« Sous un régime hégémonique, on agit et on parle au nom d’un fantasme - expression dès lors tautologique, les noms communs et les fantasmes nous signifiant, les uns comme les autres, d’irréaliser le singulier en maximisant un réel thétique. Ils nous signifient, non de recevoir le donné, mais de le subsumer sous une thèse. »
Reiner Schürmann, Des hégémonies brisées, (Éd. Diaphanes), p. 21.
Pour fêter la rentrée et ce numéro 135, TK-21 LaRevue sera présente au Salon de la Revue les 14-15-16 octobre à l’espace des Blancs-manteaux. Nous vous y attendrons, nombreux !
Explorations de nouveaux champs, présence d’un podcast musical, images ouvrant sur des réflexions d’une actualité prégnante, découvertes d’œuvres et d’artistes peu connus, plasticiens comme écrivains, TK-21 LaRevue poursuit son chemin, avec vous.
Avec cette présentation par Véronique Verstraete de l’exposition multiple x multiple à la Galerie Michel Journiac, Paris I, TK-21 LaRevue ouvre un champ de réflexions sur les questions du « multiple », c’est-à-dire les œuvres et les idées, la multiplication, la répétition, la reconstitution, la réactivation, la multiplicité, l’unicité, bref le multiple comme pratique qui se poursuivra dans les prochains numéros.
IMAGES MOBILES
Dans le champ des images mobiles TK-21 LaRevue présente essentiellement de la vidéo mais, parfois, ouvre une porte sur des films, le plus souvent peu connus. C’est le cas ici avec cette œuvre analysée avec brio par Marie Barbuscia. En 1966, le film Les Petites marguerites de Vera Chytilova (1929-2014) sort en Tchécoslovaquie. La réalisatrice s’est illustrée dans la nouvelle vague cinématographique tchèque à une période où les œuvres pouvaient difficilement être vues, produites et diffusées sans se donner les moyens de l’exil à l’instar de Milos Forman.
« Tous les extraits de films en couleurs numérisés ont l’air d’avoir été tournés hier, ou avant-hier, en caméra numérique ; toute historialité et matérialité ont disparu, emportées dans des frappes d’un nettoyage chirurgical. » Guillaume Basquin a revu A bout de souffle de Jean-Luc Godard en copie neuve 35mm et nous livre une méditation puissante sur la transformation de notre perception à l’heure du tout numérique.
Aldo Caredda poursuit son investigation de notre fascination pour les images. Lost in the supermarket #30 nous permet, en une minute, de comprendre ce qui nous tient aveuglément éveillé devant elles, et nous pousse irrésistiblement à tenter encore et encore de fusionner avec elles, comme le précise Jean-Louis Poitevin dans le texte qui l’accompagne.
Avec Mourir à la télévision, Patrick Dekeyser atteint un sommet de précision analytique sur l’écartèlement entre croire et dire dans lequel chacun des êtres parlant que nous sommes s’exténue à vivre. Jean-Louis Poitevin accompagne cette vidéo d’un court texte.
MUSIQUE
Pedro Alzuru poursuit pour nous ses podcasts sur le Jazz Latino. Avec cette 7e livraison nous abordons le jazz argentin avec quatre de ses représentants les plus significatifs.
EXPOSITIONS, EXPOSITION !
Pascale Le Thorel nous invite à l’occasion de l’exposition, Nous, Vos Chapeaux, qui ouvrira, le 10 octobre, à la Galerie Mortier, à découvrir, pour ceux qui le connaîtraient pas, et à se réjouir de retrouver pour les autres, le travail incisif et toujours drôle du groupe Dix10, Roma Napoli et J. J. Dow Jones.
Résolument internationale, TK-21 LaRevue suit le travail de Mohamed Rachdi qui expose à la Galerie Dar D’art à Tanger et présente ici, ses « mots » qui de nos « maux » sont nos plus intimes pharmakon.
Jean-Paul Gavard-Perret s’ingénie à penser l’œuvre de Cy Twombly à l’occasion d’une exposition qui se tient actuellement au Grosvenor Hill de Londres.
Pour Jean-Claude Le Gouic l’exposition rétrospective Eugène Leroy, peindre pourrait nous conduire à penser que Eugène Leroy cherchait à enfouir ses images, or il s’arrange pour leur donner la possibilité de remonter des fonds picturaux par la mise en place de structures latentes.
IMAGES FIXES
Expérimentant la chimie appliquée à la finesse et au sublime des scènes de nature et du portrait, François Pitot poursuit son travail de recherche d’anciennes techniques et de nouvelles manières d’entrevoir le monde, ses symboles et ses parts d’ombres qu’il s’engage à dévoiler. Nous le présentons dans la cadre de notre partenariat avec la revue Corridor éléphant.
Yves Trémorin et Vincent Victor Jouffe ont exposé ensemble cet été dans un lieu hors normes, — un hangar aménagé dans le golf de Lancieux par la Galerie des petits carreaux de Saint-Briac — certaines de leurs œuvres, récentes comme anciennes qu’analyse Jean-Louis Poitevin.
Laetitia Bischoff présente le travail actuel de Laure Gilquin dans lequel dessin et photographie noir et blanc ouvrent le cercle de production au son, à la terre, aux installations, à l’objet.
PHILOSOPHIE ET LITTÉRATURE
Anne Alombert et Michal Krzykawski poursuivent la présentation du colloque organisé autour de l’ouvrage collectif Bifurquer dont le maître d’œuvre était Bernard Stiegler. Dans cette séance, ce sont les questions de « l’éthique des algorithmes » ou de « l’éthique de l’Intelligence Artificielle » qui sont abordées. Omniprésentes dans nos sociétés automatiques, force est de constater qu’au moment où l’on invoque l’éthique pour guider nos choix technologiques, c’est la possibilité même d’une éthique qui se voit menacée par les industries numériques et les objets connectés
C’est parce que l’état servile est le lot de l’humain que l’auteur est et reste toujours sur la brèche poétique afin de donner à l’animal humain une dignité qui permet de sortir de l’état d’esclave dans le monde dit civilisé. C’est ainsi que Jean-Paul Gavard-Perret met en scène le livre de Mathias Richard, A travers tout, paru récemment aux éditions Tinbad.
« Je cheminerai de recension en recension pour cerner le thème du désert en philosophie et en littérature. » La première étape de ce voyage proposé par Etienne Diemert avec Guillaume Fandel passe par une lecture de Gel de Thomas Bernhard.
Pour clore ce numéro de rentrée, TK-21 LaRevue poursuit la publication de S’accorder à l’horizon de Joël Roussiez, une litanie née d’une écoute attentive de Stimmung, de Karlheinz Stockhausen et de quelques autres auteurs ou lieux.
Photo de couverture : Guillaume Fandel
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