mercredi 30 septembre 2020

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Atout Papier #2

installation > sculpture > peinture > dessin > écriture > photographie > performance

, Christian Noorbergen et Pol Lujan

Le papier est une seconde peau. En première ligne ultime, partagée, infinie. Une peau d’univers, sur quoi certains, trop rares, dehors-dedans confondu, travaillent à vif, à chaud, et comme sur eux-mêmes.

Art-papier, en îles d’humanité

Lien intime et ténu qui les rattache à leurs profondeurs, qui les dédouble et les porte en voyage aventureux aux confins de leurs apparences.

Des mots rares du poète aux griffonnages de l’architecte, des esquisses dessinées de Fellini avant qu’il ne filme jusqu’aux dessins préparatoires des grands maîtres, le papier est le support fragile de toute création… Le papyrus d’Egypte a donné le ton, pour hier et demain.

Certains restent à vie fidèles à la source. D’essence plurielle, plus visible que l’air, plus dense que l’eau, et plus durable que le feu, le papier sacre les forces imaginantes. Support de plénitude, il masque l’inévitable ego de son horizon toujours en mouvement, et toujours ouvert.
Papier d’œuvres vives se plie, s’étend, se fend, s’incise, se torture, se dilate, s’écrit, s’encre, se confond, se nourrit, se pigmente, s’enveloppe, se voile. S’encielle et s’offre en atout majeur d’art supposé mineur.

Le presque rien d’un papier pauvre traverse tous les miroirs de la plus haute création. Il enchante le visible comme une caresse mentale. Etreinte d’art pur dans le tout invisible et prodigieux de l’échange.

L’art qui respire, sur le vide papier que sa consistance ne défend pas sert de nourriture crue aux faims essentielles, qui donnent envie de mordre dans les chairs de l’univers, et donnent à chaque être la source de sa propre respiration. Il met en scène ce qui couve sous la scène immense des apparences.

Ces artistes qui font leur demeure d’un papier de riche pauvreté, et qui la saisissent à cœur, sont d’abord de l’humanité. Ces récalcitrants passeurs de vive mémoire font remède à la modernité. N’ont pas la hantise de l’accomplissement. Ils vont au bout de leurs possibles, et des possibles de l’œuvre. On voit des effigies d’infime nature, des reflets d’humaine cité, et des écritures d’art et de hasard portent l’énigme d’un univers oublié.

Et c’est là, sans doute, dans une dure solitude, qu’ils vivent ce qui réellement les rapproche, l’impossible union du vide et de la plénitude, et la nostalgie du pays des tableaux.
Leurs presque riens sont traces du grand tout.

Christian Noorbergen

Patrick Houguet.
Ses dessins d’ombre creusent la nuit. Des rythmes souterrains se touchent, s’auscultent, et s’étreignent, en soubresauts de chair profonde. Lumières d’aube et d’Eros.
« La diagonale du flou »
Pol Lujan sait voir au coeur de l’humain. Casseur de clichés, il saisit le visible à la gorge. Et dans un monde qui va trop vite, sa photographie devient mémoire implacable et vitale. La création photographique éclaire tant le partage…
Damier de 20 tirages 24x30 encadré, fond noir tirage Baryte, fond blanc impression dygigraphie
Maïka éblouit l’étendue. Elle oxygène l’inextricable. Elle ensemence le vide. Inouïs dessins d’âme, déliés, aigus, aventureux, et sans patrie. Cartographie aérienne et venteuse d’une intériorité poignante.
" Sans titre" techniques mixtes, 40x20 cm. 2020
Silvia Molinari : infinis les passages, en ses paysages-dedans. Strates méditatives de matière-mémoire, sédimentées à coeur, en lignes de vie. Comme les veines qui couleraient dans les enfances de l’art.
" Petite forêt " 2020 (Bambou - osier - papier et pigments naturels)
Polska, aux marges de l’art occidental, joue à saute-horizon, dans la pirogue-femelle de tous les voyages. Ses matières d’âme traversent le temps comme on traverse les déserts. Monde d’âme jalonné de ses talismans fragiles.
ABS /20, acrylique, 99 cm x 40cm
Jean-François Ramolino, umoureux, fouille les dessus de la mer et voyage en oiseaux sculptés et suspendus. Ciel habité de papiers volants.
Verog, habité de blancheurs et de rareté, en traces légères et fouillées, pose des apparences d’énigmes et d’humaines traces décalées. De fins blocs de mystère, allusifs et plus que sensibles.
Petites sculptures bas-relief ; papier carton , matériel végétal , branche , fil…

du mardi 6 au dimanche 18 octobre 2020
à la galerie 59 Rivoli,
59 rue de Rivoli - Paris 1er

VERNISSAGE Jeudi 8 Octobre 2020

Patrick Houguet peintre
Pol Lujan photographe
Maïka artiste visuel et graphiste
Silvia Molinari peintre
Polska sculpteur plasticienne
Jean-François Ramolino artiste peintre
Verog artiste plasticienne