vendredi 27 septembre 2019

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Parce qu’il y a toujours l’espoir...

Quatre françaises à l’assaut de New York en passant par New Hope

, Carole Jury , Gaëlle Hintzy-Marcel , Isa Sator et Rachel Scharly

C’est une aventure singulière que construisent ces quatre artistes françaises, Isa Sator, Carol Jury, Gaëlle Hintzy-Marcel et Rachel Scharly. Ce sont quatre femmes déterminées et talentueuses aux œuvres radicalement différentes.

Une histoire qui s’invente

Elles ont décidé, après une première exposition à Paris sous l’égide de la galerie JPHT, de partir exposer aux USA sous l’égide d’une française qui a ouvert la Galerie des artistes, là-bas il y a quelques années.

Nicole Bonifay a tout de suite été séduite par ce projet d’itinérance d’expositions de ces artistes, l’une faisant de la peinture figurative, une autre proposant une peintre abstraite, une autre encore de la sculpture et la dernière un travail photographique.

L’histoire de ce groupe naît d’une amitié entre ces quatre femmes toutes désireuses de d’offrir une expérience immersive aux spectateurs. Elles ont eu l’idée de proposer une exposition commune à différentes galeries situées dans plusieurs points du globe. C’est le second moment.

Brefs portraits

Isa Sator — Cléo de Mérode

Isa Sator est déjà connue des lecteurs de TK-21 LaRevue. Elle poursuit maintenant sa carrière en mettant en scène des figures souvent féminines d’hier, d’aujourd’hui et demain à travers des portraits imaginaires à l’expression à la fois puissante et souvent drôle. Elle réalise aussi des œuvres mettant en scène des univers réels inventés ou disparus comme elle fit avec Schérazade par exemple.

Isa Sator — Coral Pearl

Mais c’est finalement la femme qui est le véritable sujet d’Isa Sator, la femme ou plutôt les femmes car en déclinant l’infinie variété des visages et des corps féminins, elle dresse une galerie de portraits digne des rêves d’un collectionneur fou qui serait amoureux à travers « la » femme, de toutes les femmes. Et que cela soit l’œuvre d’une femme ne peut que rendre la démarche plus puissante encore.

Carole Jury — 2019, Lagoon Series, 48x72

Carol Jury est née à Lyon mais vit, elle, dans le New Jersey. Photographe et peintre elle est en quête de l’essence de la lumière à travers ses manifestations les plus singulières. Car il ne faut pas s’y tromper si elle commence par faire des clichés, c’est pour mieux, au moyen de ses pinceaux, de ses brosses, de ses couteaux, parvenir à rendre manifestes les vibrations que la photographie saisit mais ne parvient pas tout à fait à rendre en la multipliant.

Carole Jury — Flying Kite Series

Le geste ici est à la fois manifestation de la présence d’un corps, confirmation par l’acte de peindre d’une perception élargie et révélation de l’être même de la lumière qui vient se prendre et se diffracter dans les anfractuosités de la pure matière picturale colorée qu’elle met en œuvre.

Gaëlle Hintzy-Marcel — Past-Present

Gaëlle Hintzy-Marcel est sculptrice. Elle puise son inspiration dans les rencontres qu’elle a faites au cours de sa vie et en particulier par les cultures non occidentales. Elle parvient à faire se croiser dans ses œuvres Paris, Djakarta, New York et Moscou. Travaillant à partir et avec le corps, on peut surtout comprendre qu’elle déploie son art « en vue » du corps.

Gaëlle Hintzy-Marcel — Mood of love

À travers les attitudes dans lesquelles elle donne existence à ses personnages, c’est en effet les aspects les plus originaires, les plus fondamentaux, les plus vrais de l’être humain qu’elle cherche à nous faire partager. Car ils vivent en chacun de nous ces élans, ces craintes, ces bonheurs, mais de le voir soudain face à nous nous permet de mieux les comprendre de mieux les ressentir et qui sait de pouvoir aussi leur donner vie dans notre propre corps.

Rachel Scharly — Sans titre

Rachel Scharly utilise la photographie comme un médium ouvert sur le monde permettant par le recours à une technique mixte, images retravaillées par des mots peints, de faire se rencontrer dans l’œuvre même des dimensions plastiques et sociologiques, picturales et « littéraires ». C’est la ville qu’elle nous donne essentiellement à voir, la ville avec ses cris et ses plaintes, avec ses tensions et ses joies.

Rachel Scharly — Sans titre

Car une ville c’est avant tout un cadre de vie et en tant que telle elle constitue une sorte de structure qui ne cesse d’émettre des appels, de nous envoyer des messages. En effet rien dans la ville n’est neutre. Tout parle l’une ou l’autre des langues qui la composent, et elles sont légion. La force du travail de Rachel Scharly, c’est de parvenir à transcrire à les faisant paraître sur le devant de la scène, les mots que nous envoient les murs, les portes, les immeubles, les tags apparemment illisibles, le reflet du ciel sur les trottoirs humides.

Souhaitons à ceux qui auront la chance d’être à New Hope ou à New York pour le moment 2 de cette aventure américaine le plaisir de découvrir le travail inventif de ces quatre femmes puissantes.

Voir en ligne : Women artists from France

Communiqué de presse (anglais)

Illustration couverture : Isa Sator — La belle Otero