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Et soudain, comme un aveu…
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Ces trois vidéos ont été réalisées par Stéphane Mortier dans le cadre de son projet sans fin Quotidien d’atelier, dans les ateliers de Miller Levy, Jacquie Martin-Horwitz et Radovan Kragulj. C’est l’évidente solitude de ces travailleurs de l’art qui apparaît ici. Ces images nous introduisent dans une sorte de suspens. Nous voyons ce qu’ils ne voient pas quand ils font et ainsi nous tenons nous entre respect et stupeur face à ces gestes dont le sens, presque nul, finira par produire quelque chose comme une œuvre.
#18 Quotidien d'atelier- Miller Levy from TK-21 on Vimeo.
Ouvert sur le dehors ou semblable à une boîte minuscule, rempli de lumière ou éclairé par des lampes, les trois ateliers dans lesquels nous pénétrons aujourd’hui, sont des appareils à distiller une solitude apparemment sans fin. Notre œil indiscret à la limite du voyeurisme, comme toujours ici, n’a pourtant rien à voir d’obscène, sinon des gestes dont le sens échappe plus ou moins.
#19 Jacquie Martin-Horwitz from TK-21 on Vimeo.
Et c’est précisément cette distance entre le geste et l’œuvre à venir qui ici nous saisit. Nous voyons qu’il n’y a rien à voir pas de secret, pas de révélation, rien que le décompte inacceptable des secondes qu’il faut oublier pour leur permettre de passer et à soi de durer, encore, encore un peu entre dépit et rage, entre imminence de l’effondrement et désir d’en finir.
#20 Radovan Kragulj from TK-21 on Vimeo.
Certes, on sait que la pierre deviendra sculpture, mais on ne sait pas ce qu’elle représentera. Quant au marteau cognant sur un carnet à souche, ou à des feuilles de dessins jetées au sol, il est difficile de voir dans ces gestes autre chose qu’un aveu. Non qu’il y ait en tout cela quelque crime à confesser, non l’aveu est plus proche de la prestation de serment d’un vassal à son maître. On connaît le vassal, c’est l’artiste. Mais qui donc est le maître ?
