La désinhibition est à la porte des isoloirs et c’est dans le secret fatal de ce carré de toile ouvert à tout vent, que chacun prétend pouvoir exercer sa liberté, lors même que, plus que jamais, c’est elle le bouc émissaire, qui, par ce geste individuel réédité collectivement des millions de fois, sera abattue. On entendra alors les cris de joie que pousse chacun de ceux qui mettent en action de la rage collective. De ce moment tragique, on dira qu’il donne à voir une « image » de la France. Les aruspices se pressent déjà autour du cadavre. Ce sont les mêmes, qui bien avant, en tant que picadors médiatiques, excitaient la bête et la fatiguaient. Inattendu peut-être sur ce terrain, le poète W.H. Auden a pu écrire dans de courts aphorismes poétiques intitulés SHORTS, ceci :
« La devise du tyran :
Tout ce qui Est Possible
Est nécessaire. »
Ou encore :
« Les petits tyrans, menacés par les grands,
croient sincèrement
qu’ils aiment la Liberté. »
Artiste très présente sur la scène internationale, Jeanne Susplugas expose à la Maréchalerie, à l’école des beaux-arts de Versailles et à la Galerie Vivo Equidem à Paris, pour plusieurs mois. Elle s’est livrée avec générosité aux questions de Jean-Louis Poitevin et à la caméra d’Hervé Bernard pour ce qui, sur quatre chapitres, s’impose comme une sorte de confession d’une enfant du siècle.
TK-21 LaRevue poursuit sa présentation de l’œuvre cinématographique intégrale du tout autant grand photographe Jean-Francis Fernandès avec la mise en ligne de son film de 1978 intitulé, et c’est d’actualité, Un français parle aux français. Jean-Louis Poitevin relève comment l’interview d’un homme dont le pavillon était voisin d’un centre d’accueil pour enfants en difficultés à Vitry, peut être apprécié aujourd’hui comme une borne permettant de mesurer en quoi et comment la parole a muté. En effet, il apparaît en particulier comment de vecteur de partage, la parole est devenue aujourd’hui hystérique et orientée vers le passage à l’acte.
Artiste vénézuélien de première importance, Luis Alberto Hernandez expose jusqu’au 8 mai au farinier des moines, à Cluny. Jean-Louis Poitevin explore ses œuvres qui, à travers le recours à une écriture sacrée inventée et des formes tirées de l’univers du livre et de l’espace infini des symboles, sont portées par une mélancolie d’une puissance poétique rare.
Éric Atlan revient dans ce numéro avec une vidéo qui cette fois, en suivant les lignes de vie de la terre et de la volonté humaine de construire, nous conduit à l’éblouissement final dans lequel tout se perd, un éblouissement dont la nature est moins lumineuse que rythmique.
TK-21 LaRevue qui présentera une exposition de Fan Xi ainsi que d’une autre artiste chinoise, Jing WANG, à la Ville a des Arts fin avril, présente la seconde partie du texte que la jeune philosophe chinoise Mao Zhu a consacré à son travail, une interrogation entre autres choses sur la dimension potentiellement narrative des images. « Here, it’s apparent that Fan Xi began to avoid a narrative based on personal emotions, and shifts toward an expression that’s more abstract. »