mercredi 14 mars 2012

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Soulscape 魂の風景 Tamashi no Fuukei

, Ursula Kraft

Fukushima – un des lieux que j’ai traversé pendant mon voyage en 2010 et qui est devenu tristement célèbre depuis. Un an après l’hyper-catastrophe de mars 2011, je voudrais lui dédier ce travail réalisé là-bas avec le souhait de commémorer ces événements dramatiques et d’en faire un signe de solidarité.

Les photos ont été réalisées pendant un séjour au Japon, plusieurs semaines orientées sur une recherche précise, de l’extrême nord jusqu’au sud, un voyage menant vers des lieux cachés, parfois difficiles d’accès.

Le processus de travail sur les photos a fait apparaître 8 œuvres de trois pièces chacune, qui sont suspendues dans l’espace sur des bandes en papier flottant, reprenant la verticalité du kakémono et donnant par l’horizontalité de chaque triptyque une image panoramique. L’arrière plan est comme un bruit de fond, une texture, « un tapis de son » : le langage, c’est-à-dire une phrase qui se répète sans fin en allemand, en anglais, en français et en japonais : « je me souviens de ma mort ». Cette image-texte se dévoile seulement quand on est tout proche.

En même temps - vu la taille de chaque triptyque – il construit une séparation et crée une sorte de labyrinthe dans l’espace qui guide le spectateur vers l’intérieur de l’installation. Dans cet espace « Ma », le visiteur peut s’asseoir sur un bloc posé au cœur de l’installation, qui diffuse une musique « Shô », dans l’intimité de l’image et du son. Le « Shô » est un instrument à vent , un orgue à bouche japonais qui fonctionne avec le souffle.

C’est la rencontre entre deux cultures, de l’Est et de l’Ouest, entre verticalité et horizontalité. C’est un entrejeu des interventions prévues et des situations et des objets retrouvés, qui se dessine comme un fil rouge entres les images. 
Le Japon est avec des multiples catastrophes différentes, confronté en permanence à la mort, c’est comme « vivre avec la mort ». On doit à la mort, comme aux morts, du respect, elle a sa place et sa valeur dans la vie de tous les jours, elle est omniprésente.

C’est sur cela que le travail se penche et traite la relation entre le paysage et l’âme, comment des paysages intérieurs peuvent se refléter dans des paysages extérieurs : la transposition des paysages, la transformation des états, donner forme au vide.