jeudi 18 juillet 2019

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Alexander Kluge — les rythmes de l’abattage

, Herbert Holl et Kza Han 한경자

" Seul le vœu élémentaire de rester ensemble qui réunira jusqu’à la fin les assiégés de Stalingrad, selon L’édification organisationnelle d’un malheur d’Alexander Kluge, répondra au désespoir sophistiqué des aviateurs anglais."
Une plongée au cœur d’une bataille à travers des textes d’Alexander Kluge.

Une dernière fois, le crépuscule du soir offre aux aviateurs-torpilleurs anglais en provenance du porte-avions Victorious la chance de toucher le Bismarck, vaisseau de ligne au cœur du combat, mythiquement nommé géant cuirassé, « Schiffsriese », géant allemand, « deutscher Riese », féodalement nommé vaisseau-citadelle, « Schiffsburg » depuis la ligne de retranchement des marins-artilleurs allemands, en ligne de mire désespérée des aviateurs anglais [1]. Une lumière crépusculaire encercle la masse mouvante du Bismarck, touché latéralement par les aviateurs-torpilleurs au ras de la surface marine, mais les cercles complets, « Vollkreise », que le mastodonte ne cesse désormais de décrire à l’encontre de ses assaillants, aspirent le remous circulaire d’une métamorphose pisciforme. Les aviateurs anglais doivent être aiguillés, aiguillonnés depuis un écart salvateur jusque dans la mortelle proximité du Bismarck, cible toujours redoutable.

Contrairement à la « seconde action réciproque » qui conduit au « second extrême », le Bismarck commence par donner la loi aux aviateurs du Victorious comme ceux-ci lui donnent la loi [2]. Pour les deux adversaires, les motifs guerriers ne touchent pas encore au tréfonds – le sans-issue de la détresse. Leurs esprits doivent toujours rejoindre la volonté de mettre en mouvement « toute la masse des forces » afin de confluer. Toutefois, les « grandeurs morales » des aviateurs terrasseront celles de leurs adversaires, puisqu’ils seront enfin propulsés par le désespoir d’une longue journée d’échecs et de surcroît galvanisés par leurs chefs. Quant aux « esprits » des artilleurs allemands, ils finissent certes par se rassembler, mais restent plus indécis que les aviateurs anglais constitués, selon le narrateur, en essaims d’ « esprits animaux ». Mais pourront-ils atteindre quelque chose, « avoir agile destinée », si le « sans destin », le dusmoron est notre faiblesse [3] ? Seul le vœu élémentaire de rester ensemble qui réunira jusqu’à la fin les assiégés de Stalingrad, selon L’édification organisationnelle d’un malheur d’Alexander Kluge, répondra au désespoir sophistiqué des aviateurs anglais.

Désemparé par l’aviation anglaise à l’instant suspendu qui ne permettra pourtant pas à son espace-temps de « chavirer à la fois dans l’autre monde et l’autre nuit [4] », le Bismarck endure la passivité absolue, absolutes Leiden, d’une masse morte mais pratiquement intacte, sur laquelle s’exerce la « force vivante » de l’ennemi, sous les espèces d’avions graciles volant à faible vitesse, à basse altitude, contre lesquels la massive DCA du vaisseau sera désemparée. Privé de son appareil à gouverner, de sa cybernétique et télémétrie internes, le vaisseau est derechef soumis au destin continental qui lui interdit d’échapper au feu par le mouvement, au cercle déroulé sur une droite rigoureusement prolongée qui reforme un « cercle éternellement privé de centre [5] ». Or, Kluge cible doublement le Bismarck de face, en double cercle blanc. À travers son lancement à Hambourg, le 14 février 1939, la masse d’acier océanique du Bismarck avait réfléchi en hétérotopie les masses minérales des tours et colonnes célébrant le « chancelier de fer » Otto von Bismarck. Lesquelles parsemaient en tourelles continentales le Reich allemand, avec leurs flèches-piliers en concrescence, dotées de la force d’histoire-nature de leur matériau. Chez Alexander Kluge, ce sera à proximité de la « Bismarckturm » des Spiegelsberge, « Monts-miroirs [6] », massif montagneux situé non loin de Halberstadt, sa ville natale, qu’une patrouille interpellera le 8 avril 1945 le « photographe inconnu » désireux de refléter avec son appareil reflex « la ville en feu, sa ville natale dans son infortune. » Là se situent, abritant des productions d’armement, des installations souterraines creusées dans le roc [7].

Ces trajectoires circulaires sont déconnectées de toute périodicité informationnelle, désormais recluses au fond de la timonerie, sans plus être reliées ni au centre de commandement du cuirassé, ni au monde extérieur. Entre deux battements hétérogènes, elles s’abîment dans la béance du « Rythme temporel de l’abattage / et celui des réparations. / Une information non transmise [8] ». Deux séquences chaotiquement déterminées de mouvements lents et rapides s’intriquent dans l’absence d’un entre-deux-espaces à l’intérieur du navire, mais dans la présence d’un entre-temps, Inzwischen, entre le nun inaugural des ébranlements provoqués par les torpilles et le feu d’anéantissement des croiseurs anglais. En temps alterné, les Anglais montent lentement aux extrêmes du bref laps de temps des torpilles qui font mouche à travers les lames, avant de revenir à l’approche lente de la flotte, remontent à l’extrême potencié du feu continu. Sans mémoire du passé aérien, le Bismarck, d’ores et déjà sur le point d’être obsolète de par l’irruption des porte-avions, ne peut pressentir le futur de la guerre. Il s’ensuit la lenteur haletante des réparations, puis la lente hâte du démantèlement par l’ennemi, la rapidité du sabordage et les survies à laps de temps différencié d’une partie des occupants du vaisseau. Or, ce temps est matriciel, car « rien ne peut surpasser l’expérience des réparations » (Alexander Kluge, Pluriversum, p. 63). Éprouvant par l’écriture un avenir, un « rapatriement de tous » pour ces morts du Bismarck « qui ne sont pas morts », le narrateur klugien offre réparation à l’irrévocable naufrage du cuirassé :

Les ingénieurs Bertram et Ziegler entreprirent des tentatives de réparation. Par une écoutille latérale juste au-dessus de la ligne de flottaison, on fit descendre des plongeurs jusqu’aux hélices. Ils rendaient compte par petits émetteurs-récepteurs portatifs. Sous la ferme direction des ingénieurs, l’équipe technique comprit le danger encouru par le navire. En concurrence avec les équipes techniques et les ingénieurs d’autres bâtiments des forces navales de bien moindre qualité, elle voulut se distinguer jusque dans son désarroi. Si tout s’était passé selon leur volonté, ils auraient effectué les réparations en un temps record. Mais visser, compter, calculer, fixer, transporter, dérouler les cordes de rappel, émerger de l’eau, ces divers processus techniques ont une durée objectivement déterminée. Ils ne répondent pas à l’état d’âme. (P. 655 sq., trad. légèrement modifiée)

Soumis à la loi du nombre autant qu’à la souveraineté de l’accident, les rythmes temporalisent le protocole des réparations, à l’indicatif, traversé par le mode optatif des représentations : la mesure comme factualité et la mesure comme scansion pure d’une alternance [9]. Au fond de la timonerie, la « force vive de travail », lovée dans la masse morte, hantée par le travail mort accumulé dans les torpilles, invente son autarcie, mais en pure perte, puisque l’obstance technique ne cesse de distendre un temps qui serait battement d’instases.

Trois occurrences de conjunctivis irrealis-potentialis klugien entrebâillent latéralement, par ingenium, les hublots du vaisseau désorienté. Dans l’horizontalité du naufrage – ces centaines de têtes dépassant au ras de l’eau qu’aperçut le lanceur de la torpille décisive – Kluge va creuser la verticalité d’un Zugrundegehen hégélien, d’un aller-par-le-tréfonds, lisant là ce qui jamais ne fut écrit. De la sorte, le Bismarck entre à peine dans l’existence. D’abord, la situation intellectuelle et volitive des ingénieurs et ouvriers adonnés aux réparations invoque une contraction temporelle où le metròn technique se résorberait dans une fluence rythmique. Ensuite, la détresse des deux ingénieurs au moment du sabordage leur inspire l’ouverture réitérée de l’écoutille latérale, dans l’espoir d’ « amener à l’air libre » les plongeurs-réparateurs. Les tuyaux qui relient les scaphandres aux navires auraient alors dispensé la vie en métabolisme interne perpétuel. Cependant que l’indicatif d’une « violence de la contexture » entraîne mortellement vers le bas le système solidaire de l’appareil de plongée et de timonerie, l’irréel du subjonctif expérimente dans l’éclair d’une phrase un mode d’existence ascensionnel : « Ces techniciens de grande valeur auraient pu en réchapper, s’il avait existé quelque chose qui eût tiré les cloches de plongée vers le haut. » (Chronique II, p. 656).

Une physique « abarique » subvertit alors le factuel mortel, à travers cette image en puissance de regard, blickbares Bild, où l’âme forge le passé, l’avenir, le présent [10]. La remontée paradoxale leur apporterait à la fois le sentiment sous l’emprise duquel l’âme régresserait selon Freud jusqu’aux « états immémoriaux depuis longtemps recouverts » et le sentiment aérien du plongeur de Schiller en sursis d’engloutissement : « Se réjouisse quiconque respire dans la lumière rose ! » / Es freue sich, wer da atmet im rosigen Licht » (cf. « Le plongeur », Chronique I, p. 308-310). Aussi salvateur que mortel, le hublot effleure cette ligne d’eau où affleure sous l’indicatif l’optatif.

Dans l’ « Appendice » du « Rythme temporel de l’abattage et des réparations… » de 1977, devenu en l’an 2000 « Le naufrage du Bismarck », un rebroussement temporel de volonté pure soulève en vain les trois remorqueurs partis de Brest pour porter secours au Bismarck. Dans leur désespoir, leurs équipages imaginent un dispositif de remorqueurs aériens. Ils auraient pu renoncer à la chiralité, cette heureuse latéralité de la main, apte à déjouer jusqu’à l’ombre de la flotte anglaise, comme le plongeur voudrait déjouer l’ombre spectrale du requin qui épargne sa proie pourtant disponible (« Le plongeur »). Une particule de stratégie d’en bas, glissée au moment favorable dans les agrégats de stratégie d’en haut, aurait pu déployer tous les sens du possible, fusionner le rivage vertical du port, l’eau de l’Atlantique et le ciel du cosmos :

S’il en était allé selon la volonté, c.-à-d. la claire représentation du malheur des camarades dans la tête de l’équipage, ces remorqueurs se seraient élevés au-dessus de l’eau et, avant même que l’artillerie de la flotte britannique n’ait eu le temps de cribler d’impacts le corps d’acier du Bismarck, ils seraient arrivés à tire d’aile. Ils auraient tracté le navire vers la France. Mais cette claire représentation de l’urgence aurait déjà dû être représentée dans les cerveaux des ingénieurs au moment de la construction des remorqueurs, en 1936-1937. Alors, ces outils techniques de haute mer eussent sans aucun doute été conçus différemment. (Chronique des sentiments II, p. 657, trad. légèrement modifiée)

Telle serait la puissance technique, iconique d’obsession, d’obstination à l’œuvre dans les événements visuels du Fitzcarraldo de Werner Herzog et d’Apocalypse Now de Francis Ford Coppola. Mais dans la dérive de Herzog, le bateau lui-même semble possédé d’un délire de volonté et de représentation, au moment d’être hissé par-dessus la montagne ; dans le désastre de Coppola, le bateau vole par l’entremise de l’hélicoptère. Chez Kluge, le mode de l’irréel potentiel est rétrospectivement suscité par les facultés kantiennes, schopenhaueriennes de l’animus, de la volonté de volonté, de la présentification de représentation. Les figures géométriques de Hans Richter sauvegardent-elles ce Bismarck qui se meut dans le feu ?

En stricte mesure d’utopie, un prétérite de l’indicatif scande les rythmes de l’abattage et des réparations, par extension de la bulle d’air des cloches de plongée à la bulle d’air géante qu’abrite le Bismarck qui a touché le fond. Le récit de Kluge accorde aux machinistes qui en ont trouvé l’accès de vivre « quelques semaines de plus » que leurs camarades de l’infanterie de marine ou les plongeurs enfermés dans leurs caissons. D’être à la mort, leur séjour sous-marin avéré par 4600 mètres de fond potencie la série de nombres pairs imaginaires qui mesurent le rythme de l’ultime délai de grâce. De 40 à 60 m, tel est selon la nouvelle histoire klugienne l’intervalle qui séparait le Bismarck en train de sombrer et les plongeurs qu’il entraînait dans les profondeurs. Cet écart répond derechef à la distance que les avions avaient dû maintenir pour échapper au Bismarck, alors intact. De 6 à 8 heures d’oxygène, c’est le sursis accordé aux huit plongeurs par le « tuyau dispensateur de vie » qui continuera de les relier à leur vaisseau. Leur nombre mortel est convertible en ce laps de temps de 8 minutes que dura selon le texte de Kluge le torpillage vespéral. Le 8 et le 20 de 8 h 20, heure de l’achèvement des réparations, accomplissent inexorablement la série 0, 2, 4, 6, 8 de la perfection technique. À travers l’aléa des chiffres, le nombre 8 pourrait médiatiser le carré et le cercle, rappeler « l’équilibre cosmique des directions cardinales » perdues à jamais, faire pressentir par défi d’un « sens des possibles » klugien une ère future au cœur même du naufrage [11]. Entre les parois de la cellule d’oxygène se ménage jusqu’à l’après de l’Avent aux semaines festives d’une apokatástasis pantôn toujours en révolution, en involution chez Kluge, une ultime réserve chiliastique, à même de rédimer jusqu’au travail « pour le roi de Prusse [12] », entre mai 1941 et la Saint-Sylvestre 1941/42. L’entre-temps d’une survie de huit mois fut battu d’un long effroi : « Ressens-tu ce qui a lieu dans cet espace à travers lequel nous serons peut-être précipités un jour, et qui s’étend entre la prise de connaissance du naufrage et le naufrage ? [13] »

Ainsi le narrateur klugien fait-il rapport de la non-transmission d’un message qui nous parvient cependant : « Il ne peut y avoir de naufrage sans adieu ni trace ; non pas comme fait accompli ». Vers le haut court le messager de fond avant de se pétrifier entre l’appareil à gouverner et le pont du navire, au moment où le Bismarck émet un ultime message radio de fidélité au Führer, adressé à l’état-major de la flotte. Vers le bas flotte au vent une dernière fois le pavillon, sans le « dernier homme » pour le brandir, perpétuer le symbole d’une « irréductible volonté de tenir bon et de vaincre, plus forte que le désir de vivre [14] ». L’alpha et l’oméga d’un aiôn de la bataille demeurent béants sur les trois millions et demi de kilomètres carrés d’océan que l’échappée du Bismarck força ses poursuivants à couvrir. Son épave retrouvée en juin 1989 gît encore à environ 900 km à l’ouest de Brest, par 4600 m de fond selon Kluge contre le flanc d’un volcan sous-marin éteint le long duquel il avait glissé, faisant du désastre débris.

* * *

Après 1989, Alexander Kluge multiplie les nouvelles possibilités politiques en contre-production d’une sphère publique qui ne cesse de se réengendrer. Faisant contre-mouvement, il repensera tous azimuts la « catégorie de publicité », Kategorie Öffentlichkeit, grâce aux possibilités techniques d’installation du cinéma spatial, Raumkino avec multi-projections en décalages les unes avec les autres, qui après 1987 prit pour lui le relais du film de montage ou découpage, Schnitt- ou Montagefilm, et de l’essai télévisuel pur. Le 2 décembre 2007, l’année même de ses Geschichten vom Kino, Kluge donne à la « Haus der Kunst » de Munich Images multiples pour 5 projecteurs ("Simultanés"). Boucle sans fin [15]. La première eut lieu dans la Ehrenhalle de Hitler, dont les murs et le plafond étaient tendus de toile d’écran – Hitler qui fut l’invité d’honneur de la mise en eau du Bismarck.

Hans Richter, l’auteur de Combat pour le film (1929), inspire l’installation au rythme de ses courts-métrages de 3 minutes Rhythmus-21, de 1921 et Rhythmus-23 de 1923 : « Der Film ist Rhythmus », le film est rythme, cinéma absolu ; cependant qu’en 1929 mademoiselle Billot battait le record d’Europe de dactylographie au rythme de ses salves-éclair. Parmi les titres en variations extrêmes de l’installation klugienne se constelle et se reconstelle après de vertigineux travellings Die Bismarck auf dem Meeresgrund, « Le Bismarck au fond de la mer », au titre et au texte incrustés sur un rouleau démultiplié en japonais, tels les longs rouleaux rythmiques peints jadis par Hans Richter. Reposant sur la plaine abyssale, la séquence de 2007 ressuscite pourtant l’inquiétance des rythmes d’abattage du titre initial de l’histoire en 1977, amortie par « Le naufrage du Bismarck » de la Chronique de 2000. Elle voisine en boucle sans fin avec les « mots en liberté » futuristes, explosés en « images ou analogies qu’on lancera dans la mer mystérieuse des phénomènes » (Marinetti). La boucle sans fin de l’installation simultanée intègre la boucle finale, à issue mortelle de 1977, que son improbable « dénouement » rend aussi indéchiffrable que sa version japonaise de 2007. Dans les remous du manifeste Parole in libertà s’épanouissent pourtant les fruits de la confiance qui tombent à l’heure juste de l’arbre du texte profane, selon Walter Benjamin dans Sens unique. Mais dans les Images multiples pour cinq projecteurs, le Bismarck est propulsé par le tore de son générateur stochastique, Zufallsgenerator, en puissance de combinatoire abyssale.

Notes

[1Pour les historiens, si les biplans Fairey-Swordfish du porte-avions Victorious furent bien les premiers à attaquer le Bismarck, mais sans succès, c’est un Fairey-Swordfish venu du porte-avions Ark Royal volant « au ras des flots » dont une torpille bloqua le lendemain l’un des deux gouvernails du cuirassé. Cette « nouvelle histoire » d’Alexander Kluge Le naufrage du Bismarck condense ces deux moments en un seul (Alexander Kluge, Chronique des sentiments, Livre II, édition dirigée par Vincent Pauval, textes traduits de l’allemand par Anne Gaudu, Kza Han, Herbert Holl, Arthur Lochmann et Vincent Pauval, Paris : P.O.L., 2018, p. 654-657).

[2Carl von Clausewitz, Vom Kriege, éd. par Werner Halweg, Berlin : Dümmler Verlag, 1973, p. 195.

[3Friedrich Hölderlin, Anmerkungen zur Antigonä, Sämtliche Werke, « Frankfurter Ausgabe », éd. par D.E. Sattler, vol. 16, 1988, p. 418.

[4Jean Chevalier, Alain Gheerbrant, Dictionnaire des symboles, Paris : Bordas, 1984, art. « Crépuscule », p. 131.

[5Maurice Blanchot, L’Écriture du désastre, Paris, Gallimard, 1980, p. 8.

[6« Spiegelsberge », dénommés d’après Ernst Ludwig von Spiegel (1711-1785), qui créa le premier « parc national » sur ce site.

[7« [Le photographe inconnu] », séquence du cahier 2, « Le raid aérien sur Halberstadt », de L’inquiétance du temps, in Alexander Kluge, Chronique des sentiments livre II, p. 241.

[8« Der Zeitrhythmus des Abschlachtens und der von Reparaturen », titre initial du texte devenu « Der Untergang der Bismarck », in Neue Geschichten. Hefte 1 zu 18. ‘Unheimlichkeit der Zeit’, Francfort/M. : Suhrkamp, 1977, p. 471-473.

[9Cf. Émile Benveniste, « La notion de rythme dans son expression linguistique », in : E.B., Problèmes de linguistique générale, t. I, Paris : Gallimard, 1966, p. 327-335.

[10Cf. Martin Heidegger, « Des hl. Augustinus Betrachtung über die Zeit », conférence du 26 octobre 1930 au monastère de Beuron, cité par Kurt Flasch, Was ist Zeit ? Augustinus von Hippo Das XI. Buch der Confessiones. Historisch-philosophische Studie. Text, Übersetzung, Kommentar, Francfort/M. : Vittorio Klostermann, 1993, p. 57.

[11Jean Chevalier, Alain Gheerbrant, op. cit., de PIE à Z, p. 212 (article « Six »).

[12Sur les semaines klugiennes de cette lente célébration, cf. notre « Temps de l’Avent chez Alexander Kluge », TK-21 n° 90.

[13Ernst Jünger, Le cœur aventureux (Das abenteuerliche Herz, 1929), séquence 14 (« Das Entsetzen » / « L’effroi »).

[14Holger Afflerbach, « Der letzte Mann », Die Zeit, n° 51 (1er décembre 1993), p. 78.

[15On trouvera cette « installation » dans le DVD 14 du coffret des réalisations télévisuelles d’Alexander Kluge entre 1987 et 2008, édité en 2009 par Zweitausendeins/DCTP. Cf. Seen sind für Fische Inseln, livre-album joint à ce coffret, séquence « Die Kategorie Öffentlichkeit », p. 191sq.

* Notre choix d’illustrations est extrait de l’installation filmique d’Alexander Kluge Mehrfachbilder für 5 Projektoren (« Simultane ») Endlosschleife // Images multiples pour 5 projecteurs (« Simultanés ») Boucle sans fin, présentée à la Haus der Kunst de Munich le 12 décembre 2007, sauf pour l’antépénultième – et les deux dernières, qui sont de Hans Richter : Stalingrad (Victoire à l’Est), rouleau, version provisoire, 1943/46 ; Rhythmus 21, 1921 (capture d’écran).
Nous remercions Alexander Kluge pour ses autorisations, Gülsen Döhr (DCTP) pour la réalisation des images.