LaRevue - Arts, cultures et sociétés


LaRevue, n° 23


Éditorial

TK-21 LaRevue propose cette fois un voyage multiple puisque outre ses investigations coréennes et ses plongées dans la création contemporaine, ce Numéro 23 nous conduira en Russie, à Samara en passant par New York et Detroit, Paris, Prague, Séoul et Fukushima.

TK-21 LaRevue

poursuit sa découverte de la scène coréenne à travers des œuvres de trois artistes photographes et vidéastes.

Nous présentons le premier volet d’un travail de grande ampleur réalisé par le photographe Chung Chu-Ha à Fukushima même, après la catastrophe. Apparemment « plates », ses images nous parlent en fait avec retenue d’un monde sans l’homme que nous n’avions pas pu imaginer pouvoir exister puisque s’il ne s’agit pas de la nature qui est du monde d’avant l’homme, mais de la nature qui est le monde d’où l’homme s’est lui-même brutalement exclu. Épilogue à ce livre, nous publions la première partie d’un texte puissant et radical « Des prés volés connaissent-ils le printemps ? » . Écrit par Suh Kyung-Sik, auteur et professeur à l’Université de Tokyo Keizai et traduit par Anne Hémion, ce texte porte aussi bien, entre autres choses sur la question du nucléaire, domaine où la Corée n’a rien à envier à la France, que sur la légitimité qu’il y a faire des images sur des catastrophes.

Nous mettons en ligne une première série d’images de Baek Jhe-Hun intitulée The hours . Travail méditatif sur le temps, ces feuilles ramassées et posées sur un fond blanc presque aveuglant, nous parlent aussi de nous, de notre rapport au temps et d’heures qui ne sont pas celle des horloges. Cette série est présentée par l’auteur lui-même, qui est aussi compositeur, de musique et de chansons.

Nous présentons enfin une vidéo de l’artiste Young Joo Cho intitulée Memory of the girafe qui plonge droit au cœur des relations tendues entre texte et image.

Nous faisons un détour par le temps long de l’histoire en publiant un texte d’Isabelle Mullet, chercheuse de retour des États-Unis où elle a écrit une thèse remarquable sur Les Entretiens sur la pluralité des mondes et la révolution du point de vue de Fontenelle . Elle nous en livre ici un aperçu qui touche de près les préoccupations de TK-21 LaRevue. En effet il y est question de la machinerie perspectiviste et donc des contraintes qui conditionnent le regard.

Ce numéro 23 se poursuit avec texte de Jean-Louis Poitevin, intitulé Littérature, drogue, ivresse : la métaphore au prix du réel . C’est le texte d’une conférence faite pour la session n°9 du Laboratoire Espace Cerveau, structure mobile de réflexion initiée par l’Institut d’Art Contemporain de Villeurbanne qui s’est tenue à La Maison Rouge le 19 avril 2013 dans le cadre de l’exposition « Sous influences , arts plastiques et psychotropes ». Ce texte interroge notre situation d’hommes hallucinés quotidiennement non plus tant pas les images que par la langue même.

TK-21 Larevue poursuit sa collaboration avec Stéphane Le Mercier qui nous livre sa deuxième chronique consacrée au livre d’artiste « Un livre immense » . Il y est, cette fois, question du livre de Sophie Nys , Lyrics for Arto Lindsay based on Roberto Burle Marx’s list of plants for parque Do Flamengo Rio de Janeiro et de celui de Maia Asshaq et Danielle Aubert, Abandoned Letterhead. Nous voyageons ainsi de Rio à New York et croisons les effets violents de la désindustrialisation à Detroit à travers des livres qui parlent pourtant d’autre chose.
Le voyage continue vers la Tchéquie avec une présentation par Hervé Bernard d’images hallucinées de paysages « absolus » du photographe Pavel Banka. Ces paysages ne se veulent pas des documents et leur poésie leur donne une véracité rare. La série Infinity/Beyond Infinity est une métaphore du paysage et c’est à travers cette métaphore que chacun reconnaît, dans ces photographies, les plages de son enfance.

Fidèle à sa volonté de présenter aussi des œuvres littéraires, TK-21 LaRevue poursuit sa collaboration avec Joël Roussiez qui, nous offre un texte intitulé « Deux histoires pour rien ».

Le voyage se termine en Russie. À Samara, l’art va à la rencontre des gens en s’exposant dans les abribus. Pour l’opération « Street as a Museum - Museum as a Street », trois membres du Groupe Novembre, Olivier Perrot, Martial Verdier et, une fois n’est pas coutume, Jean-Louis Poitevin, ont, chacun, réalisé une image qui ont été installées pendant plusieurs semaines dans les abribus de la ville.