UNI·E·S PAR LE FEU

Cette phrase en surimpression du canal, avec vifs traits orangés dansant devant quelques flocons, éclaire l’exposition d’une mélancolie tintée de révolte.
Exposition-résidence de Samet Jonuzi, Suela Jonuzi, Ersi Morina, Klevis Morina, Anes Hoggas et Mégane Brauer
Sur un commissariat d’Anna Labouze & Keimis Henni, directeurs artistiques des Magasins généraux

Ce collectif d’artistes né à Marseille au squat Saint Just, mèle des auteurs français et étrangers. Il met en jeu sur un plan artistique une problématique juridique opposant droit d’auteur et droit des étrangers, un peu à la manière de l’Affaire Brancusi. Utilisant les moyens de l’art pour rendre effective une action au niveau juridique et social, le collectif use des récits vécus et échangés (écoute à l’audio-guide), des souvenirs communs, un incendie, des objets partagés pour mettre au jour une problématique humaniste. Ce faisant, il met aussi en jeu le visiteur qui peut s’impliquer en portant témoignage (un Cerfa à remplir) de la réalité du travail d’auteur et demander l’achèvement des œuvres sonores. Une exposition à multiples entrées donc, en devenir aussi puisque la résidence se projette sur 10 années.

À la fois littéraire et plastique, l’installation se joue des codes du clinquant, usant à foison des paillettes et des néons pour mieux mettre en relief son propos sur la précarité. Du Giro-phare à la boîte de riz Riz (le riz générique fournit par les associations humanitaires), des chaussons de super héros, de ces objets fragiles, témoins de quotidiens éclatés, défoncés de misère, ne resteront que cendres.

Un petit quelque chose au milieu…

Un projet en parfaite adéquation avec la programmation des Magasins Généraux associant différents acteurs sociaux ou institutionnels en vue de construire des collaborations inédites.