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Prends le contrôle
Jean-François Magre
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« Prends le contrôle » est une proposition inscrite sur un bouton incrusté dans une fenêtre. Appuyer c’est s’exposer à une interaction entre ce qu’il y a de part et d’autre de l’écran, d’un bout à l’autre de tuyaux, c’est agir sur l’image comme planter une aiguille dans une poupée agit sur une personne.
Chair prise dans des protocoles non conscients. Un langage fait d’ordonnancements, de tâches à accomplir par palier, prendre le contrôle pas à pas comme une tache de fond qui s’agrandit lentement.
Changement d’attitude face à des situations. « Je suis en mode ceci ou cela... » On a appuyé sur un bouton tout en amont. Tellement avant le doigt.
Une image qui semble non pas réduite mais retroussée ouvre une découverte dans ce qui lui sert de fond, elle le met en perspective. Les deux partagent pourtant des échos de lumières ou des bords, en surface seulement.
Où caser le virtuel dans tout ça. A-t-il encore une place.
Un peu de Nouvelle Chair de Cronenberg et de Matrix, ce seraient donc ces murs gris et désolés, parcourus de quelques câbles et lumières crues, qui sont le fond des choses (propos préalables, en amont du projet, l’arrière-plan).
L’image en pause de flux (en cinéma on aurait dit arrêt sur image) est dépecée au profit de brèches, couloir, fenêtres, portes. Des embrasures.
On voit mais on n’embrasse pas. Prendre le contrôle de cette même balistique qui prend la vie.
