vendredi 1er juillet 2022

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COLARICOCOVIRUS

D’un génocide non conventionnel, Mehdi Belhaj Kacem

, Guillaume Basquin

« L’histoire de l’humanité n’est pas l’histoire du Bien, mais de l’horreur. »
Theodor Adorno

Voici certainement le premier grand livre philosophique post-crise-du-Covid-19. Il aura fallu à l’auteur, Mehdi Belhaj Kacem, de disparaître presque totalement des radars médiatiques, pour pouvoir commettre cet attentat presque parfait à la doxa philosophique ambiante : ce COLARICOCOVIRUS empruntant son drolatique titre à une célèbre émission de Stéphane Collaro du début des années 80, Le Collaro Show : que le spectacle commence !…

Et spectacle il y a, puisque l’auteur commence son essai écrit à la hache en détournant le célèbre « je ne laisserai pas de Mémoires » de Guy Debord, ainsi : « Je ne ferai, pour ce livre, aucun service de presse. » Quelle presse, pour un tel livre ? Le Monde ? Libération ? L’Obs ? Ne me faites pas rire… Cet essai rassemble 4 textes de l’écrivain : le texte même auquel le livre emprunte son titre, une « Lettre à la bonne conscience de gauche, même “radicale” », une « Lettre ouverte au maire de Turenne » (ayant déjà beaucoup circulé, en particulier sur le site de France-Soir), et enfin un « Entretien avec Daniel Tutt ».

Pour nous mettre tout de suite dans le bain, Belhaj Kacem met en exergue un extrait des Commentaires sur la société du spectacle de Guy Debord, philosophe-théoricien qu’il place plus haut que tous pour la seconde moitié du XXe siècle français : « Tous les experts sont médiatico-étatiques, et ne sont reconnus experts que par là. Tout expert sert son maître, car chacune des anciennes possibilités d’indépendance a été à peu près réduite à rien par les conditions d’organisation de la société présente. » Je pourrais presque arrêter ma critique de ce livre là, car quiconque a suivi de près les débats « scientifiques » autour de la crise Covid-19 sur les plateaux de télévision reconnaît illico la chose : tous ceux qui eurent du temps de parole furent des propagandistes de la Terreur sanitaire (bardés de conflits d’intérêts ?) ; aux autres, on ne laissa que des miettes… ou on les élimina en les traitant de « rassuristes » ou de « complotistes ». Plus grave : « L’expert qui sert le mieux, c’est, bien sûr, l’expert qui ment. » On connaît la suite : un peuple totalement abusé et prêt à croire n’importe quelle mesure absurde pourvu qu’elle le ”protégeât” » : « Là où l’individu n’y reconnaît plus rien par lui-même, il sera formellement rassuré par l’expert » : mettre un filtre à café sur la gueule, rester chez soi pour sauver des vies (quel bel oxymore !), se « vacciner » pour protéger les autres, etc. etc.

Les Gilets jaunes comme matrice d’une révolte encore à venir

Belhaj Kacem confie dans ce livre s’être réveillé après une assez longue phase de torpeur créatrice suite au mouvement des Gilets jaunes. Il a très vite vu dans leur mouvement d’occupation des ronds-points une réactualisation des actions situationnistes : « Je dois être le seul […] à avoir discerné dans [leur] mouvement une extension populaire massive des intuitions des situationnistes : les ronds-points, c’était exactement le “créer des situations” de Debord et ses consorts ; la critique du spectacle, c’est-à-dire de l’ultra-monopole de l’information » : dépassement de l’art ! Il a très fréquemment défilé avec eux, en particulier avec les Gilets jaunes constituants, la fraction la plus anar du mouvement : son beau souci. Car voici son diagnostic métaphysique : nous assistons à une « lutte à mort entre ce que l’oligarchie mondiale appelle “l’intelligence artificielle”, et ce que les Gilets jaunes ont poétiquement appelé le “cerveau collectif” ». Du coup, l’écrivain donne un tour d’écrou à sa pensée : « Étions-nous déjà dans un fascisme [technologique] planétaire dont la “crise sanitaire” ne sert qu’à renforcer de plusieurs crans l’emprise ? » Bonne question…

Cette prise de conscience a permis à notre philosophe de faire une très importante percée dans la pensée philosophique : les vieilles notions de gauche et droit ont vécu, ayant été complètement dépassées et même effacées par la mondialisation (qu’on appellera ici désormais immondialisation) ; le nouveau point de fracture se situant désormais entre souverainistes et mondialistes : « Les GJ en général, et les GJC en particulier, ont quitté cette zone de confort [la gauche qui serait le progrès etc.], et ont purement et simplement supprimé le clivage gauche/droite, pour le remplacer par le clivage principal qui structurera le débat et le combat politique à l’avenir […] : le clivage souverainisme/mondialisme. » Après tout, qu’est-ce qu’un anarchiste, sinon quelqu’un qui ne revendique ni Dieu ni Maître ? Quelqu’un qui préfèrerait ne pas… Quoi ? vous voudriez faire la révolution et servir les oligarques du Forum de Davos en même temps ?… « Un anar est, par définition, souverainiste, puisqu’il veut toujours déconstruire ou détruire les grandes formations hiérarchiques, étatiques, institutionnelles, […] classistes, suprastructurelles, centralisatrices, etc. » Comment ne pas voir que la gauche traditionnelle, et même l’ultragauche, a bradé l’héritage démocratique, vendant la France à des intérêts supérieurs extérieurs ? « Un anar veut toujours relocaliser le pouvoir » ; et il en fut ainsi dans toutes les tentatives de renversement anarchistes : de la Commune aux Gilets jaunes. Ça fait mal, mais il faut l’accepter : « C’est que la “gauche de gouvernement” a tout fait, depuis quarante ans, pour vendre la France, au nom d’un universalisme tronqué, à ce qui doit désormais être identifié comme l’ennemi, l’ennemi absolu, totalitaire et monstrueux, vampirique et génocidaire : le mondialisme » (c’est moi qui souligne).

La violente répression du mouvement des Gilets jaunes, et la propagande qui l’accompagna (mouvement « antisémite », etc.), a appris à Belhaj Kacem à s’« informer autrement, en allant toujours à la source, que déforment systématiquement les multifiltres des appareils dominants de l’information ». On sait combien cette façon de faire nous fut salutaire pendant la crise du Covid-19… Un journal comme France-Soir (qui a repris plusieurs interventions de notre philosophe) fut un manuel de survie métaphysique… Mehdi en arrive finalement à la même conclusion que moi en mon Histoire splendide : toute la chaîne de l’information est frelatée à mort (littéralement, c’est-à-dire qu’on en peut mourir, ne se soignant pas du fameux virus, ou mal) ; c’est « la corruption à tous les étages étatiques, médiatiques, institutionnels [le Conseil d’état, comme on l’a vu] et industriels [Big Pharma] » : « Le véritable virus n’est pas la grippe un peu virulente qui sert à terroriser toutes les populations, mais l’information frelatée que font circuler les médias de masse et les gouvernements à ce sujet. » Les médias sont le virus !… La puissance technologique est devenue telle qu’elle peut carrément falsifier tout le réel (voir la si fameuse histoire du « Lancet Gate » : « Les menteurs étaient, comme d’habitude, au pouvoir… »). « L’information, comme chacun sait, est en guerre » : ainsi doit-on comprendre l’inaugurale grande allocution de M. Emmanuel Macron avant le premier confinement. « L’imposture oligarchique, à la faveur du Colaricocovirus, se sera dévoilée au grand jour ; son air d’innocence ne reviendra plus. »

La seule alternative à ce que Belhaj Kacem qualifie de « fascisme oligarchique mondial », « c’est l’anarchisme, c’est-à-dire la reterritorialisation du pouvoir politique contre la déterritorialisation mondialiste, et la réappropriation par le peuple des moyens de production, contre l’expropriation planétaire de ces moyens par une poignée d’oligarques criminels » dont tout le monde maintenant connaît les noms. Tenons-le-nous pour dit.

Mehdi Belhaj Kacem

Totalitarisme numérique

Belhaj Kacem dit voir la crise « Covid-19 » comme le Mal absolu, le Mal radical. Mal qui aurait été préparé par plusieurs décennies de marche en avant technologique sans réplique (le fameux « there’s no alternative »), c’est-à-dire totalitaire. Il va même jusqu’à envisager « quelque chose de pire que le nazisme ou les Khmers rouges » ; qui d’un peu réveillé, vu l’intrusion de ce nouveau totalitarisme qui a infusé dans le moindre de nos gestes sociaux quotidiens pendant deux années, pourrait l’en blâmer ? Grâce aux moyens numériques infinis de la propagande médiatique (chaînes d’infos en continu), nous traversons une crise époquale de la vérité : « Le mensonge est Roi. »

Notre écrivain enfonce encore le clou : « C’est le Mal radical qui aura avancé à pas de géants, en portant le masque du Bien : confinements, couvre-feux et quarantaines concentrationnaires, […] “distanciation” absurde [d’autant plus quand l’on sait intimement que seule l’immunité collective acquise nous sortira de cette épidémie] et aliénante » ; il va même jusqu’à oser, comme moi, qualifier l’odieux pass de « nazitaire » (il suffit de savoir que seule l’Allemagne nazie osa généraliser une telle horreur dans le passé, pour discriminer la population juive sous prétexte d’épidémie de typhus). Et tout cela (toutes ces « mesures ») en l’absence de tout débat démocratique : « Le Mal, c’est la collectivisation comme telle (le “communisme”, si on veut), lorsqu’elle est organisée à marche forcée par une élite restreinte [les fameux Conseils de défense], non décidée par tous les membres de la collectivité […]. Le Mal, c’est l’universalisation contrainte (le colonialisme par exemple) » : le Mal c’est aussi le port universel du masque contraint et forcé, faisant fi de l’adage « mon corps, mon choix », sans même parler de la « vaccination » quasi imposée, sous peine d’exclusion sociale. Se rend-on compte de ce qui a été fait à la société là ? Je ne crois pas… pas encore… Mais ce temps viendra. Voici pourquoi il nous faut à nous, intellectuels, écrire et encore écrire sur ce sujet. Témoigner jusqu’au bout, comme l’écrit si magnifiquement Georges Didi-Huberman dans son récent ouvrage sur le Journal de Viktor Klemperer.

Mais il y a plus : cette crise aura dévoilé comme jamais auparavant la tentation transhumaniste de nos élites de Davos ; lesquelles n’ont pas hésité une seconde à forcer sur tout le cheptel humain un traitement génique expérimental, sous prétexte de pandémie, en prétendant que cela permettrait de faire avancer la recherche médicale sur la technique de l’ARN messager. Belhaj Kacem n’hésite pas une seconde à qualifier ces élites d’« oligarchie fasciste » : les Harrari, Dr Alexandre, etc. « Ils pensent ouvertement qu’ils sont des dieux, qu’ils sont le Dieu technologique qui domine tout » (comme les Blancs colonisateurs du passé). « à leurs yeux, nous sommes une sous-espèce parasitaire, qu’il faut soit esclavagiser [comme les Noirs autrefois], soit exterminer [idem, en y rajoutant les Juifs], si on est rétifs à leurs intentions, et pourquoi pas les deux en même temps, vous savez, le fameux “en même temps” de notre psychotique président. »

Tout comme moi, Belhaj Kacem voit dans les faits actuels un Coup d’État numérique, comme autrefois Paul Virilio parla de Coup d’État médiatique pour qualifier la prise de pouvoir transversale de Silvio Berlusconi dans l’Italie du début des années 90 (en prenant le contrôle à la fois du pouvoir politique et du pouvoir médiatique) ; il va même jusqu’à écrire un « Coup d’état fasciste numérique », en ce sens qu’il s’introduit dans absolument tous les aspects de nos vies, sans même parler du contrôle social total qu’il permet (et que lui seul permet ; Orwell n’ayant même pas pu en imaginer certains aspects). Voici comment, très habilement, Belhaj Kacem développe son argumentation : 1/ « nous mentons aux ures et aux mammouths pour les prendre au piège » ; 2/ les élites oligarchiques « nous mentent éhontément pour nous prendre à leur filet numérisé » ; 3/ « voici mon petit raccourci de l’histoire de l’humanité ». Le mensonge est plus originaire que la vérité… Belhaj Kacem va très loin : nous avons « affaire à l’avènement planétaire du Mal le plus radical qui fut jamais ». (Dieu sait combien je me suis fâché avec des amis en tenant la moitié d’un tel discours…) Le constat est clair et net : « Presque aucun pays n’est épargné ; la mondialisation n’est pas un mythe, il est le nouveau visage du totalitarisme. »

Nous avons assisté à un énorme « spectacle », « la lutte à mort [H24 – 7/7] entre la vérité et le mensonge », raison pour laquelle il a fallu à tout prix faire taire toute voix discordante, en la disqualifiant comme « complotiste ». « Ceux qui défendent coûte que coûte le véridique, et donc la vérité au sens neuf où je la définis, savent qu’ils seront diffamés, persécutés, peut-être même éliminés. Tant pis. La vérité […] est à ce prix. » Notre philosophe sait gré à la crise du Colaricocovirus de nous « avoir administré une irremplaçable leçon de philosophie moderne pratique » : les masques des collaborateurs au système le plus tyrannique qui fût jamais sont tombés bien vite…

On sait (on l’a vu) que la censure a frappé les réseaux pendant toute la durée de cette crise comme jamais sans doute depuis l’Union Soviétique ; là encore c’est Debord qui fut prophète, pré-disant la chose : « Jamais censure n’a été si parfaite. Jamais l’opinion de ceux à qui l’on fait encore croire, dans quelques pays, qu’ils sont restés des citoyens libres, n’a été moins autorisée à se faire connaître […] Jamais il n’a été permis de leur mentir avec une si parfaire absence de conséquence » (même pas les différents morts : ceux de l’abandon de soins, ceux de la « vaccination » forcée). Mon Dieu ! cela semble écrit hier, ou avant-hier… Sait-on que Debord fut relativement mal (plutôt froidement, en tout cas) accueilli en son temps par la presse mainstream ? ça vous étonne ?…

Belhaj Kacem réactualise le fondateur mythe platonicien de la caverne : « Ce que cette économie [techno-sanitaire], aujourd’hui, montre en pleine lumière, c’est le mensonge, et ce qu’elle censure et rejette dans l’ombre, c’est le véridique. On exhibe ceux qui soutiennent qu’il y a une “pandémie”, que les “mesures sanitaires” sont efficaces, que le “vaccin” est nécessaire ; et on met sous le boisseau ceux qui démontrent que c’est le contraire diamétral qui est exact » (c’est moi qui souligne). Il revient alors au philosophe de sortir de la caverne, et d’exposer au monde la Vérité alétheiologique. Un tel dévoilement est le rôle central de la philosophie. Belhaj Kacem précise encore un peu mieux sa pensée : « C’est ce conflit entre, si j’ose dire, lumières artificielles [dans la caverne] et ténèbres révélatrices que je définis comme vérité, au sens philosophique moderne du mot. »

Toutes les tyrannies ont toujours voulu notre « Bien » (c’est leur côté « vouloir-guérir », qu’avait si bien analysé un Philippe Muray) ; celle-là, sanitaire, n’échappe pas à cette règle. La tyrannie se « présente toujours à vous en vous disant qu’elle veut votre Bien. Hitler ou Pol Pot se sont présentés à leurs peuples sous les oripeaux de leurs sauveurs. De même, le “docteur” Bill Gates ou l’enfermiste Klaus Schwab nous présentent le “vaccin” universel ou le “confinement” planétaire comme étant notre Salut, au sens quasi religieux du terme. » Quand l’idéologie se substitue au religieux, cela ne laisse jamais présager rien de bon… « Jamais hégémonie n’a été aussi délirante », insiste Belhaj Kacem ; jamais nous n’aurons vécu si pauvrement et sous un « “principe” éthico-politique aussi inepte : “vis, agis et pense à tout instant de façon à ne pas attraper la grippe, ni la transmettre” ». Quelle misère que cette vie réduite à son état biologique nu ! « Toute biopolitique ne peut aboutir qu’à une épouvantable thanatopolitique » (on l’a vu dans l’Histoire du XXe siècle). Je ne sais pas si Belhaj Kacem a lu Bernanos, qu’on ne relit que depuis deux ans tant ses analyses sont pertinentes et elles aussi prophétiques ; mais voici ce qu’il écrivait dans une conférence en 1947 (L’Esprit européen) : « Les médecins de Molière autour de l’agonie du monde, voilà ce que vous voyez tous les jours, et vous y êtes si bien habitués qu’il vous paraîtra peut-être demain naturel de mourir vous-mêmes au milieu de ces guignols. » Chaque fois que la médecine occupe le centre de notre vie politique, les jours sombres ne sont pas loin… « les heures les plus sombres de notre histoire » se rappelant alors « à notre bon souvenir ». Là encore, Giorgio Agamben fut le premier, en Europe, à réagir à cette terreur sanitaire d’État. Il sera sauvé et loué dans les Siècles, n’en doutons pas…

Et si Belhaj Kacem avait parfaitement raison d’annoncer ceci : « Cet eugénisme [nouveau], ce n’est pas les aryens contre les juifs : c’est d’une confondante simplicité marxiste inversée : c’est les riches contre les pauvres » ? C’est-à-dire que « les riches, de droit divin, sont supérieurs et méritent ce qui leur arrive » ; quand « les pauvres sont sales, malsains, malades, infectieux » ; et qu’ils doivent être piqués, et pourquoi pas « euthanasiés, stérilisés, etc. ». En résumé, pour la clique de Davos (« en 2030, vous ne posséderez plus rien, et vous serez parfaitement heureux ! »), « seuls les ultra-riches méritent de vivre une vie digne de ce nom ; tous les autres doivent être exterminés, au mieux, devenir esclaves, au pire ». C’est ici que Belhaj Kacem s’aligne sur les pensées les plus récentes d’Agamben, à savoir qu’un capitalo-communisme nouveau s’est installé dans l’ensemble des instances dirigeantes, et qu’il compte bien s’arroger tous les pouvoirs (et toutes les propriétés) : Tout le pouvoir à Davos !… « Les plus lucides savent même ce qui est en jeu : à la clé, le revenu universel pour tous, le crédit social à la chinoise, le contrôle numérique absolu de tout et de tous. » C’est effrayant, la vie numérique ! Belhaj Kacem n’y va pas par quatre chemins : « C’est ça qui fait que le mot “gauche” est aujourd’hui inutilisable, et qu’Agamben, un des rares philosophes lucides sur la situation, parle depuis un an et demi de “capitalo-communisme” […]. Nous nous dirigeons vers le pire du capitalisme (l’essentiel des richesses et du pouvoir, c’est la même chose, concentré en quelques mains) ; et le pire du communisme d’état (l’aliénation totale de nos droits individuels et collectifs). » Jeunesse de France et d’Europe, bon courage…

Adresse à Alain Badiou et à quelques autres intellectuels assis

J’ai gardé le meilleur pour la fin : le règlement de comptes entre Mehdi Belhaj Kacem et Alain Badiou. Là encore, notre écrivain n’y va pas avec le dos de la cuillère : « Badiou ne comprend plus rien à l’époque où il vit. […] Quiconque ne comprend pas que, derrière l’écran de fumée de cette “pandémie”, il se passe tout autre chose, a tout simplement cessé de penser. » Sic transit forisfacturam Badiou… Il n’aura échappé à personne que « l’écrasante majorité des intellectuels, à l’occasion de cette soi-disant “pandémie”, est en train de faire naufrage ». Ainsi Badiou continue à défendre l’idée d’un Salut de l’humanité par la suppression de la propriété privée ; « or il ne se rend pas compte que cette suppression est prévue en toutes lettres par ceux que Debord appelle les “propriétaires du monde”, nommément le Forum de Davos ». Il n’est pas fortuit (et cela me fait à la fois plaisir et sourire) que Belhaj Kacem clôture son livre par une exécution en règle de Slavoj Žižek, pitoyable « philosophe » : « Le pseudo-révolutionnaire Žižek finit sa carrière en faisant la promotion de la multinationale la plus corrompue et la plus condamnée en justice de la planète, nommément Pfizer. » Il est des crimes de la pensée dont on ne peut pas se remettre : « Les jours de la réputation de Žižek [qui a appelé à la « vaccination » obligatoire] sont comptés. » (Le lecteur attentif notera que mon Histoire splendide se termine aussi avec un tel assassinat…)

Pour clôturer notre texte, l’on rappellera ici les points saillants de la trajectoire philosophique de Mehdi Belhaj Kacem, qui nous semble être le premier penseur français de notre temps post-crise-Covid (et puisque Bernard Stiegler est mort) : comme la littérature, ce n’est pas assez subversif, il a décidé de se consacrer à la philosophie en poète, comme un Artaud, et d’agir « concrètement », portant « l’huile là où est le feu » : au cœur même du fascisme oligarchique. Il faut philosopher à coups de hache… et militer pour le cerveau collectif contre l’IA : « La figure du Maître à penser, ou du philosophe-roi, est périmée. Le philosophe doit désormais entretenir un rapport d’horizontalité avec ses semblables. » Dont acte.

COLARICOCOVIRUS — D’un génocide non conventionnel
Mehdi Belhaj Kacem,
Éd. exuvie
Collection : Société
264 pages
14,5 x 22,5 cm
9782491031473
20,00 €
https://exuvie.fr/livre/colaricocovirus_belhaj-kacem/