jeudi 1er décembre 2022

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Aldo Caredda #32

Lost in the supermarket #32

, Aldo Caredda et Jean-Louis Poitevin

Aldo au Musée des Arts et Metiers

Parce que soudain, là-haut, devant, si près et si loin à la fois, la part sombre de l’invention et du progrès s’étale en une perspective à la fois sombre, terriblement sombre et pourtant, lumineuse, mais seulement dans les lointains, parce que l’invention transformée en attraction et en jeu ne semble plus servir qu’à un délassement sans objet, parce que la main semble réduite alors à faire tourner le rien comme si le moteur n’était plus qu’un moulin à prières sans prières, l’ombre noire de dos de l’homme aux empreintes, tel un voyageur venu d’ailleurs, s’empare de ce vide interstitiel et pourtant infini qui sépare et relie l’attente de la réalisation de la promesse de son accomplissement éternellement différé.
Certes, il commence par le couver de son ombre patibulaire, ce vide, mais il en découvre une version infinitésimale accessible sans risque de s’y perdre, un rebord qui déborde légèrement d’un socle de présentation. Alors le moment est venu, non sans avoir au préalable fait tourner le moulin à prières du progrès sans contenu, de la génuflexion libératrice.
Et en effet, aussitôt s’établit un lien entre la promesse intenable et le jouet inutile. Il suffit d’une main glissant dans la boite aux lettres de l’espoir un signe sans valeur pour que, joie sans fard, la possibilité du poème se réveille en l’esprit de chacun.