jeudi 28 janvier 2016

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Le studio Harcourt est un mythe que Francis Dagnan a bien voulu présenter de l’intérieur pour nous.

Harcourt est une maison ; une maison pas comme les autres.

Un immeuble discret, escalier avec tapis rouge. Quelques jolies femmes vous accueillent, Carole Bouquet dans l’escalier, Michèle Morgan dans le salon, tentures rouges, décors de cinéma, maquillage des artistes.

Tout modèle Harcourt est une star, même attention, même regard, une égalité prestigieuse.

Marie Aerts, l’homme sans tête - 2008

Cette esthétique née sur les plateaux de cinéma des années 30 avec une lumière sophistiquée et le flou net a un charme suranné, mais reste pourtant très actuelle
Effet de mode, mythe des heures de gloire de Paris, esthétique intemporelle ?

Qui est Harcourt, héritier du cinema c’est un studio, une équipe d’opérateurs, l’appareil photo est une caméra, avec une science commune de la lumière, de la composition ; une nouvelle vision de l’atelier.

Bertrand Lavier - Arnold Schwartzenegger, musée Grevin - 2004

Une dialectique/rhétorique/stylistique qu’Harcourt est capable de décliner, des groupes de Heavy metal aux facades d’hôtels, en passant par les cocottes minutes, les Ferrari ou les pneus de luxe.

Michelin hbm - 2010

Par son travail sur les stars Harcourt met le doigt sur une des ambiguïtés fondamentale de la photo, la confusion entre réalité et image, imaginée.

Je ne pense pas que je vois une photo de Jean Dujardin, mais je vois Jean Dujardin. L’objet et la réalité sont confondus sans doute parce que les stars ne sont que des images à tel point que dans la réalité ils peuvent être totalement invisible.
Mais l’expérience a prouvé que l’on voit l’image quand le sujet est inconnu, la lumière, le cadre, la pose, etc. Mais ici l’image et la star sont tellement associées qu’on ne reconnaîtra pas l’inconnue à côté de son portrait
Nous ne sommes plus dans la confusion de l’image mais dans la création de mythes. Harcourt réinvente l’icône.

Voir en ligne : Studio Harcourt

Images et sons : Alain Wagner et François Rosso
montage : Martial Verdier

Luraschi - 2008