« Or, si la vie d’Ulysse, de Télémaque et de Pénélope accepte de nouveau de prendre la peine de se conformer au temps qui passe, cela n’arrive qu’en vertu du souvenir. Et pas par hasard : si le souvenir sait libérer la vie de sa stase dans le temps, c’est parce que l’exercice du souvenir est avant tout une pratique qui sait retrouver l’unité du cours existentiel propre, contraignant le présent à tenir compte de la direction que la vie s’est choisie. Au comportement qui consiste à s’attarder dans le présent et dans sa répétitivité éternelle, le souvenir oppose une forme de temps dans laquelle une direction est marquée, le fait de procéder en raison d’un choix qui a déjà été pris depuis longtemps. » (Ithaque, enfin de Paolo Spinicci, Ed Vrin, p.24)
Mensuel nous sommes, mensuel nous restons, avec un N° 93 éclectique à souhait, nous faisant voyager du Qatar à Casablanca en passant par la Corée, entre Ensor et Kluge, entre réflexions sur l’art et images prenant l’art pour sujet, entre personnages atypiques comme Michel Giroud et découverte d’artistes inconnus comme Caroline Besse. Collaborateurs réguliers, Jae Wook Lee, Dominique Moulon et Laetitia Bischoff sont présents dans ce numéro et nous emmènent à la découverte d’univers peu connus.
Nous poursuivons notre présentation du travail de Christian Globensky autour de la figure du musée telle qu’elle s’impose à nous aujourd’hui dans le monde. Car le musée est devenu un personnage de notre réalité mentale, un lieu qui porte avec lui une partie de la mutation sociétale que nous accomplissons. « C’est dire qu’il faut être de plus en plus conscient qu’un au-delà de la finitude est à portée de main. Et en déduire aussi, que toutes les salles de musée à venir, seront vécues simultanément comme la naissance et l’aboutissement d’un projet déjà achevé, résolu et autonome. » Aujourd’hui, c’est le MAMCO de Genève qui sert de point focal pour cette interrogation nécessaire.
TK-21 LaRevue accueille son premier texte en langue arabe, une traduction réalisée par le poète marocain Boujemaa Achefri du texte que Jean-Louis Poitevin a consacré au travail de Ibn El Farouk. C’est une nouvelle occasion de redécouvrir son travail qui, à partir de la matérialité même de la gélatine, nous conduit à des univers colorés fascinants.