lundi 1er mai 2017

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Au commencement était le Sexe

Des dessins de Martine Heyner Catois et les mots de Calaferte

, Martine Catois

Sauveur. Chargé d’immortalité. Il y a la Bête. Héroïque. Puissante. Et au-delà de la Bête il n’y a rien. Rien sinon Dieu lui-même. Magnifique et pesant. Avec son œil de glace. Rond. Statique. Démesurément profond. Fixe jusqu’à l’hypnose. Tragique regard d’oiseau. Allumé et cruel. Impénétrable de détachement. Rivé sur l’infini d’où tout arrive.
[…] exploser enfin et naître dans un râle extatique, infiniment pur, infiniment magique, inégalable ? Plus émouvant qu’aucun autre chant au monde. Le seul cri de l’âme. Quelle plainte est-ce ? De quoi cette plainte s’approche-t-elle ? Profondeurs ou sommets ?
Profondeurs et sommets, le sexe est mort et résurrection.

Louis Calaferte, Septentrion, 1990, Folio Éd. Denoël

— Tu sais qui je suis ?

Ironique.
— Une débauchée.

Son mouvement lascif.
— Débauchée, luxurieuse, corrompue, déréglée, voluptueuse, immorale, libertine, dissolue, sensuelle, polissonne, baiseuse, dépravée, impudique, vicieuse.

Me baisant la main avec une feinte dévotion.
— Et malgré tout ça, je veux qu’on m’aime.

Louis Calaferte, La mécanique des femmes, 2004, Folio Éd. Denoël