mercredi 25 novembre 2015

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Entretien avec Serge Tisseron 1/2

, Hervé Bernard

Au cours d’un long entretien dont nous publions aujourd’hui la première partie, Serge Tisseron, psychanalyste et penseur de l’image, revient sur ses thèmes de prédilection et ouvre de nouvelles pistes relatives à notre "aveuglement" face à ces images qui pourraient nous hanter.

En guise d’introduction, ce petit rappel :

« Si les processus de symbolisation à l’œuvre à travers la photographie sont particuliers à chaque être humain, les formes d’imaginaire qui y sont engagées sont, quant à elles, étroitement tributaires de sa technologie. Ces imaginaires se déploient dans cinq directions complémentaires.

La première est l’écho dans l’image du rôle joué par les deux associations complémentaires de "fixation" et d’ "assimilation" du monde présentes dans toute entreprise photographique. La deuxième concerne la mise en scène, au sein même de l’image du monde, de l’empreinte du photographe sur lui. Cette mise en scène constitue l’image en trace bien plus qu’une simple empreinte. La troisième concerne le rapport de l’image à la durée, qui est bien plus de l’ordre d’une capture de la blessure du temps que d’un arrêt de celui-ci. La quatrième concerne les associations mobilisées par les diverses opérations de coupure et de capture qui se succèdent dans la fabrication de l’image. Et la cinquième concerne les associations mobilisées par les diverses ouvertures et connexions qui président à cette fabrication. » [1]

Et maintenant ouvrez grands les yeux et les oreilles. On ne sait jamais, quelque chose peut avoir lieu !

Notes

[1Serge Tisseron, Le mystère de la chambre claire, photographie et inconscient, Éditions Flammarion, Collection Champs, p.38.