LaRevue - Arts, cultures et sociétés


LaRevue
n°141


Éditorial

Le refus du savoir revient à vouloir / attraper la queue du dragon /
pour diriger sa tête.
Quand ténèbres et lumière sont mal dosées, / le résultat ne peut qu’être boueux.
Wen Fu
Lu Ji ( 261-303) Trad A. Bernaut, Ed Manifeste.

Tel un fleuve qui ne connaîtrait pas les affres de la sécheresse, TK-21 LaRevue poursuit son cours, enrichissant ses eaux des limons qu’il récolte au long de son parcours.

Guillaume Dimanche prend la route à vélo pour voir si l’on peut encore aller dans quelques villes, rencontrer quelques amis artistes, savants, chercheurs, inventeurs ou poètes, projet pour la réalisation duquel il cherche auprès de vous, lecteurs, quelques soutiens.

Dans un texte bref et incisif Marie Barbuscia cherche à comprendre ce qui déraille dans cette époque agitée. « Ceux qui BRAV-ent ne regardent pas dans les yeux : “croiser un regard est péril à l’exaction”. L’ordre est donné : ils frappent et frapperont sans faim dans le tas que nous sommes. » Nous savons alors de quoi il est question ! Et rien ne nous empêche de participer et de faire face à l’implosion du possible dans ce moment bancal.

 Explorations littéraires et philosophiques

Jean-Louis Poitevin poursuit sa quête philosophique qu’il a intitulée « Faire des dieux » en mettant en relation d’une manière inattendue dans son Séminaire XI, la conception « magique » de l’écriture chez William Burroughs et sa lecture des évangiles qu’il examine à partir de la nouvelle traduction réalisée par Frédéric Boyer.

 Et encore et toujours des inédits dans TK-21 LaRevue.

« La perception d’une figure ou d’une forme dans l’agencement accidentel d’un matériau naturel me paraît comparable à la perception du sens dans un texte pensé » note Philippe Grand dans ces fragments inédits consacrés à une réflexion en acte sur perception et paréidolies.

Nous publions aussi, pour la première fois un texte de Pierre Faucomprez. La première partie de cet ouvrage intitulé La tangente de Baumann commence ainsi : « Maman ! qu’est-ce que je vais bien pouvoir sauver du désastre ? » La langue ici fait l’objet d’une attention toute particulière.

« Si Pluton pouvait parler pour se défendre, l’astre étincelant se confierait très certainement sur son déclassement, avec une de ses manières toutes personnelles de resplendir l’effacement parmi toutes les légitimes qui l’entourent et le devancent. » Marie Barbuscia nous entraîne dans une méditation poétique sur la scientificité d’un acte nominatif. Son texte est accompagné d’œuvres d’Alex Alayek.

Claire Carroué revient dans TK-21 LaRevue avec O fil de l’apothéose, un long poème inspiré qui a fait l’objet d’une lecture publique à l’Eurydice, il y a peu.

« Comme une âme qui s’en va un petit air de flûte dans l’assemblée avait éteint les paroles et quelques-uns marchant dehors baissaient la tête sous leurs turbans. » Une fois encore Joël Roussiez nous entraîne dans une de ses méditations poétiques en prose qui ont le charme des voyages que nous ne ferons pas.

Linea Nihilo poursuit sa tentative d’exploration d’un morceau de réel qui n’est encore qu’à l’état de projet. Mais en affirmant que « La vue depuis le palais de Neom, The Line est à couper le souffle » il confère à cette entité délirante en devenir le statut d’une chose non seulement possible, mais pensable.

« Par fragments le poème en prose fait son chemin face aux beautés qui s’étendent. » Jean-Paul Gavard-Perret nous présente En bleu adorable, le dernier livre de Pascal Boulanger qui vient de paraître aux éditions Tinbad.

 Explorations plastiques

« Il n’est rien de plus intéressant que de voir à travers une fenêtre fermée : elle met le proche à distance, crée d’autres espaces dans l’espace. ». Elora Weill-Engerer écrit un texte puissant pour accompagner l’exposition personnelle d’Audrey Perzo, Le crépuscule des formes qui a lieu en ce moment à l’Espace d’art contemporain Camille Lambert, à Juvisy-sur-Orge.

« Saluons dans Mara, aujourd’hui homme de Raiatea, un incontestable sculpteur polynésien moderne, un artiste dont les œuvres se trouvent être l’expression authentique d’un tempérament qui a su traduire des conceptions à la fois traditionnelles et mythiques du passé tahitien. » Jonathan Bougard poursuit pour TK-21 LaRevue son inlassable quête d’œuvres majeures et de grands artistes venant de l’autre côté du monde, ici de Tahiti.

 Explorations photographiques

La photographie d’Alain Aubry ne se contente pas de figer une déambulation en noir et blanc dans la ville de Bayonne. Elle retranscrit la respiration, le rythme, les colères, la joie, et les désirs de la ville.

« Ce travail est le troisième d’une série de trois poèmes photographiques. Évitant toute forme de projection sur le ou les lieux, je me laissais guider par le moment et le sujet face à moi. » Ymy Nigris nous emmène avec lui sur Le sentier des interprétations.

 Explorations vidéographiques

Aldo Caredda poursuit sa déambulation dans les musées parisiens. Avec Lost in the supermarket #36 il nous convie à une brève ascension d’escalier dans le Palais des Beaux-Arts. Jean-Louis Poitevin, comme à l’accoutumée, accompagne ses gestes d’un bref texte à sa façon.

Patrick Dekeyser nous propose avec Le bonheur, un nouvel opus de son travail vidéographique, une méditation sur ce sujet éternel qu’accompagne un texte de Jean-Louis Poitevin.

 Explorations musicales

Depuis la fin du XIXe siècle, on peut documenter la présence et l’influence des musiciens latino-américains et caribéens aux États-Unis. Notamment à la Nouvelle-Orléans, en 1884-1885, cette ville a accueilli la World’s Industrial and Cotton Centennial Exposition, c’est avant la naissance du jazz. Pedro Alzuru poursuit son défrichage des racines du Jazz Latino.

 

Photo de couverture : Guillaume Dimanche

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