dimanche 1er octobre 2023

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NEOM, The line Chapitre 9

Ici commence et finit l’artifice !

2142. 45 degrés

, Linea Nihilo

Dans un monde où le temps se perd dans les dédales de la modernité, où l’espace se réduit à l’obsession de l’efficacité, où l’homme a perdu la faculté de s’émerveiller et de découvrir le monde avec des yeux d’enfant, se dresse l’énigmatique Neom. Au-delà de son imposante architecture, de ses tours d’argent qui s’élèvent vers le ciel, cette mégapole artificielle incarne la quintessence d’une société qui a érigé la géométrie en principe directeur.

La géométrie, cette science des formes et des proportions, transcende les frontières culturelles et se manifeste dans la nature sous des traits éblouissants.

L’histoire des civilisations connues et inconnues témoigne du génie civil qui a perçu la géométrie comme un langage universel, une clé pour comprendre le monde. Dans les spirales des coquillages, les volutes des galaxies, les courbes des fleurs, les hommes ont vu une beauté harmonieuse régie par des lois mathématiques. Les angles droits et les lignes droites ont été érigés en symboles de rationalité, de maîtrise du monde.

Pour certains peuples, le cercle, symbole d’éternité et de continuité, prédomine. Ils ont vu dans les cycles de la nature, dans les spirales du temps, la source de la sagesse et du renouvellement.

Pour d’autres, Tout est Un, multidimensionnel raccordé par des passages. Matière non visible qui échappe à notre niveau d’évolution.

Au début du 21ᵉ siècle, le regard sur la « méta-pole » Neom, est teinté d’une curiosité mêlée de perplexité. Et, ainsi, l’épopée de Neom, du Vivant vers l’Artificiel, se déploie dans la confrontation de ces différentes formes de pensée. Les lignes rigides, les angles droits, les structures géométriques se confrontent à la fluidité des cercles, à la sagesse des spirales, à la danse des courbes. Dans ce récit, nous nous aventurons au-delà des frontières du temps et de l’espace, explorant les interstices entre la raison et l’intuition, entre la maîtrise et l’abandon.

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Nous sommes invités à remettre en question notre relation à l’environnement, à redécouvrir l’émerveillement devant la complexité et la beauté du vivant. Car Neom, cette mégalopole artificielle, pose une question fondamentale : dans notre quête effrénée de progrès et de domination, avons-nous oublié l’essence même de la vie ? Sommes-nous prêts à sacrifier la magie de l’imprévisible, de l’organique, de l’irrationnel sur l’autel de l’artifice ?

L’histoire qui se déploie devant nous est tissée de mystères et de contradictions. Elle nous pousse à transcender nos limites et à nous interroger sur notre place dans ce monde en constante évolution. Laissons-nous guider par la dextérité littéraire d’un prix Nobel de littérature et de philosophie, dans une danse envoûtante entre l’ombre et la lumière, entre la linéarité et la circularité, entre l’artifice et le vivant.

Entrez maintenant dans l’univers troublant de Neom, où les frontières du temps et de l’espace se dissipent, où les rencontres entre l’homme et la nature prennent une signification nouvelle. Que cette fable anarchiste vous emporte vers une réflexion sur notre rapport au monde, sur notre responsabilité envers le vivant qui nous entoure. Que les mots se mêlent aux formes et aux courbes pour créer un récit envoûtant, où l’ironie des contradictions humaines se dévoile dans toute sa complexité.

À travers les regards des animaux, nous pénétrons dans un univers où la nature et l’artifice se livrent un combat sans merci. 

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Fenekis, le noble animal sauvage du désert, est témoin de la présence intimidante de Neom, une imposante barre d’argent s’élève vers le ciel, brillant de mille feux. Les rayons du soleil se reflètent sur sa surface, créant une lumière éblouissante et chaleureuse. Cependant, lorsqu’il ose regarder son reflet, une sensation de brûlure s’empare de son corps, l’empêchant d’approcher. Les animaux sauvages se questionnent sur cette étrange malédiction des dieux de la nature, qui semble les empêcher de s’abreuver, de se reproduire et de migrer librement.

Pilipili, le chien domestique, se languit derrière les murs de sa prison dorée, observant Neom comme un mirage illusoire de liberté. Ce petit chien de compagnie de la taille d’un sac à main se trouve confiné dans une existence régie par des règles strictes et des artifices trompeurs. Une hygiène de poupée, une alimentation industrielle et une sexualité contrôlée. À travers la fenêtre, il observe l’ombre de Neom, un édifice qui ressemble à une boîte dans une boîte. Il perçoit les hologrammes et les illusions de confort qui se déploient à l’intérieur, créant une apparence de liberté. Mais, il ressent profondément l’isolement et la perte de sa nature intrinsèque.

Nuts, le petit rat audacieux, est attiré par la promesse de ressources abondantes que lui offre Neom, ignorant le poison qui se cache derrière cette façade scintillante. Ce petit rat, considéré comme une menace par les humains, se faufile entre les interstices de Neom. Pour lui, cet édifice ressemble à un immense frigidaire rempli de ressources et de déchets essentiels à sa survie. Il trouve dans cette cité artificielle tout ce dont il a besoin pour se nourrir et se multiplier. Cependant, il ignore que ces ressources sont contaminées par les excès de l’artificiel. Il ne perçoit pas le danger qui plane sur sa propre existence en s’approchant de cette illusion de richesse.

Et Zek, l’insecte rampant, perçoit l’oppression et la stérilité de cette cité artificielle, où la vie est étouffée par des substances toxiques. Ce minuscule insecte, doté d’une vision unique, explore les environs de Neom. Pour lui, cette cité artificielle apparaît comme une menace imminente, remplie d’insecticides et de substances toxiques. Les rues sont stériles, les jardins sont faux, dépourvus de la vie et de la diversité qu’il recherche instinctivement. Neom représente pour lui une oppression de la vie naturelle, une zone où la biodiversité est étouffée au profit de l’artificiel. Il tente de se protéger, de trouver refuge loin de cette cité mortifère.

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Ces créatures observent avec perplexité l’absurdité des actions humaines. Comment l’homme, qui prétend chercher à progresser, en vient-il à saper les fondements mêmes de la vie ? Dans sa quête effrénée de pouvoir et de domination, l’homme s’est égaré. Il a perdu de vue sa véritable essence, oubliant qu’il fait partie intégrante d’un écosystème complexe et interconnecté.
Les animaux, avec leur intuition, sentent les vibrations discordantes émanant de Neom. Ils entendent les murmures de la nature, les milliards de voix qui s’élèvent contre cette intrusion artificielle. 
Les cycles vitaux sont perturbés, les écosystèmes se débattent, et la biodiversité vacille au bord de l’extinction.
Dans cette fable dystopique, nous sommes confrontés à la réalité brûlante de notre propre arrogance. Le progressisme aveugle et irresponsable de l’homme le pousse à nier sa dépendance envers la nature, à dissimuler les odeurs, les déchets et les ressources essentielles derrière des artifices trompeurs. 
Mais, la nature, dans sa sagesse infinie, se rebelle silencieusement contre cette absurdité.
Pourtant, il reste de l’espoir. Au milieu des ténèbres, l’étincelle de la conscience écologique brille encore. L’homme, s’il le désire, peut se réconcilier avec le vivant. Il peut embrasser l’harmonie qui émane de la nature, respecter et préserver la diversité qui constitue la richesse de notre planète.
L’exemple de Neom est un appel à la réflexion, à la prise de conscience. 
Nous sommes des poètes, nous sommes les gardiens de cette Terre, les gardiens de la vie qui l’anime.

Nous devons nous rappeler que notre destin est étroitement lié à celui des autres créatures qui partagent cette planète avec nous.
En refermant les pages de cette histoire, souvenons-nous de cette vérité essentielle : l’artificiel ne peut remplacer la beauté et la complexité de la nature. Nous sommes responsables de préserver cet équilibre fragile, de nourrir notre âme en nous reconnectant à notre essence profonde.

L’heure est venue de réécrire notre histoire, de façonner un avenir où l’homme et la nature coexistent en harmonie. Neom nous rappellent que le vrai progrès réside dans la réconciliation avec notre environnement, dans le respect et l’amour que nous portons au vivant qui nous entoure.

« Nous ne devrions pas seulement nous demander ce que nous voulons faire, mais aussi ce que nous devons faire. Et, si vous avez compris ce que nous devons faire, alors il n’y a plus lieu de tergiverser. Agissez »
Greta Thunberg
Extrait du discours lors du Sommet de l’Action pour le Climat de l’ONU à New York, le 23 septembre 2019.

Avertissement aux lecteurs : ce document d’archive jugé trop sensible n’a pas passé le cap du 22ᵉ le siècle.