LaRevue - Arts, cultures et sociétés


LaRevue n°132


Éditorial

« Une œuvre d’art est bonne quand elle naît d’une nécessité. C’est la nature de son origine qui la juge. »
Lettres à un jeune poète
R.M. Rilke

La littérature ne cesse de prendre de l’importance dans TK-21 LaRevue qui s’affirme comme un lieu de monstration et de réflexion sur les pratiques créatrices aujourd’hui dans lesquelles l’image et le texte occupent une place prépondérante, mais où la musique a aussi droit de cité.

Avec son séminaire Faire des dieux, Jean-Louis Poitevin participe à ce mouvement et tout particulièrement dans cette séance consacrée à une interprétation de l’intégralité des Élégies de Duino de R.M. Rilke.

À PROPOS DE LIVRES ET AUTRES TEXTES

Comment repenser la fonction de l’école et de l’éducation face au psychopouvoir des industries culturelles numériques et à l’économie de l’attention ? Telle est l’une des questions analysées durant la quatrième séance de ce colloque organisé par Anne Alombert et Michal Kzrykawski, consacré à la présentation du projet de l’organologie de l’esprit proposée par Bernard Stiegler.

Guillaume Basquin s’est saisi avec opportunité du dernier livre de Mehdi Belhaj Kacem au titre histrionico-comique de Colaricocovirus, sous-titré D’un génocide non conventionnel. Il montre comment l’auteur, entre autres choses, « voit dans les faits actuels un Coup d’État numérique, il va même jusqu’à écrire un « Coup d’état fasciste numérique ». C’est aussi un essai novateur sur Le Mal, cette « universalisation contrainte » qui nous oblige à revoir nos idées qui ne sont d’ailleurs que des croyances mal digérées !

Dans une veine différente mais approchant les mêmes questions, Jean-Christophe Nourisson analyse le denier livre de Christian Ruby, Le cri dans les arts plastiques. « En posant l’adresse faite au spectateur par les cris en art comme incontournable, Christian Ruby revisite l’indéfectible humanité d’une bouche déchirée par la douleur. » Là encore le mal n’est pas loin.

En nous présentant l’ouvrage de Christian Dotremont, Abrupte fable, Jean-Paul Gavard-Perret entend, entre autres choses, montrer combien « le surréalisme « parisien » a été surévalué outrageusement par rapport au surréalisme belge. »

« C’est moi, c’est moi, je suis très tranquille au bout du chemin, je n’ai rien dans les mains, ni le fouet, ni la hache. » Joël Roussiez nous rapproche du monde des Achuars et de la pensée de Philippe Descola dans ce court texte intitulé Puisque tu me battais.

ART ET IMAGES PHOTOGRAPHIQUES

Camille GAJATE est présidente de BZH PHOTO, un festival annuel en plein-air à Loguivy-de-la-Mer qui invite un photographe étranger pour 1 mois en résidence. Elle nous présente son projet dans l’entretien qu’elle a accordé à Martial Verdier. Cette année elle accueille l’artiste lettone Iveta Gabaliņa, que nous avons interviewer dans le numéro précédent.

Virginie Rochetti nous emmène au Centre d’Art Contemporain de Thiers, le Creux de l’Enfer et dans la Croix de Fer pour découvrir une exposition de Francisco Tropa qui nous fait passer entre les mondes dans une installation d’objets et de lumière.

Pablo Lemonnier présente avec vivacité et justesse le travail (peinture et street art) de N’Zo, « nom de l’artiste sans haine qui s’écrit avec un N et pas avec « E-N » , un travail aux registres quasi infinis, aux thèmes récurrents de l’adoration de la nature, de la psyché, de la métaphysique et du poids de l’existence qui affuble chacun. »

Thibaud Yevnine nous fait découvrir, dans le cadre de notre partenariat avec Corridor Elephant, des images qui « représentent certainement, plus que des piments, des pierres ou des avancées de mer, tous les paysages intérieurs qui évoluent en lui depuis des années. »

« Inspiré par un Moyen Âge courtois et martial, et happé par un futur proche techno-médical, Floryan Varennes esquisse les potentialités d’une « ère à venir » remarque Kévin Bideaux. TK-21 LaRevue qui suit l’artiste depuis ses débuts se réjouit d’annoncer son exposition dans la Galerie Maëlle à Romainville.

SINGULARITÉS ET ŒUVRES AU LONG COURS

Patrick De Keyser nous initie, dans cette nouvelle vidéo, à la boucle de rétroaction qui installe un suspens entre dire et faire et envoie aux autres un message : ne pas… Sous-entendu : travailler ! Jean-Louis Poitevin accompagne ces images d’une réflexion incidente.

Pour son 28e Lost in the supermarket, une brève vidéo in situ, Aldo Caredda est au musée Galliera et entend faire rendre les armes à un pull-over bariolé en en faisant le lieu du recueil d’une de ses empreintes. Jean-Louis Poitevin est attentif à l’effet boomerang de ce geste.

Pedro Alzuru clôt ce numéro avec la présentation du chapitre 5 de la saga musicale qu’il développe pour TK-21 sur l’histoire de la musique latino. Philosophe, il n’omet pas de faire du texte accompagnant ce podcast le moment d’un réflexion esthétique approfondie sur la musique et l’art. L’été arrivant, il vous sera aisément possible d’écouter dans les numéros précédents les autres épisodes et devenir familiers de ces musiciens géniaux et si peu connus de ce côté de l’Atlantique.

 

Photo de couverture : Martial Verdier - Le creux de l’enfer

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