dimanche 1er octobre 2023

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C’est du jazz latino 18

Le podcast TK-21

, Pedro Alzuru

Le jazz latino doit faire face aux stéréotypes et aux préjugés qui ont caractérisé la perception de ce qui est « latino » en général. Nous avons essayé de le décrire, en ce qui concerne notre programme, comme la culture de la population du continent américain qui parle espagnol et portugais, mais nous avons élargi la notion, notamment en faisant référence à ce genre de musique, il faut bien sûr comprendre les îles francophones de la Caraïbe, elles ont une langue et une culture latine.

Toutes les îles de cette région, anglophones et néerlandophones, même si elles n’ont pas une langue latine, le rapport culturel et musical avec les autres iles et avec le continent ne peut pas se nier. Il faudrait aussi considérer tous ceux qui, sans avoir cette origine régionale, habitants de Portugal, d’Espagne, des États-Unis et Canada, d’Europe, du Japon, de toute autre origine qui, cultivant la musique latine et ses mélanges avec le jazz, d’une certaine façon, ils partagent aussi la culture qui l’engendre.

Partant de cette idée élargie de ce qu’est « latino », disons-nous, cette culture a fait l’objet d’un préjugé maintes fois partagé et nourri par nous-mêmes, préjugé qui dans les années 50 a été incarné par la chanteuse brésilienne Carmen Miranda avec ses mouvements des hanches et la tête pleine de fruits. A cela peut s’ajouter la mièvrerie ou sentimentalité, la passion, le rythme, etc. Cet ensemble de stéréotypes a peut-être une certaine emprise sur ce que nous appelons la réalité, mais ils l’exagèrent, la tordent, la pervertissent.

Ironie de l’histoire des relations culturelles, de la perception de ce qui est "latino" dans le reste du monde, depuis quelques années la mode du reggaeton confirme ce stéréotype et son acceptation internationale et par une grande partie de la population latine. Je dis ironie de l’histoire, car une expression riche et authentique comme le jazz latino, dans laquelle la virtuosité des musiciens, leur formation ardue, leur capacité à interpréter et enrichir les genres musicaux autochtones en les combinant avec le jazz sans les dénaturer, leur capacité à entrer dans une relation mutuellement bénéfique avec des musiciens du monde entier, atteindra difficilement la popularité massive du reggaeton. C’est l’une des conséquences du fait que le marché s’est substitué à toutes les autres instances de légitimation (académie, évaluation par les pairs, critères esthétiques, presse spécialisée, etc.) des produits culturels, notamment musicaux. En fait, ce n’est pas une ironie, cette mode montre une continuité obstinée de la perception de ce qui est « latino », son expression musicale devrait être vulgaire, porno. Ainsi, les interprètes de ces genres auraient à la partager.

Les musiciens que nous présentons aujourd’hui de diverses manières cassent ce stéréotype, ils sont atypiques. Nous vous présenterons sept morceaux des années 2015 – 2017 pour illustrer ce que vient d’être dit.

Compositeur, producteur, arrangeur, tromboniste et directeur du label Patois, Wayne Wallace, promoteur du mouvement des musiques latines sur la côte ouest des États-Unis, appartient à une génération de musiciens qui se sont déjà appropriés les rythmes et les mélodies d’origine latino et surfe vertueusement dans la salsa et le latin jazz. Son instrument, le trombone, a été l’une des caractéristiques de la transition, dans les années ‘60 et ‘70, du format des grands orchestres aux petits groupes qui ont caractérisé l’émergence de ces deux genres (Mon Rivera, La Perfecta, Willie Colon, à titre d’exemple).

Le reste du quintette de Wallace est formé par David Belove basse, Colin Douglas batterie, timbales et percussions, Murray Low piano et Michael Spiro congas, bongo, percussions et arrangements.

Casa del sol ouvre le décor, c’est une pièce élégante en mambo, dédiée à Eddie Palmieri. Comme décrit dans les notes de la pochette, la musique reflète l’amour de Palmieri pour les effets interculturels de la musique caribéenne avec McCoy Tyner, Thelonious Monk et le jazz. La section rythmique est une pièce maîtresse tout au long.

Pour Wayne Wallace, Intercambio ne renvoie pas à une idée à la mode ou à une glose optimiste sur des relations internationales difficiles. Dans son corpus musical chargé de créativité, l’intercambio, ou échange culturel, est une communion profonde de l’âme, une conversation intrafamiliale continue et sans fin entre les cultures de la diaspora africaine extraordinairement riche des États-Unis et de toute la Caraïbe et l’Amérique latine.

Cinquième album du Wayne Wallace Latin Jazz Quintet, deux fois nominé aux Grammy Awards, Intercambio ajoute un nouveau chapitre passionnant au dialogue. Commençons notre programme d’aujourd’hui avec Casa del sol, Wayne Wallace Latin Jazz Quintet, album Intercambio, 2015.

Eliana Elias, pianiste, chanteuse, compositrice et arrangeuse de jazz brésilien, dotée d’une solide formation classique et surtout en jazz, elle utilise avec sobriété ses deux instruments, le piano et la voix, qui, sans cesser de s’inscrire dans la tradition, s’éloignent de la stridence. Avec 4 nominations et 2 prix du meilleur album de latin jazz aux Grammy Awards et une carrière pleine de succès et de reconnaissance dans le monde du jazz.

Elle est née le 19 mars 1960 à São Paulo, au Brésil. Elle a commencé à étudier le piano à l’âge de sept ans, et à douze ans transcrivait des solos de musiciens de jazz. Elle a commencé à enseigner le piano quand elle avait quinze ans, et a commencé à jouer à dix-sept ans avec le chanteur-compositeur brésilien Toquinho et en tournée avec le poète Vinicius de Moraes.

En 1981, Elias a déménagé à New York, où elle a fréquenté la Julliard School of Music. Un an plus tard, elle fait partie du groupe Steps Ahead. En 1993, elle a signé avec EMI Classics pour enregistrer des morceaux classiques, qui ont été publiés sur On the Classical Side.

Made in Brazil est un album studio de 2015, le premier de ses albums en trente ans à être enregistré dans son pays d’origine, le Brésil. Il lui a valu un Grammy Award du meilleur album de latin jazz.

Eric Ford de LondonJazz a noté : « Alors que la couverture de ce CD semble viser directement l’écoute facile / la musique pour la séduction du spectre, le CD lui-même est une masterclass subtile dans le phrasé, le groove, le goût, la souplesse rythmique, sophistication harmonique et écriture de chansons. Trois générations d’auteurs-compositeurs brésiliens sont représentées ».

La critique de Buffalo News par Jeff Simon a noté : « Certains de ses solos sont impressionnants ici. Mais à ce stade de l’histoire musicale, avec autant de disques de musique classique bossa nova et brésiliens disponibles, il est presque impossible de contourner la monotonie de la bossa nova au cours d’un tout nouveau disque. »

Judy Cantor-Navas de Billboard a écrit : « Sensuel et aéré, l’ensemble — qui comprend les classiques "Aguas de março" et "Aquarela do Brasil", ainsi que six de ses propres compositions- transmet le plaisir d’Elias à enregistrer dans son pays avec des musiciens locaux. »

Made in Brazil, a été suivi par Dance of Time, qui a fait ses débuts au n°1 sur deux Billboard : le jazz et la musique du monde. Made in Brazil et Dance of Time ont fait leurs débuts au n°1 sur iTunes dans sept pays et ont remporté des Grammy Awards pour le meilleur album de latin jazz de l’année.

Elias est une musicienne infatigable, après Made in Brazil, elle a produit : Dance of Time, 2017, Music from Man of La Mancha, 2018, Love Stories, 2019, Mirror Mirror with Chick Corea and Chucho Valdés, 2021 et Quietude, 2022. Enchaînons avec Voce, Eliana Elias, album Made in Brazil, 2016.

Codirigé par le pianiste Robert et le trompettiste Michael, la Rodriguez Brothers Band incorpore la musique afro-cubaine des boîtes de nuit de Miami dans un mélange de jazz traditionnel et moderne. Individuellement, les frères ont travaillé avec Wynton Marsalis, Quincy Jones, Harry Connick Jr. et d’autres. Leur dernier effort, Impromptu, a été nominé pour le Grammy Award 2016 du meilleur album de latin jazz. Sur celui-ci, les frères capturent les éléments de leur son en direct, serpentant entre des mesures d’effet vertigineux à la trompette et des éclats éloquents de piano mélodieux.

Robert au piano et Michael à la trompette, ses expériences, à notre connaissance, viennent plus du jazz que de la salsa, ce n’est pas qu’ils ne connaissent pas les rythmes caribéens, mais plutôt que les percussions caractéristiques d’une bonne partie de la salsa, ne prédomine pas dans son style subtil. Les auditeurs et amateurs de jazz latino, mélomanes et danseurs, doivent s’adapter à une pluralité de styles, au sein du jazz latino, dans lesquels le jazz, la musique classique, les genres régionaux et nationaux de leurs pays d’origine, africains ou européennes, les recherches intimes de chaque interprète, etc., peuvent prédominer.

Ces phrases de Raul De Gama décrivent l’importance de cette production :
… Impromptu -huit chansons pour sextuor que les frères aident à peaufiner avec un éclat revigorant, excitant et souvent fougueux. Le trompettiste Michael Rodriguez et le pianiste Robert offrent des performances sonores et pénétrantes sur leurs instruments respectifs. Le bassiste Carlos Henriquez, le batteur Ludwig Afonso et le percussionniste Samuel Torres, avec Roberto Rodriguez… font également de même pour la musique…
… Chaque air, avant même d’entrer dans le centre de son être, dresse ses têtes poignantes ou jubilatoires avec de subtils changements de persuasion harmonique et thématique pour nous faire savoir que de nouvelles perspectives sont en mouvement. Il y a aussi une quantité inhabituelle d’intimité, de clarté et de compréhension qui indique que les musiciens sont remarquablement en contact avec les caractéristiques physiques de leurs instruments…
… Assez fréquemment, les compositeurs vont jusqu’à des extrêmes étranges et délicieux, rendant la pulsation et le temps d’une chanson particulière pratiquement méconnaissables jusqu’à ce qu’elle émerge comme par magie du fourré de sonorités brumeuses. « Impromptu » domine l’album d’une manière très spéciale, après un voyage caréné à travers des paysages tonals richement harmoniques, mais captivants et imprévisibles, les chansons suivantes tombent comme en transe sous sa fantaisie vertigineuse… https://latinjazznet.com/reviews/albums/the-rodriguez-brothers-impromptu/

Suivons donc avec Impromptu, The Rodriguez Brothers, album Impromptu, 2016.

Brian Lynch (12 septembre 1956, Urbana, Illinois), trompettiste de jazz, iI a été membre du groupe de jazz afro-caribéen d’Eddie Palmieri et a dirigé le projet Latin Side of Miles­ avec le tromboniste Conrad Herwig.
Lynch a travaillé avec Barbarito Torres, enregistré avec les remixeurs de danse Joe Claussell, Little Louie Vega et le groupe alternatif Yerba Buena. Il a arrangé pour la pop star japonaise Mika Nakashima et le producteur Shinichi Osawa, a écrit des tableaux de cordes pour Phil Woods et a joué avec Maxwell, Prince et Sheila E.

Reproduisons les paroles de Woody Louis Armstrong Shaw, le fils de Shaw, qui a lancé le site Web officiel de Woody Shaw à propos de la sortie de l’album Madera Latino :
Quatre ans de préparation, le projet "Madera Latino" (Bois latin) du trompettiste Brian Lynch, lauréat d’un Grammy Award, explorant la musique de l’innovateur de jazz et maître trompettiste Woody Shaw dans un format Latin Jazz, est sorti sur Hollistic MusicWorks !

La musique de feu du grand Woody Shaw (1944-1989) — un lexique musical innovant et très personnel, exprimé à la fois par l’instrument qu’il a choisi, la trompette, et par ses compositions tout aussi distinguées- a établi un standard d’excellence et de modernité pour la musique noire américaine qui a n’a pas été surpassé au cours des 50 années qui ont suivi son arrivée sur la scène jazz. Madera Latino est une exploration de la musique de ce géant vue à travers le prisme du rythme afro-caribéen authentique et encadrée par le traitement affectueux de ses compositions dans le style virtuose du latin jazz par le trompettiste Brian Lynch…C’est aussi un hommage sincère au génie de Woody par une formation all star des meilleurs trompettistes d’aujourd’hui : Lynch, Sean Jones, Dave Douglas, Diego Urcola, Michael Rodriguez, Etienne Charles, Josh Evans et Philip Dizack.

Dans des combinaisons de trompettes allant du duo au quatuor, ces éminents cors explorent les classiques de Shaw, notamment In A Capricornian Way, Tomorrow’s Destiny, Zoltan, Song Of Songs, Sweet Love Of Mine, etc., ainsi que deux pièces originales — dont une suite étendue — écrites par Lynch en hommage à la profonde influence que Woody a eue sur lui en tant que joueur et compositeur.

Le groupe Madera Latino tient la promesse du concept audacieux de Lynch avec élan, précision et joyeuse créativité. Les percussionnistes Pedrito Martinez et Little Johnny Rivero, ainsi que le bassiste Luques Curtis, ont joué un rôle essentiel dans le succès du CD Simpático de Lynch en 2006, lauréat d’un Grammy Award dans la catégorie Latin Jazz. Ajoutez le batteur Obed Calvaire, le percussionniste Anthony Carrillo et le pianiste Zaccai Curtis, et une puissante section rythmique émerge pour stimuler et défier les trompettistes dans leurs plus grands efforts à la louange de Shaw.

« La combinaison de la musique de Woody et du concept de la clave afro-caribéen a toujours été une évidence pour moi », déclare Lynch. « Je suis très heureux, après de nombreuses années de réflexion sur cette idée, de pouvoir enfin concrétiser cet hommage à mon héros musical, Woody Shaw, en compagnie distinguée de ces incroyables trompettistes et de ma famille musicale. »

« Je suis très fier de ce que Brian a fait avec ce projet, et en particulier de la profondeur de sincérité et de la méticulosité avec lesquelles il a traité la réinterprétation des œuvres originales de Woody Shaw dans l’idiome afro-latino. Mon respect et ma gratitude vont aux musiciens de cet enregistrement pour avoir gardé l’esprit de cette musique — et de l’un de ses derniers grands innovateurs — vivant et fort au 21e siècle. »

Ecoutons Zoltan (feat. Dave Douglas, Etienne Charles & Diego Urcola) Brian Lynch/Various Artists, album Madera Latino : A Latin Jazz Perspective on the Music of Woody Shaw, 2016.

Canto América est la dernière production des collaborateurs de longue date Michael Spiro (percussions) et Wayne Wallace (trombone), présent déjà à ce programme, avec son quintet dans la pièce Casa del Sol, tous deux musiciens et professeurs accomplis à la Jacobs School of Music de l’Université de l’Indiana. Comme les auditeurs familiers avec la réputation de ces musiciens s’attendraient à juste titre, La Orquesta Sinfonietta est un groupe bien répété qui joue à la fois avec feu et nuance.

Dans l’ensemble, Canto América est une exploration fascinante du territoire négligé du jazz latino, éclairée par une recherche sur la diaspora africaine. Cette version n’est pas seulement intelligente, c’est aussi amusant à écouter et (peut-être plus important encore) à danser.
Les mots de Raul Da Gama sur cet album :
Pendant longtemps, il a été dit – à plusieurs reprises et par certains ethnomusicologues – que les musiques afro-caribéenne et afro-américaine se sont non seulement développées simultanément, mais ont même tout à voir avec le développement de l’autre. Pour être un peu simpliste, l’élément commun est l’Afrique et ses traditions de batterie polyrythmique qui ont été adaptées par des ensembles de batterie dans le jazz et sont devenues le pivot même pour des musiciens de Charlie Parker à Eric Dolphy. De plus, le terme « Latin-Jazz » est venu en force de la musique inventée en République dominicaine, à Porto Rico, à Cuba et dans la Grande Caraïbe, magnifiquement exprimée le long des deux côtes de l’Amérique bien avant qu’il ne devienne à la mode pour les costumes marketing d’adopter le terme.

Heureusement pour les musiciens qui pratiquent et fabriquent de nouvelles collisions entre la musique afro-caribéenne et la musique afro-américaine. Mais à ma connaissance, personne n’a relancé le son et le danzón et réinventé tout le corps de la musique afro-caribéenne-américaine et l’a combiné avec des cordes et des cors déployés dans un cadre orchestral avant ce disque par deux des praticiens les plus travaillants de l’idiome. Je parle, bien sûr, de Wayne Wallace et Michael Spiro sur Canto América, et ils ont été encouragés dans cette noble entreprise par un ensemble merveilleux et plein de sang, La Orquesta Sinfonietta. Ce qui est remarquable, c’est que les formes traditionnelles de la musique afro-caribéenne sont superbement fusionnées avec les cordes, les cors et l’ensemble de jazz. Il peut y avoir de nombreux orchestres traditionnels dans les régions des Caraïbes que j’ai déjà mentionnées, mais peu d’entre eux font ce que La Orquesta Sinfonietta avec un tel aplomb.

La performance se déroule presque comme une composition homogène le ferait dans une journée donnée, de l’aube au crépuscule, y compris une comparsa robuste pour saisir le jour. Entre les deux, nous avons une musique d’adoration entraînante qui fait appel à la Santeria — Ogún et Ochun. Maintenant, plusieurs musiciens ont fait des enregistrements mettant en vedette les chants et les percussions qui accompagnent cette forme de musique, mais ce que Wayne Wallace et Michael ont fait est d’ajouter une section de cordes merveilleusement réussie à cette pulsation rythmique...

Cependant, c’est le record de Michael Spiro et Wayne Wallace et les deux musiciens donnent des récits stellaires d’eux-mêmes. Wallace a été un pilier de la scène latino-jazz de la côte ouest depuis toujours et il est partout dans cet enregistrement. Michael Spiro donne du crédit à la conviction qu’une fois que vous avez absorbé l’esprit des rythmes et de la musique afro-caribéenne, vous pouvez vous l’approprier. À cela, il ajoute une voix singulière inégalée dans le Latin-Jazz. Colin Douglas est un remplaçant relativement récent du proverbialement irremplaçable Paul van Wageningen, mais il n’est pas en reste à la batterie. David Belove et Murray Low sont joints à la hanche ainsi qu’à Spiro et Wallace. Ensemble, c’est l’une des tenues les plus formidables de toutes les musiques de la côte ouest. Puissent-ils régner longtemps s’ils veulent faire de la musique comme celle-ci - cordes et cors ou non. https://latinjazznet.com/reviews/albums/la-orquesta-sinfonietta-canto-america/
Ecoutons Stardust (El Encanto), Michael Spiro · Wayne Wallace, La Orquestra Sinfonietta, album Canto América, 2016.

Du texte hommage à Andy Gonzalez publié par Jazz Hot au moment de sa mort :
« Comme souvent avec les contrebassistes, même de haut niveau, la discographie d’Andy Gonzalez est surtout constituée d’enregistrements en sideman ou au sein de collectifs. Il n’a publié qu’un seul album sous son nom en 2016, intitulé Entre Colegas, reflétant l’esprit des jam sessions de sa jeunesse, et plus largement une personnalité tournée vers le collectif. Ce disque a obtenu une nomination aux Grammy Awards dans la catégorie latin jazz. Andy Gonzalez reste comme l’un des plus importants et influents contrebassistes et bassistes de l’histoire du latin jazz, peut-être le plus impressionnant par l’étendue de ses collaborations.

Il laisse une sœur Eileen Gonzalez-Altomari ainsi qu’un frère Arthur, dans une famille durement touchée par le deuil, les deux frères, né à 18 mois l’un de l’autre, ayant disparu en l’espace de 18 mois, à 69 ans et 100 jours environ tous les deux. Jazz Hot partage leur peine ». David Bouzaclou
https://www.jazzhot.net/PBEvents.asp?ActionID=67240448&PBMItemID=35836

Andy González n’a jamais été en forme plus fine que sur son disque de 2016, Entre Colegas, un album d’une beauté flatteuse qui célèbre les coins et recoins inexplorés du répertoire de la basse. Mais il le fait d’une manière si subtile, presque chuchotant, que vous remarquerez parfois à peine le jeu glorieux de González.

Andy González apporte une commande intimidante à l’instrument d’une manière non moins éblouissante que Cachao a fait à son apogée, une évocation vraiment joyeuse de la couleur tonale et des textures qui semblent incroyablement belles dans le pied très léger de chaque note, chaque phrase et ligne mélodique exquise. Nous allons écouter, pour finir notre programme d’aujourd’hui, deux pièces de cette production magistrale signé par Andy : Vieques et Misty.

Avec ces sept pièces, produites entre 2015 et 2017, nous avons voulu offrir une idée du continent aux multiples facettes du jazz latino d’aujourd’hui et en même temps un petit hommage à l’un de ses grands protagonistes, le bassiste Andy González. Merci de votre écoute et à bientôt.

C’est du jazz latino 18
Un espace pour l’écoute, la danse et le plaisir…

1 Casa del sol, Wayne Wallace Latin Jazz Quintet, album Intercambio, 2015.
2 Voce, Eliana Elias, album Made in Brazil, 2016.
3 Impromptu, The Rodriguez Brothers, album Impromptu, 2016.
4 Zoltan (feat. Dave Douglas, Etienne Charles & Diego Urcola) Brian Lynch/Various Artists, album Madera Latino : A Latin Jazz Perspective on the Music of Woody Shaw, 2016.
5 Stardust (El Encanto), Michael Spiro · Wayne Wallace, La Orquestra Sinfonietta, album Canto América, 2016.
6 Vieques, Andy González, album Entre colegas, 2017.
7 Misty, Andy González, album Entre colegas, 2017.