mardi 30 novembre 2021

Accueil > Les rubriques > Appareil > Société > Le 14/07

FetNat

Le 14/07

Jean Bescos

, Jean Bescos

Cette série résulte de la convergence de 4 éléments qui ont chacun contribué au choix des photos et à leur mise en forme.

UN : depuis de nombreuses années je m’amuse à faire des prises de vues du défilé du 14/07 à Paris tel qu’on peut le voir diffusé à la télévision. Je place mon appareil sur un trépied face à l’écran, et je fais des photos quand j’en ai envie. Pourquoi ? Pourquoi à ces instants précis ?
Un désir inconscient je dirais.

DEUX : j’ai reçu cette année un appel à participation pour une exposition de groupe sur le thème du désordre. J’ai immédiatement eu à l’esprit cette phrase d’une chanson de Léo Ferré : Le désordre c’est l’ordre moins le pouvoir. En y repensant chaque jour je me demandais quelles images ai-je pu déjà réaliser sur ce thème ? Je cherche dans mes archives je trouve deux trois trucs... mais je ne suis pas totalement satisfait du résultat. Le temps passe, le temps est passé, tant et si bien que la date butoir pour envoyer les images arrive... et c’est là sur la ligne limite que EURÉKA j’ai su quelle image je devais envoyer. Malheureusement trop tard pour faire correctement la sélection et l’envoi.

TROIS : quand on me propose de publier des photos dans la revue TK-21, aussitôt je repense à cette occasion manquée et à cette idée d’envoyer des images du défilé du 14 juillet qui répondent avec humour à la citation de Léo Ferré sur l’ordre et le désordre et sur ce lien qui les unit irrémédiablement. Mais ces images de revues militaires manquent d’un petit quelque chose !

QUATRE : le format, voilà ce qu’il faut. Le choix d’un format carré me permet de proposer une composition dans un ensemble cohérent. De plus il apporte la possibilité d’une lecture : voir l’ensemble (ou presque) comme un catalogue de motifs, style papier peint à l’ancienne.

Ultime point en forme de retour dans le temps... J’aimerais terminer par les premières paroles d’une chanson populaire du XVIIIe intitulée La romance du 14 juillet sur le thème de la fête nationale. Voici le premier couplet :

Comme elle n’avait qu’seize ans à peine
Elle sentit battre son cœur
Un soir avec le môme Gégène
La pauvrette avait cru au bonheur
C’était l’jour d’la fête Nationale
Où c’que la bombe pète en l’air
Elle sentit comme un grand coup d’flamme
Un bonheur lui pénétrer la chair

Pour ceux qui connaissent, vous savez la suite, pour les autres sachez qu’elle est terrible.

Paris, novembre 2021