lundi 2 décembre 2019

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Archéochronie

Fossiles photographiques de Sibylle Duboc

, Esther Salmona et Sibylle Duboc

Élaborées comme des ruines à l’envers, les Fossiles photographiques de Sibylle Duboc font le récit de leur disparition prochaine ou advenue à l’instant. Que créent-ils ? Une forme de mémoire déviée, fictionnée, inverse, un objet en suspension, une greffe sur l’histoire, un pli en mouvement, un récit sans temporalité fixe : une archéochronie.

L’exposition Archéochronie est une mise en scène de cette mémoire historique falsifiée, de ce leurre qui simule le temps, en mettant en contact la substance du photographique avec la matérialité archéologique, qui toutes deux révèlent, que ce soit en ôtant des strates ou en ayant recours au processus chimique. L’Archéochronologue est à la fois une exploratrice du vécu et une créatrice de la survivance de l’instant, elle fait vaciller la certitude linéaire du déroulement des événements et par là même révèle, donc, une urgence à poser un regard sur ce qui est en train de disparaître dans un temps au-delà du temps, créant un lieu à l’orée de l’agir.

retrait par les bords
une dimension s’efface
les îles sont des isolats
le fond passe en premier préséance
sur un plateau
touche comme
structure évidée
une viscosité autorise le motif chaque île est une montagne chaque île une pression
chaque île un suspend
chaque île un atterrissement fausse certitude
son point d’arrivée n’existe pas son existence un doute
ses sommets tangibles
sa superficie dépendante de l’air sa visibilité une accélération
ses transparences des touches en retrait une densité
le moment de quitter construction du relief
attirance pointe
toujours en réitération
n’existe que par la masse
vide énorme densité
poids de l’inexistence
vient par les bords
pousse
dévie
accueille
une destruction
ses inéluctabilités
les îles arrivent
par leurs bords
leurs bords génèrent des îles
les îles bougent
ou ne bougent pas
sont contagieuses
une surface est unique
déplace son vide
transporte ses îles
construit l’espace
hors d’elle
les bords avancent dessous
prise rapide
saisissement
en cours de travail
apposition à densité variable ce choix d’une strate
saisir
ce qui va renvoyer
va mettre en mouvement aller chercher rassembler aimanter le plus
et le moins d’éléments
c’est à dire pince
à l’endroit de l’empreinte
à l’endroit de ce qui fait relief le classement la régularité l’écart du même
héraldique
figure
ligne de crête au mieux
une distribution
une île
rien autour
empreinte
emprunte
soulève prend
dépose
pose
enlève
densité
des arrachements
ce qu’il reste
ce qui reste
ignorer l’échelle
les points de friction
des mondes en soi
hors de
reconstruire
tout
traverser les pentes
discerner ce qui est du chemin de la tranchée
de la travée
distinguer nervures écoulements
pincements
versement
plissures
plissements
extraction topologique segments
vagues épuisées
un mouvement géométrique tremblé
veines
coulées
centrales
voie de desserte
fondre c’est aussi remonter brisée à deux ou plusieurs immersion
reconstitution potentielle
les miettes font partie du voyage aucun reflet les traces
de séparation
les flancs
le champ
la sècheresse les excavations reprendre à son compte
les parois leur grain
remonte où / ou
s’arrêtent juste avant la mémoire ses dégâts
irréparables
la fonte du langage
la soulever
envisager
les répliques
rappels
comme oubli
éloignent
glissement
le paysage fait partie
ne fait plus partie des corps
revient dans les corps
l’atteinte de la lumière
un laps
un intervalle
une imprégnation
encore
les plaies comme ajournement
une coquille
n’est pas une faute
c’est un trou dans le réel
dans la mémoire
une concrétion
pourquoi ici une extrémité
ne peut que sécréter
construire
élabore en étoile
par éloignement
aimantation contraire
dit l’épaisseur
ce qui rejette
une consistance
les ombres font gagner en lucidité
elles se salissent
dressent le regard
les murs sont des étendues horizontales ce qui s’y grave
est un regard une allaise
une anfractuosité
un réceptacle
les sons vivants
arrêtent
la matière
s’y logent
s’y lovent
ne la traverse pas
en font une membrane
incision
ou plaie
interversion
chaque
les parois dans les parois dans les parois côtoiement
pression
gentle pressure
grains attaquent
abaissent la lumière
chaque instant
sédimentation contraire
des morceaux
contrairement à toute attente
suinte une humidité végétale
fibreuse
verte
graveleuse
des bouffées
brisures
débris
fragments
des parcelles
desservies déposées
une cendre est une écorce
une consumation de l’intérieur
une atteinte des cernes
contraction
des lignes par équivalence du point ruban
rassemble aspire
morsure des bords
émiettent
grignotage
débordement
du rêve sa consistance
une perte
à partir du centre
l’oublier
des bords dans les bords repliement
par le dessus
des nuages leur délitement
leur déchirure
leur effritement
leur bordure
leur effrangement
leur échancrure
leur effondrement
les surfaces se rétractent
une projection se rabat
sur elle-même
bruit
poussières
atténuation
complémentaire
creuse
révèle une couleur
une autre
la renaissance
passe par le même
le même percement
plongement
de la surface
écarte
disloque
une horizontalité
coulisse
crée sa propre pente
le mouvement se sépare
au point du miroir
double
asymétrique
inégal
inexistant