samedi 3 août 2019

Accueil > Les rubriques > Images > Basserode dans la grotte du Mas d’Azil

Basserode dans la grotte du Mas d’Azil

Cette œuvre est une pile

, Basserode et Pascal Pique

La préhistoire est l’une des principales sources d’inspiration de Basserode. Elle représente pour lui une matrice technologique, culturelle et poétique toujours active, dont il revisite les énergétiques. Sous forme d’images, de sculptures, d’installations, voire même de sons, les œuvres de Basserode nous permettent de mieux comprendre ce qui est en jeu dans la préhistoire pour le passé, pour le présent, mais également pour l’avenir.

Pour lui l’un des dénominateurs communs entre l’homme de la préhistoire et l’homme contemporain réside dans le rapport à l’espace et au cosmos que la culture lithique et les premiers objets en silex instruisent déjà. Pour l’artiste cela correspond à une certaine relation à la nature et à l’environnement que nous avons inhibée et que nous serions bien inspirés de réinvestir aujourd’hui. Son art peut nous y aider puisque ses créations sont conçues comme les outils d’une réinscription de l’humain dans la nature et dans l’univers. En repartant de la grotte comme point d’origine pour polliniser l’espace et une conception élargie du vivant : « Cette série d’éléments liés à des rencontres de hasard dans le chaos de l’espace forment une architecture aléatoire. Est-ce un début naturel de vie, une chaine de départ dont le temps humain fait partie ? Tout nous échappe et nous foulons cette terre une fraction de seconde par rapport à l’espace. Dans un vertige heureux. » Basserode.

Porche d’entrée de la grotte du Mas d’Azil, Ariège

Pascal Pique : A l’origine de votre projet pour la grotte du Mas d’Azil il y a l’idée assez folle d’exposer une station spatiale dans une caverne préhistorique. D’ou vient ce projet et que signifie pour vous l’idée même de grotte de l’espace ? Et comment voyez-vous l’espace ?

Basserode : Pour moi la station spatiale est une une grotte inversée. Ou une grotte de l’espace. Dans cette grotte c’est l’intérieur qui essaye de conceptualiser l’extérieur. Quand je fais une analogie entre les deux grottes, c’est à dire entre l’intérieur et l’extérieur, ces deux termes ne sont plus séparés. Ils fusionnent. Dans la station spatiale on est obligé de percevoir l’extérieur et de le conceptualiser de l’intérieur. C’est aussi le principe de l’aventure humaine. Et de la mise en forme des concepts pour la compréhension de l’extérieur. Chaque individu est un point unique dans l’espace et dans son immensité. C’est de là que vient mon intérêt pour l’espace. Nous venons de l’espace et de son chaos qui est à l’origine de nos vies. Nous sommes les poussières d’un espace qui nous nourrit toujours. En permanence. Pour moi l’espace au sens du cosmos c’est aussi ce qui a donné le minéral, le végétal, l’animal et l’humain. C’est à dire le vivant. Il continue de l’alimenter, de nous alimenter en passant par l’infra-mince, c’est à dire l’espace à l’intérieur et entre ces catégories, par lequel et dans lequel s’agglomèrent les éléments et les énergies. L’espace c’est également nos mémoires naturelles, nos mémoires mentales. Qui sont aussi des mémoires nomades comme certains objets célestes.

PP : La préhistoire est pour vous à la fois une passion et un sujet de travail. Plus qu’un sujet même, puisque vous parlez de « matrice ». D’ou vous vient cet intérêt pour la préhistoire ? Comment se traduit-il et quelles ouvertures cela a-t-il apporté à votre art ?

B : En dehors des représentations pariétales et autres, je m’intéresse beaucoup aux premiers outils. C’est-à-dire au premier outillage de forme intelligente constitué de matériaux naturels. Comme les silex, les grés ou les jaspes. Ces premiers matériaux pré industriels ont aidé à l’émergence de nos modes de vies. A partir de cette lecture, l’échelle des inventions des outillages à partir du bronze, du fer, du plomb et de l’étain, ont donné des matériaux plus affinés qui nous ont permis d’accéder à l’inaccessible. C’est-à-dire à l’espace. La préhistoire est pour un moi un terrain constitué de différents matériaux vierges qui sont comme les sédiments, ou la matrice du parcours de l’humanité. Du parcours géographique de l’humanité.

Basserode, Éclat de silex, 2011
Tirage photo sur aluminium

PP : Vous avez consacré plusieurs œuvres au silex. Le silex est une pierre à outils. Mais aussi une pierre magique pourvoyeuse de feu et de lumière. Est-ce que cela vous touche aussi ?

B : En effet j’ai réalisé plusieurs œuvres avec du silex. Comme le Champ de silex, qui restitue les premiers proto-bruits industriels. Ce qui a changé la perception de la nature par notre cerveau qui s’est recalé si je puis dire entre bruit naturel et bruit artificiel. Les premiers bruits humains c’est le choc contre choc à partir du principe musculaire. C’est ce qui a donné les premières formes. Quand nous posons un silex sur le feu, nous assistons au premier éclatement qui donne les prémices du proto-bruit industriel. Ensuite le silex permet d’allumer le feu mais aussi de faire exploser sa propre matière. Il est intéressent qu’un élément puisse en contenir plusieurs et générer des situations différentes. Les points de repère de l’humain vont devenir différents. Le silex est composé d’opale et de la silice entre autres. Evidemment c’est aussi le feu. Ou plutôt un outil de feu. Et en même temps celui de l’éclatement. Une fois le silex éclaté cela donne d’un coté l’outil, des lames par exemple, et de l’autre des éclats qui forment une constellation. Avec le feu c’est le fondement de toute énergie pour créer le chaos qui va créer le vivant.

PP : L’espace au sens cosmique et sidéral du terme et la préhistoire sont donc deux sujets importants dans votre travail récent. Deux sujets qui font jonction ici au Mas d’Azil. Mais qu’est-ce qui relie les deux ?

B : Pour moi ce qui fait lien entre la préhistoire et l’espace c’est notamment cette question de l’outillage. Je trouve que l’archéologie et le futur font partie du même temps. N’oublions pas qu’il y a une archéologie de l’espace qui va chercher les débuts de la création de l’univers. A ce niveau il n’y a plus de notion séparation entre passé, présent, futur. Tout est en symbiose. Nous sommes des êtres qui construisons une histoire, certes. Mais cela ne représente qu’une fraction de seconde dans le temps cosmique. Dans mon travail il y a toujours eu cette double présence de la préhistoire et de l’espace. En fait du terrestre et du céleste. Il faut déjà comprendre sur quel support nous sommes et nous marchons. Le vaisseau terre en l’occurrence. Mais la terre et l’espace font partie pour moi d’un ensemble global. Ce qui est particulier avec la proposition pour le Mas d’Azil, c’est que je la considère comme une pile qui se charge et se décharge. Comme une pile naturelle mobile.

Basserode, Pollen, 2019
Création in situ pour la grotte du Mas d’Azil, aluminium, pierres calcaires, grès, silex, 80 x 170 x 80 cm

PP : Cette pile est constituée de plusieurs éléments qui sont agencés au cœur de la grotte dans la salle dite Mandement. Pouvez-vous nous décrire l’œuvre ? Et est-ce que l’on peut se recharger avec cette pile ?

B : Cette œuvre rassemble en effet différents éléments et matières. Elle est d’abord constituée d’un champ de plaques d’aluminium posées au sol. Leur dessin provient de formes issues d’effondrements de novae, de comètes ou d’étoiles. Ces formes sont des formes radiantes qui poussent l’espace, le fondent au sens de fusion, l’absorbent, le reconstruisent. Comme le magma d’un volcan qui explose et fertilise. Qui détruit le vivant et le re-nourrit pour générer des îles en plein océan. Dans la sculpture les plaques sont comme des strates qui agrègent d’autres éléments issus du chaos. Ce sont les pierres prises dans ces strates comme des silex du grès ou du calcaire. Ils ont eu leur propre parcours dans les strates et les entrailles de la terre.

PP : Vous avez intitulé cette œuvre « Pollen ». Vous parlez souvent de pollinisation et de polymérisation. Que représente pour vous ces deux mouvements ?

B : Le pollen est une matière vivante qui voyage de façon à travailler, à brève ou longue échéance, à des mutations. La pollinisation est liée à des cycles qui sont perceptibles sur le court terme mais pas forcément sur le long terme. Comme ces agglomérats nourris par le chaos qui vont un jour modifier les choses en profondeur. Et ceci dans une notion de temps. Il est important de comprendre qu’un corps qui nous est étranger puisse avoir sa propre indépendance. Il faut le considérer comme une entité qui est liée indirectement à nous, mais avec laquelle nous ne pouvons pas forcément interférer. Le pollen représente quelque chose qui se construit, que nous pouvons voir mais que nous ne pouvons pas nous approprier. Un peu comme la polymérisation qui est un processus qui nous échappe mais qui construit les mondes. A l’image des corps flottant dans l’espace qui vont s’agréger, constituer un bloc, puis un autre absorbé par un plus grand pour constituer un ensemble qui va avoir une cohérence pré-fonctionnelle. Encore une fois en toute indépendance, par rapport à l’esprit humain et à ce que nous sommes.

Basserode, Pollen, 2019
Création in situ pour la grotte du Mas d’Azil, aluminium, pierres calcaires, grès, silex, 80 x 170 x 80 cm

PP : Quand vous avez visité la grotte du Mas d’Azil, quelles impressions avez-vous eues ? Et que représente pour vous plus particulièrement le monde souterrain que nous avons déjà travaillé ensemble en 2009 à Pech-Merle dans le Lot pour préparer l’exposition Dreamtime qui a lieu au Mas d’Azil entre 2009 et 2011 ?

B : Pour moi la grotte est liée à une notion de confort. Que je sois dans la nuit ou dans la grotte, je suis dans l’espace et dans une constellation. Le noir n’étant pas une couleur, cela participe au même regard que l’on peut jeter dans le ciel. Dans la grotte on peut toucher le ciel de la main avec la paroi. Pour moi toucher les parois de la grotte c’est comme toucher la voie lactée. A Pech Merle j’ai reconstitué des éléments sonores avec un chaman de Bolivie. Lui ne s’intéressait pas aux représentations des animaux, mais plutôt aux pictogrammes ou au végétal. C’était plus dynamique que stéréotomique. Il est venu comme si la grotte était toujours à prendre dans son coté actif et naturel. Je procède un peu de la même manière d’ailleurs.

PP : La sculpture que vous proposez pour le Mas d’Azil peut faire penser à une sorte de chaos de roches. La grotte du Mas D’Azil est elle même composée en son centre d’un chaos ou la grotte semble s’effondrer sur elle même. On retrouve un autre très beau chaos dans l’Arize, la rivière aurifère qui a creusé la grotte. Mais à quelle vision du chaos vous renvoyez-nous ? Peux-ton parler d’une forme d’alchimie du vivant ?

B : L’ensemble des éléments de l’œuvre est une mise en forme des principes chaotiques que je mets en relation avec la grotte. C’est une représentation des éléments qui constituent les prémices de la vie. Ou de l’unicellulaire. De ce qui constitue un chaos dans l’aventure du vivant possible. Ceci est un élément d’une chaîne. Nous sommes les ouvriers de la terre avec une palette d’éléments naturels, de matériaux variés, qui sont à notre disposition et que nous devons transmuter. C’est à nous de composer en fonction de nos besoins essentiels. Je ne parle pas d’économie. Le Mas d’Azil, est en quelque sorte la représentation géographique d’un point géodésique qui transforme nos concepts, nos pensées, nos caractères et nos modes de vie. Sur le sujet de l’alchimie du vivant, je ne suis pas dans le symbolique. Le symbolique est une étape première qui consiste à signaler quelque chose. Pour ma part, j’ai quitté la figure pour entrer dans le monde de la matière.

Basserode, Pollen, 2019
Création in situ pour la grotte du Mas d’Azil, aluminium, pierres calcaires, grès, silex, 80 x 170 x 80 cm

PP : Vous faites partie de ces personnes qui ressentez les énergies des lieux et de certaines dimensions. Ce n’est pas un sujet toujours facile à aborder mais pouvez-vous nous préciser ces ressentis. Et comment interviennent-ils dans votre création ?

B : Oui c’est vrai. Il y a des lieux positifs et des lieux négatifs qui sont liés à ce que l’humain à fait. Des lieux riches de sens et agréables, et d’autres vides de sens, d’une tristesse folle et sans vie, qui peuvent être assez repoussants. Oui je sens cela. Cela est basé sur une forme de solitude qui m’accompagne. Et qui est aussi une liberté où la notion de temps n’existe plus. Je ne suis plus diurne ni nocturne, je suis dans un autre espace sans temps. Ce que je ressens plus exactement c’est une tranquillité de travail qui me permet d’installer simplement les choses qui viennent naturellement. Les ressentis sont des formes de résiliences, des manières de passer outre certaines futilités. Ces ressentis me disent que je suis dans le stade ou je me suis fondu dans la matière qui m’accepte en tant que tel. C’est pourquoi percevoir certains modes de fonctionnement est plus facile pour moi que pour d’autres. Aujourd’hui le problème est comment percevoir et échapper à certaines idéologies et concepts ? Echapper à ce qui nous empêche de regarder les choses telles qu’elles sont. Pour voir autrement. C’est un travail sur soi-même. Il faut une certaine pratique pour percevoir certains éléments que l’on va agencer dans des œuvres. C’est une façon d’éviter les scories ou les modèles de scories que l’on nous impose. Etre artiste ce n’est pas un statut c’est une façon de vivre, de regarder et de révéler certains choses. A un moment, cette forme de liberté permet plus de facilité pour s’aguerrir en fonction de la Nature. Je perçois des fragments de cette vraie nature qui me permettent d’être toujours activiste de ma propre démarche. Je suis une sorte de Latude, ce personnage de la révolution que l’on enfermait dans différentes prisons dont la Bastille et qui avait l’art de s’échapper. Je suis un peu un Latude de l’art.

Basserode, Pollen, 2019
Création in situ pour la grotte du Mas d’Azil, aluminium, pierres calcaires, grès, silex, 80 x 170 x 80 cm

PP : Vous avez une vision du monde assez réaliste et sévère, parfois caustique quand vous pointez les hérésies de notre temps à l’égard de la nature ou des mauvais traitements que l’humain s’inflige à lui-même comme à son environnement. Quel message votre art véhicule t-il dans ce contexte ?

B : J’aime bien cette phrase de Lévi-Strauss « La civilisation est comme un vers à farine qui absorbe mais qui ne restitue rien ». Ce qui veut dire qu’il y a un monde inconséquent qui ne fait que détruire au nom du bien de l’humanité. Dans le domaine de nos pratiques, je constate que ce ne sont plus que des objets manufacturés, de qualité pauvre, pour imbéciles enrichis. Il est certain que quand on ne fait plus que des produits sans sens, culturellement, on ne peut que créer qu’une forme d’acculturation. Cette acculturation crée une échelle de valeur de 1 à 10 qui est aussi une échelle de la douleur de la culture qui va de Franck Ribéry à Johnny Halliday. A un autre niveau le système et le marché de l’art a été pris en main par des valeurs spéculatives et boursières. Ce qui détruit les fondements de notre culture. Globalement on peut être effaré d’une forme de paupérisation culturelle érigée en valeur et que l’on nous inflige à tout bout de champ, à tous les niveaux, comme étant fondamentale. Le matériau culturel devient pauvre. On se lâche pour dire tout et n’importe quoi.

Basserode, Pollen, 2019
Création in situ pour la grotte du Mas d’Azil, aluminium, pierres calcaires, grès, silex, 80 x 170 x 80 cm

PP : Face à cela, pensez-vous que l’art puisse avoir une dimension prophylactique ou réparatrice. Et si oui comment ? Et que voulez-vous dire par « vertige heureux » ?

B : Bien entendu que nous sommes en difficulté. Mais je ne suis pas là exactement pour soigner comme on pourrait l’entendre, mais plutôt pour apporter quelque chose en espérant poser d’autres regards. Pour éviter d’entretenir les plaies en permanence. C’est pour cela qu’il faut commencer à sauver une forme de nourriture pour la donner aux autres. C’est pour cela que je travaille sur l’énergie. Ce qui me permet de travailler certains fondamentaux pour les transmettre. A ce niveau ce n’est plus seulement curatif. L’art peut être curatif, il peut être critique, politique, mais il est tout aussi important qu’il soit en quelque sorte naturel. Et détaché de certaines contingences pseudo-historiques. Par exemple je ne souhaite pas faire du commerce sur la misère et la souffrance du monde. Même si cela me touche et que je peux être actif en simple citoyen sur certains registres. Je ne suis pas qu’un artiste mais aussi un être humain qui peut aussi participer à aider autrui. Le « vertige heureux » on a pas de réponse et c’est extraordinaire et on y va quand même. C’est la grande peur du vide qui est l’une des choses les plus passionnantes que l’humanité peut vivre. D’ailleurs cela soigne aussi.

Basserode, Pollen, 2019
Création in situ pour la grotte du Mas d’Azil, aluminium, pierres calcaires, grès, silex, 80 x 170 x 80 cm

PP : Dans certaines traditions, le passage par la grotte ou l’intérieur de la terre est une étape important dans une sorte d’initiation. Notamment l’alchimie avec la quête de la pierre philosophale. C’est ce que dit le credo alchimique avec le fameux V.I.T.R.I.O.L : « Visita Interiora Terrae Rectificando Occultum Lapidem » ou en d’autres termes : « Visite l’intérieur de la Terre et en rectifiant tu trouveras la pierre cachée ». Pour vous qui avez abordé ces traditions, que dit cette maxime au monde actuel ? Et quel serait le message de la grotte ?

B : La grotte est un lieu de repos. C’est comme être en apesanteur dans l’espace et la voie lactée. En harmonie. La grotte c’est aussi la peur de l’inconnu. Aller de la lumière vers la grotte c’est se couper de l’extérieur et aller vers quelque chose qui est puissant. La pierre philosophale est un symbole. C’est une imaris. Au moyen âge on faisait des images qui étaient vides, neutre et sans sens. Pour occuper les gens. La pierre philosophale c’est aussi notre propre mort et notre propre statut. C’est à dire mourir au sens mental de la pensée, pour se régénérer. On peut mourir plusieurs fois dans sa vie et se régénérer. Sur un autre registre, les canons du beau et du corps, c’est la limite de notre propre connaissance. Le message de la grotte et de la pierre philosophale c’est de regarder ce que l’on génère soi-même.

IN SITU Patrimoine et art contemporain - 2019
21 juin > 29 septembre 2019

La Grotte du Mas-D’Azil - Le Mas-D’Azil
Horaires d’ouverture : Grotte accessible uniquement lors des visites guidées en français et anglais sur réservation.
Horaires des visites et réservations sur : sites-touristiques-ariege.fr

https://patrimoineetartcontemporain.com/