lundi 23 avril 2012

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Emerentia

Ursula Kraft

, Ursula Kraft

Emerentia donne image à nos mondes introspectifs tout en étant un reflet intuitif de notre âme.

Emerentia (2008)

Emerentia donne image à nos mondes introspectifs tout en étant un reflet intuitif de notre âme. Selon C.G. Jung, le conte exprime le processus psychologique de l’inconscient collectif. Des personnages mythiques comme le « trickster », qui fait partie de toutes les cultures, représente la partie sombre de « l’enfant intérieur », son double ambivalent.

Emerentia II 1

L’archétype de l’enfant errant, de l’enfant perdu évoque l’envie irrésistible de donner un nom à cette figure. La cape rouge devient surface de projection pour nos souvenirs, peurs et désirs.

Emerentia II 2

Emerentia retrace dans ces paysages intérieurs un chemin initiatique et fait revivre des scènes pour des contes. La nature est ici d’une part paisible et nourrissante, comme chez Rose blanche, Rose rouge, et d’autre part un lieu pour des cauchemars et des dangers, comme chez le Petit chaperon rouge. La Forêt noire symbolise le chaos et des peurs inconscients. Les images, comme les histoires, sont dans leurs symboliques une référence.

Emerentia II (2008-2012)

Emerentia évolue dans différents personnages qui sont déjà présents dans le processus de création. Ces différentes directions restent connectées par leur thématique et les histoires sont tissées comme dans une toile d’araignée.

Emerentia II 3

Ainsi Emerentia a des multiples visages et incarne des figures variées. Elle s’habille de beaucoup de vêtements différents : une fois c’est la cape rouge qui la protège comme une deuxième peau (comme chez « peau d’âne »), une fois le kimono rouge qui lui couvre (avec le masque blanc du renard chez « Kitsune », la femme renard asiatique) ou la robe rouge, qui, délicate comme un coquelicot, nous rappelle la vanité, flottant dans l’eau comme une forme sculpturale qui donne l’impression que le corps a déjà disparu. Ici l’iconographie de la jeune femme noyée fait référence à l’Ophelia de Shakespeare dans Hamlet.

Emerentia II 4

Il s’agit de la présence de la mort, le frère du sommeil Compère la mort, la mort apparente, la mort de conte, le pressentiment de mort, des transformations, des métamorphoses, des états entre deux, des transitions, des mondes de rêve, de la pègre et d’intermondes, des mondes fabuleux des êtres de fable, la transformation de l’homme en animal, des chimères et des personnages féminins.

Emerentia II 5

« Unheimlich », ce que l’on pourrait traduire par une « inquiétante étrangeté » est une expression juste pour ce voisinage entre une peur latente, d’une inquiétude, et le mot « Heim » qui veut dire « le chez soi », « à la maison ».