LaRevue - Arts, cultures et sociétés


LaRevue, n° 39


Éditorial

Le socle de l’occident s’effrite. Malgré les jeux de jambes incessants des puissances néo-coloniales qui le composent, son influence s’effondre. Les images dont il se sert ne le servent plus. Comme si la créature accédait à une autonomie irrécusable vis-à-vis de son créateur. Par son ouverture sur les cultures non occidentales, TK-21 LaRevue cherche à montrer comment les images changent de fonction, de statut, de sens. Et avec les formes de la monstration, ce sont les figures classiques du jugement qui s’effacent. Là se situe la source d’images inédites.
 
 

TK-21 LaRevue est non seulement une revue en ligne mais un groupe de réflexion et d’action. Son actualité et celle de certains de ses membres sera très intense de fin octobre à fin novembre. Ce sont donc les activités curatoriales avec l’exposition Rêver la terre, présentant des photographes taïwanais exposant pour la première fois en France autour de la question du paysage avec des photographes français, avec celle de Martial Verdier à Paris à La Villa des Arts, et de publication avec un livre de Jérôme Sevrette sur Rome, Roma amor, accompagné d’un texte de Jean-Louis Poitevin qui sortira en novembre aux Éditions de Juillet, présenté ici en avant-première par Martine Catois et mis en avant dans ce numéro 39.

La présence de la Corée et de ses artistes se renforce encore un peu plus, avec une conférence que Jean-Louis Poitevin a faite lors du congrès de l’AICA qui s’est tenu à Séoul en octobre autour de la question de l’écriture critique sur les œuvres des artistes orientaux et coréens en particulier.

Nous poursuivons l’exploration des mondes visuels et artistiques coréens avec un texte particulièrement dense de Simon Morley, Touching the substrate, sur le mouvement coréen des années soixante-dix, Dansaekhwa (monochrome en coréen) qui fut sans doute l’un des moments les plus importants dans l’histoire de l’art coréen du XXe siècle et qui montre que les artistes de ce pays encore méconnu s’inscrivaient dès cette époque dans des problématiques transnationales. Simon Morley est par ailleurs un artiste vivant à Séoul dont la dernière exposition se tenait à Paris en septembre dernier à la Galerie Scrawitch.

Nous poursuivons la présentation du travail de Beomsik Won avec quelques images appartenant à la série « Formula Project », un questionnement sur les rapprochements inévitables entre modes techniques de représentation et réalité architecturale, ainsi que le travail de Jihyun Jung dont nous montrons les « constructions site » écho, réponse et reflet inversé de la série précédente

TK-21 LaRevue poursuit son travail de découverte et présente les œuvres récentes de Paulo Greuel, un photographe brésilien, et accompagné d’un travail d’analyse pointu d’une nouvelle venue Elisa Rusca.

Une série importante de photographies de Damien Valero, des images de la fin de la « Haus der Republik » à Berlin, série accompagnée d’un texte de Jean-Louis Poitevin sur le déni dans l’histoire, constitue l’un des moments forts de ce numéro.

Jean-Christophe Ballot, photographe à l’œuvre dense, fait son entrée avec une série d’images inattendues sur le port de Salonique.

Alain Nahum publie dans ce numéro une image unique commentée par Hervé Bernard.

Virginie Rochetti nous enchante une fois de plus avec l’une de ses vidéos minuscules qui ont le don de nous faire voyager en un temps très court au bord du non-sens.

Susanna Crispino poursuit son travail de présentation d’artistes italiens importants et inconnus en France avec une analyse des images, à leur manière, violentes d’Aniello Barone.

TK-21 LaRevue poursuit sa collaboration avec Joël Roussiez en publiant Sous les pas du blaireau, un texte qui nous entraîne sous la pluie du temps qui tombe sans fin dans l’esprit des humains qui savent encore écouter des voix dans la nature.

Nous publions, pour clore ce numéro 39, la suite du séminaire que Jean-Louis Poitevin a consacré aux textes de W.J.T. Mitchell, avec une analyse de son ouvrage Cloning Terror.