dimanche 28 janvier 2018

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Ce que nous voyons, ce qui nous regarde

, Elizabeth Prouvost

« L’interdit, ce scandale de l’esprit... » écrit Bataille dans son essai consacré à Lascaux. Mon atelier ressemble à une grotte. Il n’y règne ni barrières, ni lois, ni règles. Un espace-temps impénétrable.

Ce qui nous échappe

J’y traque ce qui n’existe pas, ce qui n’a pas de nom : le secret de chacun, l’infranchissable. Il est question de la mémoire du corps. Tous ces corps forment un peuple d’individus pouvant incarner une existence unique.

Pour moi, l’expérience de la photographie n’est rien si elle ne recule pas les limites de l’inconnu, de l’insaisissable . Une expérience qui compte plus que la connaissance. Une expérience qui fait vivre " sur un bord d’abîme ". Faire de son œuvre l’interrogation même. Questionner le secret de ce centre obscur, et, au lieu de combler les manques, y revenir constamment.

« Comment vivre sans inconnu devant soi ? », René Char, Fureur et Mystère.

Il était une fois le corps…

Dans mon travail photographique, les corps, par le mouvement et la vision que j’en ai, sont saisis au moment où ils sont encore rêvés, et tout au long de la durée du rêve.

Le présent est en même temps le futur et le passé, ce qui enrichit la dimension des personnages et les possibilités de la vie.

Sans cesse, je reviens à l’état de limon primitif, le « non savoir » aux dimensions du cosmos, un questionnement perpétuel qui me rassure. Tout à coup, je rentre en conscience, en harmonie, je me réconcilie avec l’espoir de créer avant tout ce que je suis.

« Ce que nous voyons, ce qui nous regarde »

Exposition du 18 janvier au 18 mars 2018
Entrée libre tous les jours de 15h à 19h

Service de soin palliatifs du CH de Troyes
Résidence Comte Henri (3e étage)
37 rue de la Marne à Troyes