On connaît la chanson.
Marchons, marchons... ! Et aussitôt la suite de la chanson nous vient au bord des lèvres. Hoquet ou régurgitation ? Vomissement ou faim ? Reste le fait que cette marche ne conduit pas à l’étage supérieur, mais à l’étape suivante d’un voyage immobile puisqu’ici avancer signifie pouvoir continuer de tourner en rond.
Ce sur-place à vitesse rapide n’est pas sans effets. Telle une centrifugeuse, cette marche en rond autour du pilier du courage et du savoir tend à expulser du vaisseau tournoyant qu’elle constitue, tous ceux qui sont trop légers ou trop lourds. Les uns sont broyés et avalés par le siphon au centre, les autres, jetés au dehors de la roue du manège.
Agrippés au bastingage du néant, ou à leurs jouets comme à des bouées, les survivants temporaires marchent et marchent encore, fermant les yeux et priant sans oser l’avouer.
Reste les responsables du manège dont on ne sait où il crèchent, dans l’espace de la foire ou bien quelque part ailleurs. Mais où ailleurs ? Sans doute pas trop loin. Il faut bien pouvoir jouir un peu de ses prérogatives et des effets que l’on génère.
Vive la rentrée ! Peut-être ! Pour ce Numéro 74, TK-21 LaRevue poursuit sa quête d’images inédites, son décryptage de tendances lourdes ou légères qui peuplent le ciel de nos esprits embrumés, ses voyages dans des pays où l’on aimerait peut-être se rendre et ses collaborations avec des gens nouveaux comme avec d’autres qui reviennent très souvent et qui sont en quelque sorte devenus des amis.
TK-21 LaRevue poursuit sa présentation de l’œuvre de Mengzhi Zengh. Artiste multiforme travaillant le dessin, les structures dans l’espace, il s’impose surtout par ses maquettes abandonnées. Il expose à partir du 5 octobre à Francfort. Jean-Louis Poitevin poursuit son analyse de ce travail hors norme. « Lorsque l’on est confronté à ces maquettes abandonnées, il est inévitable de penser qu’il s’agit de quelque chose qui aurait à voir avec l’architecture puisque ces maquettes abandonnées évoquent inévitablement des « maisons ». Et, en même temps, il est inévitable de constater d’une part qu’elles ne sont pas habitables et d’autre part qu’elles « parlent » d’autre chose que d’architecture. C’est qu’à l’évidence, se tenant là en dehors de toute attribution d’un statut d’objet, fruit d’une vision et d’un geste inventant l’espace, elle s’imposent comme des sculptures. »
TK-21 LaRevue poursuit aussi ses investigations dans le domaine de la vidéo.
Pour la première fois nous publions en avant première un clip vidéo d’un groupe musical. Ce choix tient au fait que la vidéo a été filmée par le photographe américain Jehsong Baak. Elle est construite d’images prises en direct ou filmées en projection et réflexion – toutes inondées de lumière – si caractéristiques du travail de Baak et si appropriées avec le nom et la musique de LUX, groupe né de la rencontre inattendue à Paris entre Angela Randall, chanteuse et auteure new-yorkaise et Sylvain Laforge, guitariste de blues/rock.
TK-21 LaRevue poursuit aussi ses investigations dans le domaine de la création littéraire.
Nous proposons ici, de découvrir grâce au travail de la compagnie AWA, l’œuvre méconnue DreamHaïti du poète barbadien Kamau Brathwaite. « Et si nous quittions la sidération de notre regard sur les corps échoués aux rivages européens pour retrouver le mouvement d’une histoire qui nous est commune ? » se demande la metteuse en scène Frédérique Liebaut. Nous évoquons ce texte par des extraits et une vidéo réalisée par Dani Abolouh.
Photo de couverture : Amir Mousavi (Tree, The bird, and Hemmat highway-2010)
* * *
De nombreux problèmes sont signalés par des utilisateurs de Safari. Le mal semblant être profondément ancré chez Apple, nous vous conseillons de lire TK-21 sur Firefox ou Opéra par exemple.