LaRevue - Arts, cultures et sociétés


LaRevue, n° 42


Éditorial

Nausée, une réelle nausée, voilà ce qu’il peut y avoir sans doute de « mieux », ce sursaut de tout le corps devant ce déferlement d’obscénités vaporisées par les médias, tous les médias, ces véritables complices de fait de la propagation de cette maladie auto-immune qui naît de l’usage sans limites de ce que la langue peut porter de plus dégueulasse. Cette nausée, sursaut sans condition, constitue le seul exutoire intime devant l’aveuglement collectif de ceux qui aiment à se vautrer dans le tas d’immondices déposées ces derniers jours dans nos assiettes. Comme le remarque Laure Reveroff dans son texte « Quelques millions d’e(r)go iconoclastes », c’est sans doute parce que nous n’avons rien su faire d’autre que de « chier-là ! »
 
 

TK-21 LaRevue propose en ce début d’année, tout vaporisé par le savant chimiste, celui qui tient les fils qui nous remuent, comme le disait le poète, un numéro 42 permettant de découvrir de nouvelles œuvres et de parcourir aussi les sentiers boueux et ensanglantés qu’ouvre devant nous le bulldozer du mensonge généralisé.

Ainsi, il est apparu légitime de laisser à la plume philosophique de Laure Reveroff le soin de produire un texte qui ne se laisse dicter par aucun des commentaires faisant les unes de l’abjection, le soin de tenter de comprendre ce qui a lieu.

Nous ferons ensuite un voyage entre monde miniature et profondeurs abyssales grâce aux photographies de l’artiste suédois Magnus Petersson, qui interrogent de manière efficace les conditions de l’existence des images, ces fantômes qui nous viennent de l’autre côté du temps...

Nous retrouverons Sofia Borges autour des nouvelles photographies qu’elle a produites pour son exposition parisienne à la Galerie White Project ainsi que de la vidéo réalisée à cette occasion et son inlassable interrogation sur l’absence de signification des choses et la nécessité de leur en conférer une.

Jean-Louis Poitevin présente la seconde partie de son analyse du film de Lars von Trier, Melancholia, et développe plus avant sa réflexion sur la « schize ».

Martial Verdier présente une série du photographe Christophe Galatry.

Hervé Rabot accompagne d’un texte la présentation des œuvres nuageuses et volatiles de Catherine Noury qui expose au Pavillon à Pantin.

Réalisée par Hervé Bernard, nous proposons la vidéo de la première partie de l’Atelier TK-21 consacré à un entretien avec le photographe inventif et puissant Philippe Soussan, accompagnée d’un texte de Jean-Louis Poitevin.

L’humour ayant toujours droit de cité, nous retrouvons à travers une œuvre facétieuse, le travail vidéo de l’artiste Chang Kai Yuen, qui était présent avec une belle installation à la biennale de Busan en Corée cet automne.

Fabienne Yvert nous livre un texte à sa façon accompagné de ses photos.

La poétesse coréenne Kza Han nous propose un court ensemble de poèmes autour d’une image abstraite.

Laetitia Bischoff nous offre une brève mais belle méditation poétique sur des images de Karine Maussière.

Nous retrouvons Joël Roussiez pour deux textes qui, une fois encore, révèlent la rigueur inventive de son travail sur la langue.

Jean-Louis Poitevin présente la deuxième partie du séminaire qu’il avait consacré à une lecture radicalement critique de La chambre claire de Roland Barthes.

Pour clore ce numéro, nous republions le texte de la conférence de Jean-Marc Hémion sur Pasolini présentée dans le numéro précédent et restée inacessible pour des raisons techniques.