vendredi 29 septembre 2017

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Ikbal / Arrivées

Pour une nouvelle photographie algérienne

, Bruno Boudjelal

Le paradoxe de cette exposition qui a lieu à la Cité internationale des arts jusqu’au 4 Novembre, c’est qu’elle met en scène un paradoxe. Ces photographies sont à la fois "pleines de gens" et "remplie de solitude". On y voit un peuple dans toutes ses variations et toutes ses intensités, et on y voit les forces qui travaillent à tenter de le rendre invisible ou du moins inaudible. La puissance de ces images, c’est qu’elles donnent de la voix, qu’elles bruissent de la vie des corps qui les hantent et qu’elles trahissent l’absence de pourquoi qui fait ces visages emplis d’une nostalgie d’avenir.
Aujourd’hui nous présentons un rapide choix d’images. Nous reviendrons dans les prochains numéros plus en détail sur ces photographes qui ont la vie chevillée à l’objectif.

Sonia Merabet

C’est en 2015 lors d’un atelier photographique effectué à Alger avec des photographes venant de différentes régions d’Algérie, que j’ai été frappé par l’énergie et le dynamisme de tous ces jeunes gens. Ils manifestaient une envie forte de montrer, de dire, de raconter leur pays. Ce désir, je l’ai aussi rencontré chez nombre d’autres photographes, engagés eux aussi dans une démarche de documenter leur lieu de vie, leur environnement, leur quotidien, leurs questionnements. Il s’est vite avéré comme une évidence qu’il fallait montrer ce bouillonnement, cette dynamique de la photographie. Ikbal / Arrivées est une exposition de vingt photographes, femmes et hommes, originaires de différentes régions d’Algérie et continuant d’y vivre. Ils ont majoritairement entre 20 et 30 ans. Les sujets dont ils parlent sont divers et multiples. Ils vont du regard sur le social (les chômeurs, les migrants...), la ville, le monde rural à ceux plus intimes ou poétiques de la prière, de la mémoire à un être cher disparu, voire des esprits (avec la série « Moul El Djellaba »). Ces jeunes artistes nous parlent, à travers leurs images, d’eux-mêmes et des lieux dans lesquels ils vivent. C’est là un précieux témoignage de la grande vitalité et de la richesse de ce courant photographique qui traverse le pays. De plus il est essentiel que l’Algérie, comme de nombreux autres pays à travers le continent africain, soit aussi racontée, décrite, photographiée... par les Algériens eux-mêmes. Ces jeunes photographes nous montrent combien ils en ont conscience et nous envoient un message très fort et clair, avec beaucoup de talent !

Hakim Rezaoui

Pour une nouvelle photographie algérienne
commissaire Bruno Boudjedal

Dans le cadre de l’accord d’amitié et de coopération signé entre la ville de Paris et la Wliaya d’Alger, à la Cité internationale des arts.
18, Rue de l’Hôtel de ville, 75004 Paris
du 12 Septembre au 4 Novembre
Entrée libre
Du lundi au samedi, de 14 h à 19 h