jeudi 31 mai 2018

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Corps encore...

Rencontres artistiques — Roubaix, 8 - 9 -10 juin 2018

, Comité de rédaction

C’est dans un espace patrimonial, l’ancienne usine Cavrois-Mahieu qui porte la mémoire de la production textile de la ville de Roubaix, que les rencontres artistiques Corps, encore... sont organisées.

L’événement, sur trois jours se structure autour d’une exposition présentant 34 artistes (dont une sélection d’artistes-vidéastes par Vidéoformes), des performances et des tables rondes qui feront se répondre durant toute une journée (le samedi 9 juin) des interventions critiques et des conférences performées, mises en espace. Les débats se dérouleront ainsi dans une architecture comme figée dans le temps, les « gamelles » des ouvriers attendant près du comptoir et les portes des vestiaires des hommes et des femmes tout juste refermées.

Corps, encore... propose de penser, à travers des œuvres très variées, sculptures, installations, peintures, dessins, photographies, performances sonores et dansées, conférences performées... toujours, encore, la place et la représentation du corps dans la production artistique contemporaine.

Les révolutions portées par Duchamp sur le regard, Louise Bourgeois sur le lien entre création, subconscient et réactivation des souvenirs, par Artaud sur le cri du corps, par De Kooning sur la sensation, les Actionnistes, Gina Pane sur la mise à l’épreuve et les seuils de tolérance du corps, Carolee Schneeman sur la chair... ne sont que quelques exemples marquants du 20ème siècle qui ont permis et qui permettent d’interroger ce que nous refusons encore souvent de voir quant à notre rapport au corps pulsionnel.

Plus récemment les œuvres de Paul McCarthy, Jan Fabre, Xavier Leroy, Deborah De Robertis, Marina Abramovic, Heather Hansen... témoignent combien les pulsions du corps sont forces de compréhension et de renversement dans l’histoire de l’art : fonctions d’objet et de sujet interchangées, gestes et mouvements du corps devenus objets artistiques et poétiques...

Corps, encore... évoque ainsi à la fois le rapport du corps à sa propre perte et le corps insaisissable, confus, confondu, conscient et inconscient, visible et invisible, présent et fuyant...

P.W./E-Y. L

Programme envisagé sur 3 jours :

Bertrand Gadenne, « L’arborescence », Installation vidéo sonore, loop 2018

Vendredi :

18h30 : Accueil – Présentation du lieu et du Non-lieu
18h45-19h45 : Visite de l’exposition
19h45-20h30 : Pot de vernissage
20h30-21h30 : Intervention performée de Jean-Louis Poitevin : Corps-paysage et Performance d’Eun Young Leepark : Cris-Souffles
22h00 : Clôture de soirée et de vernissage

« Faute d’Eden », détail

Samedi :

10h00-12h15 : Table ronde n° 1- Pulsion -3 interventions – modération Eun Young Leepark
10h00 : Simona Polvani : Démembrement et dépossession de soi, dans la dramaturgie de Gao Xingjian
10h30 : Sylvie Roques : Le corps qui éprouve et s’abîme (1)
11h00 : Bertrand Gadenne : Le Souffle
11h30 : Aurore Heidelberger : La performance qui s’empare des lieux
12h00 : discussion
12h15 : repas
14h00-16h15 : table ronde n° 2- Dévoration -4 interventions – modération Jean Delsaux
14h00 : Pascale Weber : Le corps encore en art-vidéo (présentation programmation Vidéoformes)
14h30 : Jeanne Laurent : Intime invisible, en corps dévorés, les nouveaux paradigmes de l’effondrement anthropophage
15h00 : Diane Watteau : L’artiste ventriloque
15h30 : Valentina Gioia-Levy : Dissociation-Altérité-Réappropriation. Du corps exotique au corps post-exotique
16h00 : discussion
16h15 : pause café
17h00-19h30 : table ronde n° 3- Répulsion -4 interventions – modération Pascale Weber
17h00 : Jean-Louis Poitevin : La honte : un sentiment originaire ?
17h30 : Thierry Destriez (Heure Exquise) : À propos de la performance Chandelier (Steven Cohen)
18h00 : Maria Clark : Entre pulsion et répulsion À fleur de peau
18h30 : Laurence Dervaux : Attraction - Répulsion - Attraction
19h00 : discussion
19h30 : Apéritif -buffet
21h00 : Performance de Hantu+ Bordel Pavelski : Faute d’Eden avec Intervention théorique performée de Sylvie Roques : Le corps qui éprouve et s’abîme (2)

Reed 013 « Gabrielle » Impressions numériques diasec, 40x50 cm

Dimanche :

10h-18h00 : Exposition
14h00 : Performance dansée à partir des sculptures de Rosy le Bars (E-Y. Leepark/A. Halo/P.Weber)
18h00 : décrochage

Cliquer sur l’icone ci-dessous pour accéder à la totalité des informations :

Liste des artistes et des intervenants invités

Maria Clark

Artiste visuel et chercheuse-doctorante en arts plastiques à l’université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, j’expose et performe en France et à l’étranger depuis 2003. Les mediums que j’utilise sont multiples : installation, art action, pellicule, vidéo, peinture, dessin, écriture… Ma recherche actuelle est axée sur la question du vivant et de sa représentation. J’aborde entre autres les thématiques de la rencontre du modèle et de l’artiste, des différents corps (physique-mental/singulier-pluriel) et de leur relation à l’environnement (intérieur-extérieur). www.mariaclark.net

Entre pulsion et répulsion « À fleur de peau »

Le toucher aurait pour intermédiaire comme un voile d’air autour du corps, une enveloppe qui adhèrerait naturellement à nous, nous propose Aristote dans son Traité de l’âme. Cet « entre » d’air, en contact direct avec notre enveloppe-peau, crée un espace sensible qui nous met en lien avec l’environnement. La peau, cartographie interface, à la fois matière et réseau, imprime, partage, nous place dans une alternance fusion-scission.
Dans cette intervention performative il s’agira de proposer un voyage esthétique et visuel au sein des pensées du tactile afin de rendre au toucher sa place première dans l’organisation des sens.

À fleur de peau

Angélica De Carvalho

Angélica de Carvalho est une artiste brésilienne qui travaille dans la photographie, la vidéo et la performance. Ses œuvres visent à donner corps à des expériences immatérielles à travers des récits non linéaires – ce sont des autoportraits dans un processus d’individuation. Dans l’une de ses œuvres récentes, Carmen, pour l’opéra de Bizet, l’artiste a conçu une projection de vidéo relatant sa rencontre synchroniste avec une graine nomade de l’histoire des gitans. Elle est doctorante à Paris 1 Panthéon-Sorbonne et à l’Université Fédérale de Rio de Janeiro.

« Cassia grandis seed »

Entre blessure et plante, animal et végétal, qu’est-ce qui vient pour moi ou qui vient de moi ? La chair nébuleuse, quand je m’effondre et me réveille dans l’image, je questionne la frontière entre moi et l’autre.

Cassia grandis seed

Laurence Dervaux

Artiste née en Belgique pratiquant l’installation, vidéo, photo, dessin, collage. Présidente de l’option Peinture à l’ESA Académie des Beaux-Arts de Tournai et membre de la commission des Arts de Wallonie.
« Toutes les œuvres de Laurence Dervaux mettent en place un même mode opératoire, la circulation permanente entre deux pôles affectifs : le sentiment de beauté que suggère l’œuvre et la compréhension de leurs significations révélées par les titres. Telle une vanité, ces révélations sont toujours relatives à notre vulnérabilité, à notre fragilité. C’est en effet dans l’expérience de la contemplation que se joue l’œuvre, dans l’exacerbation de cet instant de grâce, de cet équilibre instable né de la rencontre de la naissance et de la mort, de l’attraction et de la répulsion, de la beauté et de l’angoisse. Si les sentiments de beauté et d’effroi se nourrissent en permanence, dans le travail de Laurence Dervaux, c’est moins pour rappeler l’inéluctable échéance de tout corps qu’en exacerber la magie de la présence. » (Extrait d’un texte de Pierre-Olivier Rollin, directeur du musée d’art de la province de Hainaut, Bps 22, Belgique.)
Laurence Dervaux est présente dans diverses collections publiques et privées. http://www.dervaux.be

« La quantité de sang pompée par le cœur humain en une heure et vingt huit minutes ». L’installation est constituée d’un empilement de récipients en verre contenant des liquides rouges. L’ensemble est attirant par sa brillance, ses reflets, ses couleurs, il dégage un sentiment de beauté, de préciosité. L’œuvre s’intitule La quantité de sang pompée par le cœur humain en une heure et vingt-huit minutes. Un glissement s’opère dès lors que le titre est précis, éloquent par son signifiant. Cette couleur rouge qui nous charmait tant, nous faisait vibrer de ses éclats prend alors une autre dimension. Le regard change, nous plonge dans une forme d’ambivalence. Le sang, ce liquide précieux universellement considéré comme le véhicule de la vie, est ici contenu dans des vases clos dans lesquels une infinité de gouttelettes de condensation se forment petit à petit. Cette formation d’eau évoque un monde en perpétuelle évolution, induisant la notion de naissance, de régénération, de vie.

L’installation est conçue comme un château de cartes : chaque vase en soutien un autre. Une architecture d’apparence instable, fragile. La symbolique du sang nous revient en force, puisque en cas de rupture d’équilibre, le liquide va se répandre à l’image d’une blessure mortelle. Et d’une symbolique de vie : le sang contenu, on bascule dans une symbolique de mort : le sang répandu. L’ensemble exprime une beauté fragile. Empilement de 750 réceptacles en verre transparent. Ces contenants sont remplis de 428 litres d’un liquide rouge symbolisant le sang. L’installation est conçue comme un château de cartes : chaque vase en soutien un autre. La symbolique du sang nous revient en force, puisque en cas de rupture d’équilibre, le liquide va se répandre à l’image d’une blessure mortelle.

La quantité de sang pompée par le cœur humain en une heure et vingt-huit minutes, 110 X 340 X 180 cm. Collection de la province de Hainaut

Caroline Hofman

Dans la lignée de l’Arte Povera et de Fluxus, Caroline Hofman réinvente le quotidien par le détournement d’objets usuels ou par le geste graphique. Elle tend ses fils, les brode, les incorpore dans des installations, les dessine, joue sur les motifs jusqu’à glisser une part d’étrangeté dans l’habitude : un tiroir rempli de vieux vêtements devient paysage et l’action de se brosser les dents se transforme en relevé sismographique.
Artiste au parcours atypique, Caroline Hofman a intégré à ses œuvres les connaissances et recherches plastiques issues de sa double formation en design de mode et en arts plastiques : choisi pour sa texture, sa maniabilité et son rendu, le textile devient le matériau privilégié de ses œuvres. Sa capacité à générer de nouveaux espaces permet son détournement, notamment dans les performances, où le textile se mue en paysage, en île, en cocon, en structure autonome.
Nourrie par ses voyages et ses résidences artistiques en France et à l’étranger, l’artiste nous invite à repenser le paysage, ainsi que notre relation à la nature et l’empreinte mémorielle et temporelle que nous y laissons. Collectionneuse d’instants éphémères, Caroline Hofman capture par le dessin ou la photographie ces moments fugaces mais pleins de beautés qui peuplent notre vie quotidienne : un bout de ciel (Terra Nostra), un regard (projet Horus), une habitude (Cartographie de geste).

« Utopie concrète »

« Utopie concrète », 2015. Installation textile. Utopie concrète est une série d’œuvres objets qui s’inscrit dans un champ d’archéologie relationnelle. Des objets sont glanés dans la rue, dans les brocantes ou mes Emmaüs. Une seconde vie leur est donnée grâce à une intervention textile. L’histoire de l’objet se poursuit et renvoie au fantastique ou à la peinture. Ici une paire de lunettes perd sa fonction originelle et devient objet totem. Suspendue, l’œuvre évoque à la fois la présence et l’absence. Utopie concrète interroge le rapport au monde et de façon évidente, le rapport au corps, qui permet d’éprouver un environnement. La fiction et le réel se retrouvent dans l’espace de l’œuvre.

Utopie concrète

Bertrand Gadenne

Bertrand Gadenne a débuté son travail d’artiste à la fin des années 70 par son engagement dans le domaine du cinéma expérimental. À partir de 1983 il a développé un travail de création de dispositifs de projections de diapositive tout en explorant les grandes catégories de la représentation du monde naturel. L’art de Bertrand Gadenne crée par des moyens insolites un émerveillement qui engage le regardeur dans une réflexion sur l’expérience du temps, l’impermanence de l’être, la caducité des choses, l’apparition de l’image. Depuis 1999, il utilise le principe de la projection vidéo afin d’affirmer la prise en compte de l’apparition fictionnelle de l’image en fonction des lieux d’expositions et l’investissement de l’espace public qui devient le théâtre d’étranges apparitions nocturnes.
Bertrand Gadenne a exposé au Centre National de la Photographie à Paris, au Musée des Beaux-Arts d’Arras, à la Galerie Jordan/Saydoux à Berlin, au Musée des Beaux-Arts de Rouen, au Centre d’art contemporain de Liangzhu en Chine.

En concevant des dispositifs lumineux insolites et spécifiques à chacun des éléments naturels (végétal, minéral, animal, etc) dont il suscite l’apparition, il crée des situations empreintes d’un caractère magique et propices à une méditation sur les liens à la fois techniques et poétiques que son œuvre tisse entre « la nature des choses » et le fragile miracle de leur visibilité. La simplicité apparente de ces images survenant telles de véritables apparitions, entre rêve éveillé et matérialisation de l’insolite,images synoptiques et luminescentes, constitue une proposition radicale et passionnante.

Bertrand Gadenne, « L’arborescence », Installation vidéo sonore, loop 2018

Hantu & Bordel Pavelski

Hantu (Weber+Delsaux) est un duo de performers dont le travail traite de la mémoire du corps et des fantômes qu’il porte en lui : pour Hantu le corps est un dispositif doué d’un pouvoir révélateur des flux matériels et immatériels qui le traversent, des forces qui l’habitent, des interactions et des liens impalpables qui s’établissent avec les entités autour de lui : il est en même temps médium et champ d’investigation privilégié. Hantu a présenté son travail au Palais de Tokyo, au Musée de la Nature et de la Chasse (Paris), à la Maréchalerie (Versailles), à l’Institut Repine (St-Pétersbourg), à l’Institut Kesenian (Jakarta), au Musée Kheireddine (Tunis), à Plymouth, Montréal, Taipei… ses films ont été projetés dans des festivals (Laval Virtual, Parigraph, Vidéoformes, Sinon Oui -Essonne…).
Bordel Pavelski est musicien et performer, il a collaboré à plusieurs performances collectives de Hantu ces dernières années.
www.hantu.fr

Hantu(weber+delsaux)avec Bordel Pavelski et intervention de Sylvie Roques.

« Faute d’Éden »

« Faute d’Eden » est le titre d’une performance d’une vingtaine de minutes conçue pour 3 personnes : Pascale Weber, Jean Delsaux (à gauche) et Bordel Pavelski (à droite), ponctuée par l’intervention théorique de Sylvie Roques. Derrière le duo Hantu est projetée une reconstitution d’Adam et Ève chassés du paradis de Masaccio à partir des corps des performeurs qui reprennent les poses des deux personnages. Les performeurs au premier plan portent sur eux des micros reliés à une table de mixage. P.W. et J.D. vont successivement s’observer, tenter d’entrer en communication, renoncer à la rencontre, se battre et s’épuiser. Sur une plateforme qui leur fait face, Bordel Pavelski tentera lui-aussi, par la musique, avec sa guitare électrique d’entrer en communication avec le duo.

« Faute d’Eden » parle d’un espace d’insouciance perdu dans lequel il aurait été aisé de co-exister, d’un temps où les corps inconscients de ce qu’ils sont découvrent leur condition humaine et la part de violence que porte tout exercice d’altérité. Cette violence devient l’expression universelle d’une peur et d’une difficulté à trouver sa place face à celui qui nous accompagne et partage en témoin notre condition.

Performance Faute d’Éden, les images virtuelles
« Faute d’Eden », détail
hantu #13, « La Saignée », Série photographique, 120 X 120 sur Velin, ©Hantu (weber+delsaux) & Bordel Pavelski, 2018

Jacob Kirkegaard

Jacob Kirkegaard est un artiste et compositeur danois qui travaille dans des environnements choisis pour avec soin pour générer des enregistrements qui sont utilisés dans ses compositions, ou combinés avec des prises de vues en vidéo, et des installations spatiales. Ses œuvres révèlent des phénomènes sonores inaudibles et présentent l’écoute comme un moyen d’expérimenter le monde.
www.fonik.dk

« Aion »

Il a enregistré des environnements sonores aussi variés et différents que les vibrations de geysers souterrains, des aurores boréales en Islande, des salles vides à Tchernobyl ou des paysages à Fukushima, des glaciers arctiques se disloquant, et de sons générés par l’oreille interne humaine révélant l’inaudible et l’invisible par des installations présentées dans divers lieux, musées et galeries internationaux.
Dans Aion il nous montre Tchernobyl et des lieux desquels le corps humain s’est exclu lui-même...

Aion

Eun Young Leepark

Elle est artiste plasticienne et chercheuse doctorante (Arts plastiques, Esthétique et Sciences de l’art)à l’Institut ACTE-Université Paris I Panthéon-Sorbonne. Ses recherches explorent les aspects identitaires d’artistes dans un environnement contemporain à travers la performance et la peinture. Elle questionne les actes des artistes liés à la spontanéité et à la pulsion comme ceux de Xavier Le Roy, Antonin Artaud ou Yves Klein, etc.
https://eunyoungleepark.com/

« Cris-souffles », Performance participative durant laquelle les spectateurs seront invités à crier, chuchoter...

« Cris-souffles » est une performance devant une vidéo filmée sur la montagne, les nuages et le ciel. Les performeurs qui sont mêlés avec les publics jouent éventuellement des instruments musicaux (traditionnels coréens) et chantent les récits fragmentaires (murmure, souffle, cri) au fur à mesure de la scène vidéo.

Les chanteurs traditionnels (Pansori- récit chanté) en Corée, montent au sommet de la montagne pour atteindre le niveau du virtuose et entraînent par la force de leur chant le mouvement du regard sur la vue des montagnes et du ciel. il s’agit « d’être chanté, chanter, se faire chant » tout en se déplaçant vers le Ciel pour « être regardé, regarder, se faire regard ».
Ces chants récités font alors hors sens provoquant comme un renversement du sens ou de la vision. Ce projet est inspiré par l’œuvre d’Antonin Artaud. Ce dernier porte en effet l’expression à la limite de la conscience humaine sous les éclairages de la poésie et de la schizophrénie. Deleuze insiste à ce propos sur les Cris-souffles d’Artaud et sur le fait extraordinaire que la corporéité sans organi­sation se manifeste sur le plan du style par une syntaxe sans articulation. Ainsi ses poésies et ses cris permettent de révéler la « nature nue » avec l’amalgame lexical sans ponctuation.

Le Hors sens provoqué permet-il le renversement d’un regard désirant ? Tel sera l’enjeu artistique de cette performance.

Avec Intervention performée de Jean-Louis Poitevin : Corps-paysage

Proposition d’artistes : Vlavo Victorine, Frank M., Eunhee M. Jiyoung B., Pei Y...

Performance Cris souffles, l’image virtuelle
Extrait de vidéo

Ung Bai Lee

Je suis un coréen né à Yeoncheon, ayant obtenu une licence de sculpture à l’université de Nationale de Séoul puis un master et un doctorat d’arts plastiques à l’université Paris 1. J’ai eu la chance de faire 16 expositions personnelles et 134 expositions collectives tout au long de ma carrière en France, en Corée et en Chine. La plupart de mes œuvres sont donc situées au cœur de différentes villes et nombreuses d’entre elles sont collectionnées par des musées. Je suis d’autre part, professeur à l’université Kookmin et membre du jury des arts publics de Séoul.

« Community » 220x230x190 cm

La ligne serpentine, une matérialisation du geste dans l’espace. Du dessin à l’encre, à la sculpture monumentale dans l’espace public.

« Community » 220 x 230 x 190 cm

Rosy Le Bars

Artiste-plasticienne résidant à Lille, Rosy Le Bars est diplômée de l’école des Beaux Arts de Nantes (DNSEP design, 2004). Intervenante en arts plastiques, elle anime des ateliers auprès d’enfants, d’adolescents et d’adultes dans diverses structures. Elle obtient en 2016 la bourse d’aide à la création de la DRAC pour la réalisation de pièces en céramique. À l’occasion des 10 ans de l’association Fructôse (Dunkerque) où elle a son atelier, elle participera en septembre prochain au « F Tour », parcours artistique dans la ville.
Rosy Le Bars est engagée dans un travail de sculpture. Des formes organiques émergent au plus proche du ressenti. Au fil des réalisations s’est construit un langage fait de formes qui viennent dans le prolongement du corps. À l’épreuve du matériaux, de l’espace, du corps, l’artiste cherche à les dépasser pour en produire de nouvelles.

« Retour à la mer » résidence à l’Espace Le Carré - juillet 2016 ensemble de 6 pièces textile, silicone, bâche, plâtre, métal

Posées, suspendues, couchées, les sculptures s’organisent dans l’espace dans une nécessité de créer une interaction avec le corps. Des mots et dessins les accompagnent. L’installation est envisagée comme un espace intérieur. Des fragments d’une même histoire s’y organisent dans une tentative de reconstitution.

Chang-Yu Lin

Chang-Yu LIN est peintre et doctorant à Pairs 1 - Panthéon-Sorbonne

« Corps en lévitation »

Le stress pesant de la vie contemporaine étouffe progressivement notre cœur ; il nous est parfois difficile de respirer. Cependant, peut-être ce stress nous permet-il d’avancer vers un avenir meilleur ? Ce poids nous oblige à nous déconnecter pour léviter et nous extraire de la réalité, abandonner tous nos soucis, oublier les limites du corps.

Envol, 2014, huile sur toile, 30 x 30 cm

Jérôme Progin

Plasticien né en 1972 vit à Lille, déployant sa technique autours du dessin, l’image animée, la transformation d’objets et l’installation. Utilisation récurrente du feu et des matériaux qu’on peut lui associer, bois, suie, cendres, papier, cire. Son travail se développe souvent en séries interrogeant avec ironie la mémoire individuelle confronté à la vacuité du désordre du monde.
http://jeromeprogin.blogspot.fr/

« From Hand to End »

Afin de mettre en œuvre cette série, j’ai demandé à Monica Companys (comédienne sourde) de s’exprimer en langue des signes. Une série de mots évoquant à la fois un élément plastique et social ; le lien, la séparation, la rupture, la disparition, ….

Seuls ou combinées, ces extrémités corporelles présentées telles de grandes allumettes évoquent l’absence inspirent à un silence chaotique. L’objet, familier, dérisoire, vidé de son énergie est prêt à être jeté au rebut. Il se contorsionne, victime d’un replis hasardeux et d’un sort éphémère. La combustion ici révèle plus qu’elle ne dissipe. La matière organique, quasi maniériste se trouve générée par l’informe.. Ne subsiste qu’un corps en devenir, une douleur confinée, une question sur sa propre fin.

Série de moulages - plâtre et bois calciné. 90 cm environ l’une.

« From Hand to End » Série de moulages - plâtre et bois calciné, 90 cm environ l’une
« From Hand to End » Série de moulages - plâtre et bois calciné, 90 cm environ l’une

REED 013

Issu de la première mouvance punk, REED 013 a subi les influences du surréalisme, du pop art et du situationnisme. Complétant la peinture et le dessin des débuts, ses œuvres intègrent progressivement la photographie, le graphisme et la musique : une vision du monde où se mêlent aux éléments de la modernité ses obsessions psychanalytiques et religieuses et qui pose avant tout la question d’une redéfinition de la perception du réel et du contrôle de celui ci.
Après une série d’expositions de tirages argentiques en noir et blanc, REED 013 développe un concept de photos retraitées par ordinateur. Cette méthode lui permet de réunir sur un même support différentes techniques auparavant difficilement conciliables. « L’image numérique me permet de représenter d’une manière crédible mes problématiques concernant la perception du monde, celle-ci est véhiculée par le corps. Le corps est une allégorie, le désir du corps, la mutation, la modification corporelle sont la base de mon travail actuel. [...] Je ne cherche qu’à trouver des clefs (des symboles) qui ouvriraient des portes [...] qui déplacerait notre écoute tout comme le bouton de radio sur la bande des fréquences... ». 013 veut clairement se situer à la frontière de l’histoire de la photographie (courantes références aux images du début du siècle), de la peinture (surtout symboliste) et des nouvelles technologies qui posent le problème du clonage de l’image.

Reed 013 « Gabrielle » Impressions numériques diasec, 40x50 cm

Sarah Roshem

Née en 1972, vit et travaille à Paris. Céroplasticienne, Sarah Roshem travaille la cire. Dans les années 2000, elle met sa pratique au service d’un laboratoire médical fictionnel, ShR Labo. www.shrlabo.org En 2011, reprenant son patronyme, Sarah Roshem développe un travail de sculpture contemporaine : quittant les questions de la représentation humaine, elle s’intéresse aux objets techniques de l’activité humaine – imaginaires et poétiques – qu’elle met en tension dans l’espace, dans un équilibre de force et de fragilité.

ShR Labo, « CAB »

Sarah Rosem présente depuis les années 2000 son travail sous le pseudonyme de ShR Labo, un laboratoire de recherches et d’expérimentations sur le vivant et son milieu. Elle développe des concepts, des dispositifs immersifs, des œuvres au service du spectateur dans le but de l’aider à aller mieux : ShR Labo takes care of you. Cette démarche reliant la pratique artistique à celle du care conçoit et développe des propositions artistiques expérimentales pour favoriser la mise en place de techniques nouvelles de soutien grâce à l’art. L’art permettrait, dans un souci de l’autre, d’engager – dans une relation de confiance et de partage – des pratiques favorisant le bien être par la relation, l’expérience, la création.

ShR Labo, « CAB », taille réelle avec un visage humain

Nicolas Tourte

Nicolas Tourte est né à Charleville-Mézières, vit à Lille et travaille en tout lieu. Il est représenté par la galerie Laure Roynette / Paris. Ses pratiques s’orientent vers les nouveaux média et s’articulent autour de la notion de cycle et de virtuel.
http://www.nicolastourte.net/

« Corail », 2012 : des corps se bousculent, se heurtent et se meuvent de manière absurde et illogique. Ils perdent toute individualité et évoluent telle une masse informe, organique et décérébrée. Production Musée de Louviers.

« Corail », extrait de vidéo

Thierry Destriez

Il est chargé de la distribution, de la diffusion et de la programmation à Heure Exquise, Centre international pour les arts vidéo spécialisé dans la promotion, la programmation et la préservation d’œuvres d’art vidéo et de vidéos de création.

Valentina Goia-Levy

Valentina Gioia Levy est une curatrice indépendante et professeur en Histoire de l’Art Contemporain et du Design à l’Accademia Italiana, à Rome. En 2007, elle est diplômée en Études asiatiques à l’Université La Sapienza de Rome avec un focus sur l’Art Contemporain Japonais et en 2009 elle est diplômée en Management et Marché de l’Art à l’École E.A.C de Paris.
En 2014, elle a coordonné un programme sur l’art contemporain asiatique pour le Musée national d’art oriental de Rome. Depuis 2014 jusqu’en 2017, elle a créé et dirigé un programme d’art contemporain dans le Festival de Villa Ada à Rome. Entre 2014 et 2015, elle a été curatrice de deux événements collatéraux de la Biennale de Kochi - Muziris (Inde). En 2015, elle à été commissaire invitée de la première édition de Something Else OFF Biennale du Caire (Egypte) et en 2016 elle à été commissaire invitée de la XIIe édition de la Biennale Dak’Art (Sénégal), sous la direction de Simon Njami. En 2016, elle a également été co-commissaire de LAM360, Biennale Land Art Mongolie (Ulan Bator, Mongolie) et co-commissaire de la Biennale Mediations de Poznan (Pologne). Depuis 2017 elle a collaboré avec la plateforme Arts and Globalization autant que commissaire invité dans le cadre de Arts & Globalization Pavilion lors de la 57ème Biennale de Venise et co-commissaire de « Art & Connectography », événement collatéral de la prochaine édition de la Biennale Manifesta12 (Palermo, 2018).

Aurore Heidelberger

Docteure en arts de la scène,
Textes et cultures, équipe interne Praxis et esthétique des arts, Université d’Artois, Chargée d’enseignement, Université catholique de Louvain-la-Neuve.

Jeanne Laurent

Artiste et doctorante à l’ED APESA Paris 1 Panthéon-Sorbonne sous la direction de Pascale Weber. Artiste multimédium et performeur, la recherche de Jeanne Laurent se tourne vers l’empreinte de l’homme dans son environnement, ses traces et lâchers-prises explorant la relation visible/invisible, et cultivant des liens avec le monde en pratiques citoyennes et collaboratives en des espaces de dialogue et de construction, de l’individuel au collectif.
www.jeannelaurent.net

Jean-Louis Poitevin

Jean-Louis Poitevin est écrivain et critique d’art. Docteur en philosophie, il est l’auteur de nombreux livres et articles sur l’art contemporain en particulier et sur la littérature, mais aussi de fictions. De 1998 à 2004 il a dirigé les instituts français de Stuttgart et d’Innsbruck.
Aujourd’hui, écrivain et de critique d’art, outre la rédaction de textes de catalogues et de livres, il fait des conférences en France et à l’étranger et en en Corée particulièrement. Il organise aussi des expositions de photographies et de vidéo. Il a animé de 2005 à 2012 un séminaire privé sur l’image et la post-histoire. Certains de ses textes ou conférences sont accessibles sur le site http://www.tk-21.com, revue en ligne dont il est le fondateur et dans laquelle il publie régulièrement analyses et chroniques et dont il le rédacteur en chef.

Sylvie Roques

Elle est Docteur en Esthétique, Université Paris 8, Sciences et Technologie des Arts, habilitée à diriger des recherches, et Chercheur associé au Centre Edgar Morin. Ses Thèmes de Recherche concernent l’exploration des formes scéniques performatives et leur sens culturel ; histoire du théâtre et des pratiques scéniques, les formes mineures du théâtre populaire (XIXe siècle – XXe siècle) et leur réception ; les « ressentis » de l’acteur et leur valeur anthropologique . Ses Recherches actuelles portent sur les nouveaux dispositifs scéniques, la performance et le théâtre contemporain.

Simona Polvani

Simona Polvani est une artiste-chercheuse. Doctorante à l’ED APESA Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne sous la direction de Pascale Weber. Elle prépare une thèse sur la performativité dans la dramaturgie de Gao Xingjian en cotutelle avec l’Università Alma Mater Studiorum de Bologne, Dipartimento delle Arti. Traductrice de dramaturgie contemporaine francophone et de poésie, elle a traduit et dirigé plusieurs ouvrages de Gao Xingjian en italien. Elle est auteure de pièces et de poèmes. Ces derniers sont au centre de différentes créations sonores et performances, entre autres Passi, Errare è umano (2016, projet en résidence au Château Ephémère, Carrière-sous-Poissy) et Disorientamento, dans le cadre de l’installation vidéo Disorient de Ludivine Allegue (2016, Musée des arts et métiers, Paris). En tant que performer, elle a collaboré avec les artistes Annie Abrahams, Romina De Novellis, Mélanie Perrier, Sakurako, Pascale Weber.

Diane Watteau

Diane Watteau, artiste, maître de conférences à l’Université Paris 1, critique d’art, commissaire d’exposition indépendante. Les représentations autobiographiques et de l’intime dans l’art constituent son champ d’investigations artistique et théorique. Aujourd’hui, elle rend compte d’un épuisement du langage dans la traversée de la réalité dans ses montages vidéographiques. Elle pense le sujet en transit, comme flux, dans un espace intime et politique, en utilisant les mots et les images des autres avec Beckett.

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