu’il est sans doute trop riche pour que tout le monde en profite pleinement. À vos marques, prêts, partez !

INTERVENTIONS ARTISTIQUES

Dans un texte inspiré et en prenant pour appui l’exposition « Persona » à la galerie Les Filles du calvaire, Marie Barbuscia vient interroger « l’avatar qui nous touche du regard et qui est celui qui a troqué sa dimension spectrale pour se réfugier dans la matière, celle-là même qui habille du pinceau, une chair de suggestion. »

Manon Gignoux nous entraîne dans ses interrogations créatrices. À sa suite, nous aussi « cherchons une image visible des mouvements invisibles ou souterrains, qui affleurent » et ces images, elle les réalise. Ce sont des dessins d’une grande vitalité.

Sous le signe d’Artémis, Paul Armand Gette joue toujours avec l’indicible et une certaine forme de l’irreprésentable. Jean-Paul Gavard-Perret évoque deux livres de l’artiste qui viennent de paraître aux éditions Yvon Lambert et aux Presses du réel.

Surfigurer est à entendre tel qu’on entendait figurer au XVe siècle : « Décrire un détour hors de la ressemblance et la désignation, entrer dans le domaine paradoxal de l’équivoque et de la dissemblance. » Jacques Cauda, écrivain et peintre, entre autres choses, s’explique sur sa conception de la peinture. Une plongée aux racines du mal, c’est-à-dire de la nécessité, en nous, de l’image !

Alain Snyers, artiste Fluxus et membre du groupe Untel, vient à lui tout seul de faire l’expérience de voir deux projets d’expositions censurés par deux universités. Ces deux projets simultanément initiés pour des lieux différents furent sollicités par le bureau de la Biennale Hors Norme (BHN) pour sa 10e édition de septembre 2023 à Lyon en lien direct avec les Universités.
Une exclusivité TK-21 ! Notre époque commence à sentir beaucoup le (F)rance !

« Le lendemain, mon téléphone a sonné. C’était Jean Guiart et la première chose qu’il m’a dite était : Vos informations sont exactes. Il me demandait un texte sur Vaiere Mara pour sa revue et m’invitait à déjeuner au Blue Banana le lendemain ». Jonathan Bougard poursuit ses recherches vivantes et vitales dans des contrées pour nous inaccessibles, comme la lointaine Tahiti.

INTERVENTIONS PHILOSOPHIQUES, VIDÉOGRAPHIQUES, TEXTUELLES ET MUSICALES

Jean-Louis Poitevin poursuit ses investigations au sujet de nos psychés tenues au secret par une raison devenue folle. Addiction, langage, extase..., le chapitre X de son séminaire intitulé Faire des dieux – Pour en finir avec la conscience, III, met en relation les enjeux de l’extase mystique telle qu’appréhendée par Martin Buber et les formes radicales de l’extase négative explorée par William Burroughs. Et comme toujours, Hervé Bernard est à la réalisation.

« Ce qui impressionne, avec la théorie de Medhi Belhaj Kacem qui donne son titre au livre, Système du pléonectique, c’est qu’elle s’applique quasiment à tous les domaines de la vie sociale de l’homme, du péché originel à l’art, en passant par la chasse, le jeu et l’agriculture ». Guillaume Basquin décrypte pour nous les arcanes de ce livre majeur dans le paysage, sinon si tristement désuet, de la philosophie française contemporaine.

Aldo Caredda s’est rendu à la Sorbonne pour son Lost in the supermarket #35. La déposition de l’empreinte joue avec distance dans les couloirs de la cathédrale du savoir, comme tente de le montrer le texte de Jean-Louis Poitevin qui accompagne cette brève vidéo.

Avec La prison, Patrick Dekeyser nous entraîne dans l’exploration de notre psychisme. Bref, drôle et pourtant inquiétant ! Jean-Louis Poitevin accompagne cette vidéo d’une brève méditation sur le sujet.

Benjamin Guérin alias Bibi-la-vertu au texte, et Mélody Da Fonseca aux illustrations, nous présentent leur ouvrage récemment paru aux éditions Le sabot, collection Zbeul. Éros y joue avec nos corps qui ne resteront pas insensibles à cette débauche contrôlée et sensuelle d’images et de mots.

De son champ de vision illuminé, Linea Nihilo observe la beauté fractale de ce paysage de sable, interprétant l’opéra « cymatique » du temps à l’échelle de la planète Terre. L’auteur poursuit son voyage imaginaire dans le désert où l’on construira une ville rectiligne de 170 km de long, The line. Aujourd’hui, chapitre 3, Le chant des dunes de Salala.

Le philosophe d’origine vénézuélienne, Pedro Alzuru poursuit ses investigations et nous fait découvrir, avec ce Numéro 12, une nouvelle facette du Jazz Latino. On peut appeler cet épisode « le côté latino du jazz - le côté jazz de la musique latine ».

INTERVENTIONS PHOTOGRAPHIQUES

C’est sans doute par une respiration un instant suspendue que se module le rythme de l’insécable prolifération des choses vues. Jean-Louis Poitevin tente, dans un bref texte, d’analyser les univers photographiques de Jean-Guy Lathuilière et Jan Kricke, tous deux, entre autres choses, photographes du label de musique ECM et exposant en mars au Centre d’art contemporain Frank Popper, à Marcigny (71).

Dans son texte intitulé Des illusions de l’image photographique, Bernard Perrine nous propose un véritable voyage à travers toute l’histoire de la photographie autour de la question de l’illusion, de l’autoportrait en noyé de Bayard aux images prises par le télescope spatial James Webb.

Il ne faut pas s’y tromper, ce qui nous est donné à voir, ce sont bien des images, mais d’un type si singulier qu’en effet, il est impossible, face à elles, de ne pas se demander à la fois ce qu’elles peuvent bien représenter, comment elles ont été faites et de quoi elles peuvent bien « parler ». Jean-Louis Poitevin explore l’univers singulier du « photographe » sans appareil, Ibn El Farouk.

C’est si loin ce dont on se souvient. Parfois, en rêve, quelque chose d’autrefois vient nous surprendre comme un maintenant revenu. Mais à peine réveillé, on en a perdu le vif. Le souvenir est dans l’ombre. Le flou. Or c’est étrangement ce que les photographies que prend Olivier Pasquiers avec sa camera obscura, semblent nous montrer.

« Si la France a gagné la guerre (de 14), c’est grâce au Père Pinard et à Charlot » a écrit Fernand Léger. Avec Charlot cubiste, Gaetan Viaris de Lesegno poursuit son investigation inventive d’éléments du passé reliant photographie et cinéma.

 


Photo de couverture : Olivier Pasquiers

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