LaRevue - Arts, cultures et sociétés


LaRevue, n° 40


Éditorial

Well, I’m reading now Yuri Albert’s latest book “The Beginning”. He describes Chuikov’s artwork “Apparatus for Watching Emptiness and Infinity” dit Nelya Khorzov dans ce numéro 40. Dans son livre Mourir de penser, Pascal Quignard, note : “Le fond de la psyché hallucine. Le fond du langage, comme le fond de l’âme, assemble hallucinations, faims, désirs, rêves, fantômes de ceux qui sont morts, mensonges, altérités incompréhensibles, apprentissages, dépendances.” Le filet de la ratio se déchire. Nous avançons, enfin, dans la nuée véridique du rêve.
 
 

Pour son numéro 40, TK-21 LaRevue plonge, une fois n’est pas coutume dans l’actualité, manifestations autour de la photographie à Paris oblige. C’est par une polémique que commence ce numéro autour de l’attitude des responsables de Paris Photo vis-à-vis de la presse, grâce à la plume rare mais efficace de Laure Reveroff, polémique qui nous conduit à interroger la mutation qui affecte les relations entre espaces publics et espaces privés, en particulier dans le domaine de la culture.

Nous retrouvons Laura Lafon avec une série très personnelle intitulée « Je ne veux plus vous voir (mais c’est provisoire) » dans laquelle elle met en scène ses relations avec son milieu familial.

Nous accueillons le travail sur les plis et les traces que Clairambault a laissés au Maroc, des images radicales et tranchantes d’Éric Aupol, qui expose à la Galerie Polaris jusqu’au 30 décembre.

Un texte inspiré de Martine Catois évoque l’exposition « Vénus, I’m not like everybody else », portraits singuliers de femmes rousses de Richard Schroeder à la galerie Sit Down, jusqu’au 27 décembre.

Actualité encore et poursuite de l’exploration des univers artistiques coréens avec un entretien avec le grand peintre Park Seo-Bo qui expose ses monochromes griffés sous le titre générique « Écriture »­ à la Galerie Perrotin jusqu’au 20 décembre.

Nous clôturons la présentation de la série des photographies de Jihyun Jung consacrée à une approche singulière des enjeux autour de la construction destruction en Corée avec les images intitulées « Construction Site Dreg ».

TK-21 LaRevue poursuit sa présentation intégrale des films du photographe et réalisateur français Jean-Francis Fernandès avec la publication de « Enquête sociale » un film de 1978 dont l’apparente simplicité ouvre, aujourd’hui encore, sur des questions essentielles relatives à notre conception du vivre ensemble et de la fonction des images.

Retour vers la Russie et l’Art center de Samara avec un entretien de Nelya et Roman Khorzov autour de leur exposition “Next – Nothing.” Ils analysent de manière tout à fait pertinente un « rien » qui est comme un silence à venir, « rien » qui agit au cœur de leur travail de sa puissance critique efficace. À travers eux on comprend une fois de plus combien la Russie est autonome dans son approche de l’art et que des positions radicales persistent que l’occident semble avoir balayées à coup de paquets de dollars.

Une courte vidéo d’Ann Khorzova évoque les aléas de la construction urbaine vus à travers la loupe floue d’un regard pourtant implacable sur le ballet des machines qui creusent le sol comme on creuse le temps.

Virginie Rochetti nous offre une nouvelle vidéo brève qui décline avec humour notre relation à la mort.

Nous présentons « Le fil rouge », la deuxième partie de l’entretien que nous a accordé Alain Nahum dans lequel il évoque cette fois son travail de créateur et les liens qu’il tisse inlassablement entre ses trois pratiques de fabrication d’images, le dessin, la photographie et l’image animée, vidéo, télé et cinéma compris.

Nous poursuivons notre collaboration avec Yannick Vigouroux qui présente la suite de ses recherches sur le littoral marseillais, photographies accompagnées d’un texte de Jean-Marie Baldner.

TK-21 LaRevue est aussi un lieu ouvert à la création littéraire.
Nous accueillons une nouvelle fois l’artiste Marie-Fleur Lefèbvre, mais pour un travail atypique, une série de courts poèmes érotiques accompagnés de deux de ses images.
Nous poursuivons notre route avec Joël Roussiez, écrivain solitaire et puissant qui nous offre, avec “Dans la lagune”, une méditation vénitienne.

TK-21 LaRevue poursuit également son intense collaboration avec Susanna Crispino qui nous présente cette fois le travail de Salvatore Arancio.

Lieu de production théorique et de réflexion sur le statut des images aujourd’hui, TK-21 LaRevue accueille une réflexion sur les relations étroites entre littérature et cinéma à travers un texte d’Alisson Cheng, qui évoque les relations entre Identité et Voisinage à travers le livre de François Bon, “Daewoo” et le film de Gianni Amélio, “L’étoile imaginaire.” Ce texte a été publié dans le numéro 4 de la revue Croisements.

Nous terminons ce numéro 40 avec la présentation d’une conférence faite par Jean-Louis Poitevin que lui a commandée la biennale de Busan en septembre. Cette conférence questionne à partir de leur titre, cette biennale et celle de Gwangju. Le texte est doublé d’une version anglaise dans une traduction de Christine Lenormand. Accompagné d’images réalisées sur place de certaines des œuvres qui y étaient présentées, ce texte est aussi un quizz pour les spécialistes d’art contemporain. Il est surtout le prélude à un travail de réflexion globale sur les biennales asiatiques à paraître en début d’année prochaine.