Contôle d’identité

Sexe n’est pas genre

« Transidentités, Une histoire volée », un livre d’Axel Léotard, retrace l’histoire de la représentation et de la perception du genre trans, ainsi que ses luttes pour exister. Un ouvrage révolutionnaire qui montre comment un ordre moral décide de la vie de gens qui ne le reconnaissent pas, au nom de valeurs pseudo-philosophiques.

Il est simpliste et inexact de définir l’espèce humaine de façon binaire. La transsexualité était présente et socialement acceptée dans de nombreuses civilisations non liées au Livre. Dans ces sociétés, l’homosexualité et la transidentité étaient considérées comme normale, plusieurs pensaient même un troisième genre comme les Mahus à Tahiti , En Zambie, les mwaami ou les Two spirit chez les Indiens d’Amérique… Les premiers écrits qui abordent la question de la perméabilité du genre remontent à Sumer, soit il y a plus de cinq mille ans ou en Inde il y a trois mille cinq cents ans et s’égrènent tout au long de l’Histoire, quels que soient les continents ou les cultures, avant d’être sauvagement réprimés par les monothéismes colonisateurs.

Au début du XXe siècle, une plus grande tolérance et des pratiques médicales et chirurgicales apparaissent pour permettre cette transidentité. Mais le nazisme viendra bientôt les réprimer, autant son ordre moral que ses doctrines imprégneront les démocraties de l’après-guerre.

« Transidentités, Une histoire volée » se situe dans une longue lignée de livres révélateurs d’une société menée par des pouvoirs sclérosés soutenus par des médias aux ordres. Une société où ne cessent d’augmenter les réactions violentes, inappropriées et phobiques contre des personnes qui représente moins de 1% de la population. Et ce sont les associations (le GAT et d’Act Up…) qui permettent de résister et de faire avancer les combats.

Ces luttes sont les nôtres, quelles que soient nos orientations de genre. Car le lobbying « anti-trans » (bien décrit dans le livre) permet de remettre en question des acquis qui touchent tant la liberté individuelle que le droit des femmes et des minorités.