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1321-2021
700 anni, Una commedia attuale
Dante, La Divine Comédie, 700 ans - une comédie actuelle
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À l’occasion du 7e siècle de l’anniversaire de la mort de Dante (1321-2021), le 24b s’associe, par sa proposition artistique, à cet événement séculaire international. Au fil des siècles, les plus grands artistes se sont penchés sur l’œuvre du poète et c’est résolument dans une perspective de modernité que Le 24b propose une nouvelle approche issue d’artistes aux profils variés. En s’inspirant de la multitude des situations proposées par le poète, les artistes exposés livrent une interprétation
- Gustave Dorée
Peu d’illustrateurs se sont confrontés à l’œuvre de Dante avant Doré dont l’intérêt pour le texte remonte à 1855. L’Enfer a agi comme un révélateur de l’imaginaire fantastique et visionnaire de l’artiste qui, selon les mots de Théophile Gautier, « a inventé le climat de l’enfer ».
- Richard Texier, Chaosmos
- 41x36 cm 2017
LA COMMEDIA, LE PARADIS, CHANT XXX.- Dixième ciel - Empyrée -- Fleuve de lumière, fleurs et étincelles -(...) Comme un éclair soudain perturbela faculté de voir, et empêchel’œil de percevoir de plus forts objets,une vive lumière éclata tout autour de moi,qui me laissa enveloppé du voilede sa flamme, et plus rien ne m’apparut.« L’amour qui rend serein ce cielaccueille toujours avec semblable salut,pour apprêter l’âme à sa flamme ».À peine me furent parvenuesces brèves paroles, que je comprisque je surpassais mes propres facultés ;et d’une nouvelle vue je me rallumaitelle qu’il n’est nulle lumière, si brillante soit elle,dont mes yeux pussent se défendre ;et je vis lumière en forme de fleuveresplendissant d’éclats de lumière, entre deux rivespeintes d’un merveilleux printemps.De ce fleuve jaillissaient de vives étincelles,qui de toutes parts se posaient au milieu des fleurs,quasi rubis qu’or enchâsse ;puis, comme enivrées par les parfums,elles se replongeaient dans le merveilleux tourbillon,et si une entrait, une autre en jaillissait.« Le haut désir qui t’enflamme et te presse,d’avoir claire connaissance de ce que tu vois,plus il enfle, plus il me plaît ;mais de cette eau il faut que tu boivesavant que ta si grande soif soit étanchée » :ainsi me parla le soleil de mes yeux.Puis elle ajouta : « Le fleuve et les topazesqui plongent et jaillissent et les rires de l’herbene sont qu’ombreuse préfiguration de leur vrai.Non que ces choses ne soient pas mûres ;mais le défaut tient en ta part,car ta vue n’est pas encore assez pénétrante ». (...)
- John Abbou, purgatoire paresse spirituelle
- tirage argentique 34x34cm 2021
LA COMMEDIA, L’ENFER, CHANT XVIII.- Huitième Cercle - Première Bolge -- Ruffians (proxénète)- (extrait)(…) Ici et là, sur le rocher brunâtre,je vis des démons cornus avec de grands fouets,qui les frappaient cruellement par derrière.Ah comme ils les faisaient se lever les talonsdès les premiers coups ! Aucunn’attendait les seconds ni les troisièmes.Pendant que j’allais, mon regard affrontacelui de l’un d’eux ; aussitôt je dis :« Celui-ci je l’ai déjà vu. »Je m’arrêtai pour le dévisager ;et mon doux maître s’arrêta avec moi,et consentit à ce que je retourne un peu en arrière.Et ce flagellé crut se cacheren baissant le visage ; mais cela lui servit peu,car je dis : « O toi qui jette les yeux à terre,si tes traits ne mentent pas,tu es Venedico Caccianemico.Mais qu’est-ce qui te mène à de si cuisantes sauces ? ».Et lui à moi : « Je le dis mal volontiers ;mais m’y force ton parler clair,qui me fait souvenir du monde ancien.Je fus celui qui conduisit Ghisolabellaà faire la volonté du marquis,quelque soit le récit de cette honteuse histoire.Et je ne suis pas seul à pleurer Bologne ;ce lieu en est si plein,qu’ils sont moins nombreux à apprendreà dire “sipa” entre la Savène et le Reno ;et si de cela tu veux foi ou témoignage,rappelle-toi notre cœur avare. »Comme il parlait, un démon le frappade son fouet, et dit : « Ouste,ruffian ! Il n’y a pas ici de femmes à tromper. » (…)
- Fred Chemama alias Mira, Doute Dantesque
- 35x20cm avec une Carte SD 2021
LA COMMEDIA, L’ENFER, CHANT XX.- Huitième cercle -- Mages et devins - (extrait)(…) J’étais déjà tout disposéà regarder le fond à découvert,baigné par des pleurs d’angoisse ;et je vis par le cercle de la valléevenir des gens, en silence et en pleurs, marchantdu pas des processions en ce monde.Comme mon regard se baissait sur eux,chacun m’apparut tordu de manière extraordinaireentre le menton et le haut du buste,car leur visage était tourné vers les reins,et ils devaient marcher à reculons,empêchés qu’ils étaient de regarder devant.Peut-être certains ont-ils été ainsi entièrementretournés par la force d’une convulsion ;mais je ne l’ai pas vu, ni crois que cela soit.Si Dieu te permet, lecteur, de tirer profitde ta lecture, ou pense en toi-même :comment pouvais-je garder les yeux secs,quand je vis de près notre imagedéformée à ce point, que les larmes des yeuxbaignaient les fesses jusqu’au sillon.Moi aussi je pleurais tant, appuyé contre un rocherdu dur arc, que mon escorteme dit : « Es-tu toi aussi de ces autres sots ?Ici vit la miséricorde quand la piété est morte ;qui est plus impie que celuiqui au jugement divin éprouve de la douleur ?Lève la tête, lève-là, et regarde celuipour qui s’ouvrit la terre sous les yeux des Thébains,de sorte qu’ils lui criaient tous : “Où tombes-tu,Amphiaraos ? Pourquoi abandonnes-tu la guerre ?”Et il ne cessa de tomber vers l’abîmejusqu’à Minos qui s’empare de tous.Vois comme il a fait de son dos sa poitrine ;parce qu’il voulut voir trop en avant,il regarde en arrière et marche à reculons. (…)
- Emmanuel Flipo, La Paradis
- 217 x 100 cm 2021 Brou de noix sur tissus de Lin
LA COMMEDIA, LE PARADIS,CHANT XXII.- Sept et huitième ciel - Ciel de Saturne -- esprits contemplatifs - ciel des étoiles -(…) L’épée de là-haut, ne tranche ni trop tôt,ni trop tard, sauf pour celuiqui l’attend avec désir ou avec crainte.Mais à présent tourne-toi vers autrui,tu verras beaucoup d’esprits illustres,si tu porte ton regard comme je le dis. »Comme il lui plut, je dirigeais mes yeux,et je vis des centaines de petites sphères, quide leurs rayons croisés, s’embellissaient les unes les autres.J’étais comme celui qui réprimel’aiguillon de son désir, et ne se risque pasà interroger, craignant d’abuser et d’être importun.Et la plus grande et la plus resplendissante de ces perless’avança devant moi, pour contenterpar ses dires, mon désir de la connaitre.Puis j’entendis en elle : « Si tu voyaiscomme moi la charité qui brûle parmi nous,tu aurais déjà exprimé tes désirs et pensées.Mais pour que, l’attente, ne te retardes pas dansle noble but que tu poursuit, je répondrai à cette pensée,que tu gardes en toi et hésite à nous faire connaitre.Ce mont, qui a Cassino sur le flanc,fut fréquenté autrefois sur son sommetpar des gens dans l’erreur et de mauvaise volonté ;et je fus le premier qui y portale nom de celui qui sur terre amenala vérité qui nous élève si haut ;et tant de grâce brilla sur moi,que je détournai les gens des alentours de ce paysdu culte impie qui avait longtemps séduit le monde.Ces autres feux furent tous des hommes contemplatifsenflammés de cette ardeurqui fait naître les fleurs et les fruits saints. (…)
- Aurelio Fort, Le poète en exil
- Papier, plexiglas, fil de coton, encres, 21x32,5 cm, 1993-2005
LA COMMEDIA, L’ENFER, CHANT VII.- Cinquième cercle -- Les coléreux - (extrait)(…) Maintenant descendons vers un plus grand tourment ;déjà s’abaissent toutes les étoiles qui montaientquand je partis, et trop s’arrêter est défendu. »Nous recoupâmes le cercle à l’autre rive,près d’une source qui bouillonne et se déversepar un fossé creusé par elle.L’eau était noire plutôt que perse,et nous, en suivant l’onde grise,nous entrâmes plus bas par une voie difficile.Il va dans le marais qui a pour nom Styxce sinistre ruisseau, quand il est descenduau pied de ces malignes rives grises.Et moi, qui regardais intensément,je vis dans ce marais des gens couverts de fange,tout nus, qui semblaient offensés.Ceux-ci se frappaient non seulement avec la main,mais avec la tête et avec la poitrine et avec les pieds,se déchirant lambeau par lambeau avec les dents.Le bon maître dit : « Fils, tu voisles âmes de ceux que vainquit la colère ;et je veux aussi que tu tiennes pour certainque sous l’eau il y a des gens qui soupirent,et font bouillonner cette eau jusqu’à la surface,comme l’œil te le dit, où qu’il se tourne.Enfoncés dans le limon, ils disent : “Tristes nous fûmesdans l’air doux que réjouit le soleil,ayant en nous une fumée morose :maintenant c’est la boue noire qui nous attriste.”Cet hymne ils le gargouillent dans leur gorge,car ils ne peuvent en prononcer une parole entière. »Ainsi nous parcourûmes du marais fangeuxun grand arc, entre la rive sèche et le mouillé,les yeux tournés vers ceux qui avalent la fange.À la fin nous arrivâmes au pied d’une tour. (…)
- Vicente Ocho, Couvre mon visage et libérer mon ombre
- 150 x 150 cm Acrylique sur toile 2020
LA COMMEDIA, L’ENFER, CHANT VII.- Quatrième cercle -- Les avares et les prodigues - (extrait)(…) Là je vis des gens plus nombreux qu’ailleurs,d’un côté et de l’autre, avec de grands hurlements,faisant rouler des rocs à la force de la poitrine.Ils se cognaient l’un l’autre ; et à l’endroit où,chacun se retournait, les faisant rouler en arrière,ils criaient : « Pourquoi, retiens-tu ? » et « Pourquoi jettes-tu ? ».Ainsi ils tournaillaient par le cercle obscurde chaque bord vers le point opposé,toujours se criant l’un l’autre leur honteux refrain ;puis chacun virait, quand il avait rejoint,au milieu du cercle, l’autre joute.Et moi, qui avais le cœur quasiment brisé,je dis : « Mon maître, éclaire-moiqui sont ces gens, et furent-ils tous clercsces tonsurés à notre gauche. »Et lui à moi : « Leur esprit à tous fut sibigle pendant leur vie première,qu’aucun ne dépensa avec mesure.Leur voix l’aboie clairement,lorsqu’ils parviennent aux deux points du cercleoù une faute contraire les sépare.Ceux qui n’ont pas de cheveux sur la tête,furent clercs et papes et cardinaux ;en eux domina démesurément l’avarice. »Et moi : « Maître, parmi euxje devrais bien en reconnaître quelques-unsqui furent souillés par ces vices. »Et lui à moi : « Une vaine pensée t’abuse :la vie ignoble qui les souilla,les rend maintenant méconnaissables.Éternellement ils iront se cogner aux deux coins :ceux-ci resurgiront du sépulcrele poing fermé, et ceux-là avec le crin mutilé.Mal donner et mal retenir leur a ravile beau monde et les a conduits à cette querelle :ce qu’elle est, il n’est pas besoin de l’embellir de paroles. (…)
- Simone Pellegrini, Concavi i fissi
- 200x313 cm, 2006
LA COMMEDIA, LE PURGATOIRE,CHANT XXVIII.- Paradis Terrestre -- La belle dame - (extrait)(…) L’eau que tu vois ne naît pas d’une sourceque renouvelle la vapeur changée par le gel,comme une rivière qui acquiert ou perd de la force ;mais elle sort d’une fontaine inépuisable et sûre,qui reprend autant dans le vouloir de Dieu,qu’elle verse à deux canaux ouverts.De ce côté elle descend avec une vertuqui enlève la mémoire des péchés ;de l’autre elle rend celle de tous les bienfaits.Léthé est celle-ci ; celle de l’autre côtés’appelle Eunoé ; elle n’opèreque si l’on a goûté avant ici et là :sa saveur surpasse toutes les autres.Et quoique ta soif semble être satisfaitesans que je ne t’en dise plus,je t’accorde encore un corollaire par grâce ;et je crois que mon dire ne te sera pas moins cher,s’il dépasse la promesse que je t’ai faite.Ceux qui en antiques poèmes chantèrentl’âge d’or et son état heureuxrêvèrent peut-être que ce lieu soit au Parnasse.Ici la racine humaine fut innocente ;ici le printemps éternel et tous les fruits ;l’eau est ce nectar dont chacun parle. »Je me retournai alors tout entiervers mes poètes, et vis qu’avec le sourireils avaient écouté les derniers mots ;je tournai alors mon regard vers la belle dame. (...)
- Elisabeth Prouvost, L’Enfer
- tirage sur papier Arches 80x77cm 2014
LA COMMEDIA, L’ENFER, CHANT III.- La Porte de l’Enfer -- Les esprits lâches ou neutres - (extraits)« Par moi l’on va dans la cité dolente,par moi l’on va dans l’éternelle douleur,par moi l’on va parmi le peuple perdu.Justice a poussé mon suprême créateur ;la divine puissance, la suprême sagesseet le premier amour me firentAvant moi rien ne fut crééqui ne soit éternel, et moi éternellement je dure.Vous qui entrez, laissez toute espérance. »(...)Et moi : « Maître, quel poids est si lourdqu’ils se lamentent si fort ? »Il répondit : « Je vais te le dire très brièvement.Ceux-ci n’ont pas l’espoir de mourir,et leur aveugle vie est si basse,qu’ils envient tout autre sort.Le monde les laisse sans renommée ;miséricorde et justice les dédaignent :ne parlons pas d’eux, mais regarde et passe. »Et moi, qui regardait, je vis une enseignequi en tournant courait si vite,qu’elle me semblait indigne du moindre repos ;et derrière elle venait une si longue filede gens, que je n’aurais pas cruque la mort en eût tant défait.Après que j’en eus reconnu quelques uns,je vis et reconnu l’ombre de celuiqui par lâcheté fit le grand refus.Aussitôt je compris et fus certainque ceci était la secte des lâches,qui déplaisent à Dieu et à ses ennemis.Ces minables, qui ne furent jamais vivants,étaient nus et attaqués sans cessepar des mouches et des guêpes.Elles baignaient leur visage de sang,qui, mêlé de larmes, tombait à leurs piedsoù une répugnante vermine le recueillait (…)
- Ali Reza Saadatmand, Forêts
- Huile sur toile 200 x 200 cm, 2010
LA COMMEDIA, LE PURGATOIRE,CHANT XVIII.- Quatrième corniche -- Paresse spirituelle (acédie) -(…) et l’un des esprits dit : « Viensderrière nous, et tu trouveras la bouche.Nous sommes si pleins du désir d’aller,que nous ne pouvons nous arrêter ; pardonne,si tu tiens notre loi pour impolie.Je fus abbé de San Zeno à Véronesous l’Empire du bon Barberousse,de qui parle encore Milan avec douleur.Et tel qui a déjà un pied dans la fosse,bientôt pleurera ce monastère,et sera triste d’y avoir eu le pouvoir ;car il a mis son fils, au corps déformé,et à l’âme pire, et de mauvaise naissance,à la place du vrai pasteur. »Je ne sais s’il en dit plus ou se tut,tant il courait déjà devant nous ;mais ceci je l’entendis, et il me plut de le retenir.Et celui qui me secourait chaque fois que nécessairedit : « Tourne-toi là : vois ces deuxvenir mordant dans la paresse. »Derrière tous, ils disaient : « Le peuplepour qui la mer s’ouvrit mourut, avantque le Jourdain vit leurs héritiers. »Et : « Ce peuple qui ne souffrit pas la fatiguejusqu’à la fin avec le fils d’Anchise,se voue lui-même à une vie sans gloire. »Puis quand ces ombres furent si loinde nous, que nous ne pouvions les voir,une nouvelle pensée me pénétra,de laquelle naquirent diverses autres ;et j’allai tant de l’une à l’autre,que mes yeux de plaisir se fermèrent,et mes pensées se changèrent en songe. (…)
Vendredi 22 octobre à 18h - Vernissage
NICOLAS ABRAHAM, Lecture de textes choisis de la Divine Comédie
ANTOINE WILSON, bassiste du groupe « Feu Chatterton » accompagnement musical
Samedi 30 Octobre à 17h00
VINCENTE OCHO, création d’une toile
accompagnement : selector électronique
Samedi 6 novembre à 17h00
FRED CHEMAMA alias MIRA
Foz Machine - Création Multimédia
Coproduction : Fédération Wallonie-Bruxelles, Transcultures
Vendredi 12 Novembre à 18h00 - Finissage
Télamuré Tarantella-Roots
L’orchestre de référence de la musique traditionnelle d’Italie du sud en France
Francesco Rosa - Francesco Semeraro - Giovanni Semeraro
Galerie 24b.
24b, rue Saint Roch 75001 Paris
Emmanuel Bouvet
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