vendredi 1er juillet 2022

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N’Zo

L’artiste amoureux de la nature aux élans presque psychédéliques, carrément zoologiques

, El Pablo

L’amour (de l’art), la mort, la nature, autant de thèmes abordés par N’Zo, nom de l’artiste sans haine qui s’écrit avec un N et pas avec « E-N ». Le voici qui s’affaire sur cette fresque murale.

Dès lors que N’Zo entre dans la pièce, l’atmosphère change. On se détend, on prend le temps de tout observer autour de lui, probablement car ce jeune homme à la parole et la démarche flegmatique, le sourire un peu gêné. Il détourne légèrement le regard, et dichotomiquement dévoile sa confiance en lui, ou plutôt en son art, demeurant d’une humilité sans pareille. Voilà une goutte d’eau dans la myriade de paradoxes de son art et de sa personnalité. Dégingandé, il commence par dévoiler des peintures qui détiendraient (comme l’indique le titre) quelques « secrets bizarroïdes » riches de sens pour l’artiste, la preuve :

Le Secret des Fleurs (N’Zo)
L’Endivine et les Champignoufs (N’Zo)

Il continue en racontant quelques histoires amusantes sur sa manière d’être : portrait immédiat d’un être plein de sensibilité, de celui qui sait se mettre à la place des autres, de tous les autres, du plus grand au plus petit, en passant par le sexe opposé. « Je ne fais pas d’art engagé car l’art est intrinsèquement engagé, il rend le monde plus beau, ces insectes je ne veux pas les écraser, ni les tuer avec du Raid. »

Chemin noir (N’Zo)

La démarche, la démarche, et encore la démarche. Le dépassement de soi, la volonté inconsciente d’impressionner, tout ce qui fait fonctionner l’artiste est partie intrinsèque du jeune homme. Sur les chemins noirs, son récit d’une guérison personnelle, transpire sur certaines de ses curiosités, véritable dissociation sans drogue. Tout cela vient d’une expérience traumatisante lorsque son professeur lui demande de dessiner la peur. Corps décharnés, scaphandres, il s’est senti coupé du monde et le fait ressentir à travers sa série d’estampes illustrant le récit Sur les chemins noirs de Sylvain Tesson.

Son œuvre la plus grandiose est une peinture murale dans un tunnel de son village natal de Mouans-Sartoux. Inversement des échelles, grottes préhistorique, Le Voyage de Chihiro, escargots illustratifs, géoglyphes de nazca, on y retrouve une pléthore d’inspirations qui lui ont causé bien des remous. En ont découlé un jour, de faux-troubles avec l’ONF (Office National des Forêts), « Ils sont venus prendre une photo car ils aimaient bien ». Il ajoute nonchalamment qu’il est amoureux de la solitude, de ces heures passées à peindre dans le calme le plus total. « Ça me fait de très belles journées, je le fais car j’aime ça avant tout ».

Le Cosmophage (N’Zo)

Un jeune artiste aux registres quasi infinis, aux thèmes récurrents de l’adoration de la nature, de la psyché, de la métaphysique et du poids de l’existence qui affuble chacun. N’Zo devient un chaman que l’on croirait presque inconscient de sa propre position tant il déborde de sobriété et d’ingénuité dans son travail et sa personnalité.