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La Revue, n° 11


Éditorial

Du Paysage 1/3
Pour fêter sa première année d’existence, TK-21 La revue a choisi de consacrer sa 11e livraison à la mutation de notre regard sur « le paysage ».
Sujet central, sujet par excellence, le paysage n’est pas ce que l’on voit mais ce que l’on apprend à voir, ce qui vient au regard une fois le regard littéralement décollé de ce son « sujet ».

Parler du paysage c’est aborder la question de la constitution d’un regard, du regard, et au-delà, de la forme de subjectivation à l’œuvre à chaque moment de l’histoire. Cette histoire du regard ne s’écrit pas seulement à partir de celle de l’art, mais plus globalement à partir de l’histoire des images et des textes qui ont participé à leur élaboration, ceux de Rousseau ou ceux du Baedeker, par exemple. C’est ce à quoi s’attache le texte de Bernard Gerboud.

C’est avant tout à des photographes que TK-21 La revue offre ses pages. Ces photographes peuvent explorer certains aspects du paysage par leurs images et par le texte, un texte sur la question de la mutation technologique comme vecteur de celle de notre regard, comme le fait Hervé Bernard ou qui mettent en scène leur propre univers, celui du paysage industriel pour Alain Pras ou celui de nos maisons appréhendées à travers les plis de l’histoire qui les porte avec Sylvie Bonnot.

Jean-Louis Poitevin, lui, a tenté de comprendre comment les photographes accompagnent aujourd’hui de leurs images la mutation profonde et irréversible de la notion de paysage. Cette mutation est portée par une révolution profonde des moyens techniques qui implique de prendre en compte l’œil absolu qu’est celui des satellites et de le confronter à ce que voit notre œil d’homme. C’est ce que nous proposent les photographies de Marie-Hélène Le Ny.

Cette mutation affecte notre regard sur la ville qui se révèle « informé » par des références artistiques, comme c’est le cas avec les images de Mathias Dubos.

Judith Baudinet fait muter notre regard sur la ville en contrant la technologie de pointe au moyen d’images prises au sténopé.

Martial Verdier, lui, est sorti de la ville pour aller à la rencontre de ces totems qui hantent nos campagnes auxquels nous ne prêtons guère attention et sans lesquels pourtant aucune vie urbaine ne serait concevable.

La prochaine livraison qui sera mise en ligne en juillet, poursuivra et intensifiera cette interrogation.