mercredi 1er mars 2023

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Charlot cubiste

, Gaëtan Viaris de Lesegno

"Si la France a gagné la guerre (de 14), c’est grâce au Père Pinard et à Charlot"
Fernand Léger

Je présente ici une création photographique issue du film de Fernand Léger, Georges Antheil et Dudley Murphy de 1924. L’étude de François Albera, publié dans Léger, et le cinéma (JMP 2O21) et le catalogue de l’exposition Fernand Léger, faire vivre les images, Fernand Léger et le cinéma en 2021, présenté au musée national Fernand Léger de Belfort, dégage les thématiques suivantes :

  • Création 1 Générique

  • Création 2 Toutes les affiches de Charlot se détachent des murs et prennent vie : Mille Charlots se répandent dans les rues ; de sorte que la foule des Charlots devient plus grosse que celle des passants et envahit toute la terre [1].
    Introduction d’objets manufacturés (le canotier)

  • Création 3 Associé au Nu descendant l’escalier de Marcel Duchamp. [2]

  • Création 3 et 4 La répétition du mouvement (séquence de la lavandière).

  • Création 5 et 6 On a volé cinq millions de bijoux créations cinq et six.

  • Création 7 l’image démultipliée de Kiki de Montparnasse
    « Aucun scénario. Des successions d’images rythmées, c’est tout » Fernand Léger.

  • Création 8 Conseillé par Ezra Pound, Murphy se sert d’un objectif à prisme pour faire naître “la transformation multipliée” du visage de Kiki.

  • Créations 9 L’animation des objets inanimés création / Le beau est partout, dans l’ordre d’une batterie de casserole sur le mur blanc d’une cuisine aussi bien que dans un musée… [3].

  • Création 10 gros plan sur Kiki de Montparnasse

  • Création 11 Charlot cubiste, Charlot démembré [4].

Découvert grâce à Apollinaire lors d’une permission en 1916, Charlot, est à l’origine de l’intérêt que Léger porte au cinéma. En s’inspirant de la maladresse toute mécanique de ce personnage, il rédige en 1920 un « scénario pour un dessin animé » intitulé, dans un syncrétisme qui allie le meilleur du cinéma au meilleur de la peinture, Charlot Cubiste.

Ce scénario raconte les aventures d’un petit pantin en bois à l’effigie de Charlot qui s’éparpille en morceaux et se reconstitue au fil d’une journée agitée. Il se réveille, sort de son lit en rassemblant ses morceaux et, après avoir découvert des tableaux cubistes, se rend au Louvre. Là, la Joconde en tombe amoureuse, au point de fuir avec son cadre sous le bras pour le rejoindre. Mais, rejetée par ce chantre de la modernité, elle se consumera littéralement d’amour pour lui et sera enterrée en grandes pompes. Le projet restera inachevé, deux séquences seulement ayant été tournées. Mais le petit pantin sera reconstruit en 1924 pour être utilisé dans le générique du Ballet mécanique.

Notes

[1] Julie Guttiriez (page 118 à 123) catalogue Belfort

[2] (Albera page 46)

[3] catalogue Belfort (Philippe Alain Michaud La déconstruction du sujet 158 à 162)

[4] (Albera page 41)

Gaëtan Viaris de Lesegno