vendredi 3 janvier 2020

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Ne pas stocker

Dans les couloirs du ventre cosmique

, Hervé Bernard et Jean-Louis Poitevin

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"Ne pas stocker" est une relecture vidéo de la performance de Malin Bülow pour la biennale de Lyon 2019 par Hervé Bernard, elle-même décryptée par Jean-Louis Poitevin. Musique de Samuel Maurin.

English version

« Ne pas stocker »

Est une lecture video par Hervé Bernard de la performance Elastic Bonding de Malin Bülow réalisée pour la biennale de Lyon 2019.
« Dans les couloirs du ventre cosmique » est une interprétation cette vidéo par Jean-Louis Poitevin.

Musique de Samuel Maurin.

Dans les couloirs du ventre cosmique

Quelque chose remue dans le ventre du jour que personne ne voit de ceux qui regardent. Car il est possible de voir qu’ils ne voient pas même si une petite voix demande : comment savoir ? C’est parce qu’on ne sait pas qu’on invente. C’est parce qu’on ne sait pas ce qui se trame dans la tête du ciel qu’on tente d’arbitrer ce qui s’y trame avec des oripeaux de phrases naines.

Du ciel ils sont venus. Du ciel ils sont tombés. La lumière qui les a transportés jusqu’ici est pâle et froide même si elle brille un peu plus haut. Les orifices sont des ouvertures gainées. Les identifier est aisé. Ce sont des couloirs du ventre cosmique. Rien de moins. Rien de plus. Des chemins par où le gris infini qui nous enveloppe de sa venimeuse attention envoie des messages. L’interstice prend soudain corps entre les allées et venues des étoiles. Et les nouvelles sont potentiellement bonnes. Des vers de terre sans terre oscillent au gré du vent intérieur qui les anime jusqu’à tenter de percer le secret de leur origine non verbale. Les agitations sous-cutanées transforment les filaments coagulés en un cordon ombilical. Le péché semble à même de renier sa faute.

© Hervé Bernard 2019

Lorsque l’ensemble parvient sur la rétine des aspirants au bien, les souvenirs se sont défaits. Il ne reste qu’un peu de sable gris reliant la main au savoir.

Et apparaît la chose qui ne reste croyable que pour ceux qui la regardent même si c’est sans la voir : l’inversion des règles du temps puisque le vers de terre sans terre ondulant comme un malade hors de contrôle à peine contenu par sa peau d’emprunt, est remplacé, magie structurelle des manipulations sans sang, par un œuf. Et personne pour dire qui a accouché ici de cet œuf ni même d’aider à choisir entre les deux options les plus probables. Personne non plus pour prendre les paris et choisir entre Icare et le Diable.

Voir en ligne : http://www.malinbulow.com

Performance réalisée avec le soutien :
de l’Ambassade Royale de Norvège, de l’Office for Contemporary Art Norway (OCA) et avec l’aimable collaboration du Conservatoire national supérieur musique et danse de Lyon.

Remerciements : Anli Adel Ahmadi, Sara Andrieu, Enzo Blond, Raul Calin, Louise Carriere, Bastien Charmette, Titouan Crozier, Vladimir Duparc, Léa Ferec-Pourias, Thomas Fontain, Mio Fusho, Margot Guiguet, Axel Poulsen, Jade Sarette, Hugo Thabaret, Mélissande Tonolo

Présentation de la performance sur le site de la Biennale de Lyon*

Pour en savoir plus sur Malin Bülow