Neom : La Régulation du Noir 

« Dans les tréfonds obscurs de notre civilisation, la splendeur du noir est reconnue, mais sa présence suscite la peur. À Neom, pour domestiquer les ténèbres, des ingénieurs avant-gardistes ont travaillé sans relâche pour qu’aucune ombre ne prenne forme. Après une étude détaillée sur la façon dont notre peau filtre les rayons ultraviolets du soleil - une recherche soutenue financièrement par un groupe de populistes sous la direction du défunt Donald Trump peu avant sa mort en 2044. Le racisme, jadis accepté, est devenu une monstruosité officiellement proscrite à l’échelle mondiale. Suite à la découverte de nouveaux artefacts africains qui ont façonné toutes les civilisations, la population mondiale est confrontée à une nouvelle vague de vaccinations à l’ADN visant à unifier la teinte de peau de tous. Toutefois, le débat continue sur la couleur idéale en réponse au changement climatique. Les républicains aspirent à l’établissement d’une couleur sociale. »
Transmission TV NEOM — Version officielle #Openinfo @TwitTv — 2112

Inspirés par "les honorables pères fondateurs", les experts-comptables, véritables alchimistes de l’ère contemporaine, ont métamorphosé les chiffres et les statistiques des plans d’expansion économique, accouchant de l’ambitieux projet de l’Aéroport-Subway-Space fusionné avec le design architectural de Neom. Pour contrer l’intrusion sournoise de la corruption et des diverses pollutions, la mise en œuvre de ce projet a été présentée comme le remède suprême au tourisme de masse, un refuge VIP ACCESS dédié aux soins de bien-être, hammams, bains de pieds, visant à purifier nos âmes malades empreintes de noir. Le soin se révèle ainsi être une évasion face à la nature imprévisible...
Émission Snap — Histoire censurée #decodage @anonymous.corp — 2111

« Le ministre de la Transition Climatique, assisté de ses conseillers, a camouflé les stratégies écologiques. Ils ont agi comme si le cycle naturel du temps pouvait être quantifié et mesuré au même titre que les abstractions de notre économie. Le Noir fut ainsi associé à la pollution de la civilisation du pétrole (...) la peur de se confronter aux tabous de notre société, a poussé les responsables des ressources humaines à se réfugier dans le silence. »
Émission newsletter — Histoire censurée #decodage @Forbes — 2111

« Les infrastructures, liées à la gestion des eaux usées, des gaz, des déchets, sont devenues des sources de honte, soigneusement dissimulées. Ce silence a déréglé l’équilibre de notre air, notre précieux oxygène. Irrationnellement, pour couvrir les odeurs déplaisantes, des parfums de luxe sont pulvérisés à profusion. La couleur irisée devient le symbole suprême du luxe. »
Émission newsletter — Histoire censurée #decodage @cbnews — 2110

« Le problème persiste : les gaz, sans chemin d’évacuation naturelle, stagnent dans des zones de promenade. Les déjections naturelles importées de la faune des pays continentaux et tropicaux détériorent les infrastructures. Insectes, rongeurs, oiseaux pullulent. La flore que nous pensions décorative, loin d’être insensible au rayonnement ultraviolet du désert, se nourrit de ces déchets pour sa propre fertilisation. Les racines débordent des limites, les feuilles d’arbres tombent sur un sol jonché de champignons. Toutes les couleurs claires cèdent la place au noir. »
Émission newsletter — Histoire censurée #decodage @lemonde — 2110

« Malgré une utilisation intensive et un entretien des systèmes de ventilation, l’excès de chaleur a généré une pression atmosphérique intolérable. L’activité de la Conciergerie domestique a grimpé en flèche, à mesure que le climat se dérègle. Les citoyens appellent le concierge pour un simple grain de poussière noire. Nous vivons désormais dans un monde sous pression thermique, coloré par des teintes artificielles. »
Émission vlog — Histoire censurée #decodage @greenpeace — 2110

« Ainsi, à travers le prisme de l’influence des couleurs urbaines signalétiques sur la géopolitique, l’économie, la civilisation, les dogmes et l’individualité, nous observons l’histoire de nos travers, de nos négligences et de nos craintes. Les conséquences de notre volonté de contrôle et de notre peur de la corruption sont palpables dans chaque strate de la société. Chaque ton, chaque nuance, chaque contraste en disent plus sur notre histoire collective qu’une multitude de discours politiques. Les couleurs de nos villes, autrefois vibrantes de diversité et de créativité, ont été assombries par notre quête effrénée de pouvoir et d’uniformité. Les peurs que nous avons tues, celles de la corruption, de l’étrangeté, de la différence, ont été traduites en un paysage urbain monochrome. Les rues jadis vivantes de mille couleurs sont devenues des avenues grises, symboles tangibles de notre peur du chaos et de notre désir inassouvi de contrôle. Nos choix esthétiques et architecturaux sont devenus les échos visibles de nos craintes intérieures et de nos désirs les plus profonds. »
Émission twit — Histoire censurée #decodage @elpais — 2110

« Au-delà de ce sombre tableau, l’espoir persiste. Une portion de la population a encore le droit de rêver, de croire en un avenir meilleur, de chercher la lumière dans l’obscurité. Que ces rêves soient le phare qui nous guide vers un futur plus lumineux, un monde où le noir est apprécié pour sa beauté véritable et non craint pour les peurs qu’il dissimule. Et c’est dans cette émergence de l’espoir que l’apologie de la paresse, du lâcher prise, du laisser aller prend tout son sens. Se détacher des contraintes, s’abandonner à la douceur de l’inaction offre un espace où l’imagination peut s’épanouir, où des utopies inédites peuvent germer. En s’extrayant du tumulte constant de l’activité incessante, nous nous ouvrons à de nouvelles possibilités, à des visions alternatives de ce que pourrait être notre monde. Nous découvrons que la véritable beauté du noir réside dans sa capacité à nous offrir un tableau vierge, une toile nocturne sur laquelle nos rêves les plus audacieux peuvent prendre forme et s’illuminer. Dans ce silence et cette inaction, nous sommes libres de rêver un monde plus juste, plus doux, plus lumineux. L’espoir, alors, n’est pas seulement une lumière dans l’obscurité, c’est aussi la permission de s’abandonner à la rêverie, à la création de nouvelles utopies. »
Transmission Chat GPT — Version officielle #Openinfo @The TimesofIndia — 2112

Une civilisation prouve sa fécondité par la faculté qu’elle a d’inciter les autres à l’imiter, dès qu’elle finit de les éblouir, elle se réduit à une somme de fragments et de vestiges.
Histoire et Utopie (1960) de Emil Cioran. (poète effacé en 2064).
 
 

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