dimanche 26 mai 2019

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Les Ambassadeurs

, Anne Sultan et Martial Verdier

Est-ce la photo qui s’efface ou le corps qui se désempreinte
à force de regards ?

Le sujet intermittent

Troué d’invisible, abîmé d’oubli blanc, il dépose ses silences en presque corps qu’il est.

C’est tel qu’il se veut vu. Ne supportait plus de se porter entier. S’est oublié corps et a cessé de l’être. S’invisible, s’absente hors de sa propre vue. Et s’il s’est invisible il l’est à l’autre, aveugle à l’entrevoir. Ainsi le corps s’ignore, se dé-signe, s’extrait. Se détrace de l’espace qu’il occupait.

Dans le blanc qui lui succède, l’ex trait signe son absence et s’enrasigne dans le non-vu.

Le corps ainsi défait redistribue l’être-vu en vue d’être perçu dans son visible à lui. Ce qu’il se sait voir. Sa signature, sa trace. Le voir de ses absences, ses ellipses, ses manques.

Les ellipses blanches discontinuent le parcours de celui qui s’est voulu vu corps par intermittence, corps par bribes déporté. Chairs ici expulsées de l’image, autrefois portées à la vue.

Les écorces du corps, dans un recoin du temps. Repaire pour peaux dévisagées.
Dans son histoire entrecoupée l’image adoucit les signes d’esquinte. Elle se soigne des bleus blancs qui la blessent et lui portent atteinte.

D’aucuns disent des écorces de peau qu’elles ont empreint un ailleurs corps.

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25 ans de travail, des heures de poses, plusieurs milliers de kilomètres parcourus.