À Perte de vue, notes sur le désert algérien

Pascal Hausherr

« À Perte de vue, notes sur le désert algérien » témoigne, trente-cinq ans plus tard, de ce qu’était pour moi de façon inaugurale l’essence de la photographie pratiquée au Leica muni de l’incontournable pellicule Tri-X.

Les notes sur le désert algérien représentaient pour moi en 1987, au terme d’une décennie de pratique photographique, un aboutissement essentiel dans l’ordre de la composition. Cet ensemble marquait également une sorte d’engagement fidèle à « l’instant décisif » cher à Henri Cartier-Bresson, lequel à l’époque régnait en maître. Je n’avais pas l’intention de le détrôner, je voulais seulement tenter de me hisser à sa hauteur.

Tout a bien changé ; pourtant, revisiter et montrer aujourd’hui ces images n’a rien de nostalgique ; elles sont juste l’expression d’une époque, d’un regard, d’un désir de voir toujours intact ; depuis les choses sont devenues bien plus équivoques et complexes. En photographie, il ne s’agit pas de rendre des comptes mais bien de rendre compte du monde, tel qu’il est. Les vérités semblent épouser l’air du temps, elle n’en restent pas moins des vérités.

À Perte de vue a pris la forme d’une maquette de livre comportant soixante-et-onze photographies ; elle est inédite à ce jour. Une version originale unique, réalisée à la fin des années 80, sur du papier baryté chlorobromure (Agfa Record Rapid) est conservée dans les collections de la Maison Européenne de la Photographie à Paris.

Janvier 2024