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Larevue n°22


Éditorial

TK-21 Larevue s’internationalise
Le voyage se poursuit cette fois vers la Corée et toujours à la croisée de la création, de la réflexion et de l’invention.

Nous ouvrons avec un court texte de Jean-Louis Poitevin, intitulé Nos si quotidiennes hallucinations, qui interroge notre situation d’hommes hallucinés quotidiennement par des images et des voix qui leurs viennent du dehors, à travers des écrans sonores de toutes sortes et qui sont sur le point, il est sans doute déjà trop tard, de perdre ce qu’ils pensent pourtant être ce qu’ils ont de plus précieux, leur conscience.
Nous commençons donc un voyage vers la Corée qui se poursuivra sur plusieurs numéros et qui entend donner à voir et les multiples aspects de la création dans ce pays aujourd’hui.

Tout d’abord une vidéo de l’artiste Ha Tae-Bum accompagné d’un court texte du commissaire d’exposition Kim Sunil qui met en perspective la relation complexe que l’on peut entretenir aujourd’hui avec la ville.

Jean-Guy Lathuilière poursuit son déchiffrement du regard des autres à travers avec une nouvelle vidéo qui fait suite à Shangai et qui nous montre des visages passant devant nos yeux à grande vitesse, recueillis dans certaines grandes villes d’Asie mais aussi d’autres villes ailleurs dans le monde.

Haily Gernet, une jeune curatrice récemment installée en Corée, nous présente un projet d’exposition qu’elle a conçu pour une institution séoulite. Ce projet qui n’a pas été retenu a néanmoins suscité l’intérêt de TK-21 Larevue pour les questions qu’il pose et les artistes qu’il entendait présenter et dont nous montrons certaines œuvres ici.

Soo Kyoung Lee vit en France depuis de nombreuses années. Après une carrière dans un monde autre que celui de l’art, elle a décidé de se consacrer à la peinture et au dessin. C’est à ses dessins, qui seront présentés à Séoul au mois de juin, dans la Galerie UM que Jean-Louis Poitevin a consacré un texte.

Chong Jae Kyoo, artiste coréen résidant en France depuis plus de trente ans et co-fondateur de Groupe Novembre, nous donne un texte, que nous publions en français et en coréen, dans lequel il présente un état de sa réflexion sur le photographie plasticienne, texte qui constitue aussi une matrice thématique en vue de projets d’exposition à venir.

Martial Verdier, membre du Groupe novembre, présente ici ses dernières œuvres réalisées lors d’une résidence à Port de Bouc, pour MP 2013 sur les territoires industriels du Golfe de Fos, portée par un texte vif du photographe Christophe Galatry qui évoque au sujet de cette série combien ces installations portuaire en particulier montrent que nous sommes réellement devenus «  Les seigneurs de l’apocalypse ».

Nous poursuivons notre hommage à Magdi Senadji en republiant aujourd’hui le premier des fascicules réalisés par les éditions À une soie, Éclats romains. Les photographies de Magdi Senadji sont accompagnées d’une nouvelle de Danielle Robert-Guédon, intitulée Via Condotti, 86. et d’un texte de Pierre Benielli, Brisures.

Antoine Tricot nous offre cette fois des œuvres qui relèvent d’une pratique de la prise de vue liée à la déambulation et à la poésie urbaine. Elles sont mises en perspective par un texte de Jean-Louis Poitevin.

Fidèle à sa volonté de présenter aussi des œuvres littéraires, TK-21 Larevue publie un inédit de 2012, du poète Werner Lambersy, sur la grande artiste allemande disparue l’an dernier Pina Bausch dont il dit que l’« on comprend/ qu’elle veut se joindre/à l’universelle/cécité/pour commencer/où tâtonne le Sensible ».

Nous poursuivons notre collaboration avec Joël Roussiez qui, avec humour, nous envoie, cette fois, littéralement dans l’espace avec un texte intitulé contenter ce besoin de voir, un hommage à Schiller et Christine Lavant.

Jean-Louis Poitevin clôt ce numéro avec un texte intitulé, Witz et ironie : la voix de l’autre sous le chapeau de l’un. C’est le texte d’une conférence faite le dimanche de pâques dans une rencontre sur le thème du rire à la galerie La ralentie dans laquelle on croisera Musil, Novalis et Kleist mais aussi Vila-Matas qui fait dire à l’un de ses amis que « Si la réalité est un complot, l’ironie est un complot privé, une conspiration contre ce complot. »