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La Revue, n° 13


Éditorial

Du Paysage 3/3
TK-21 La revue poursuit, avec son numéro 13, sa réflexion sur la mutation du « paysage », entamée au début de l’été.

Jean-Marc Hémion nous propose une méditation sur ces éléments généralement non vus, trous ou zones, dont la présence est déjà sensible dans la peinture de Poussin et qui « font » le paysage hier comme aujourd’hui.

Bernard Gerboud a choisi dans l’œuvre de Takeji Shimmura sur le paysage formé par les habitations individuelles qui peuplent ces zones proches des villes qu’on nomme banlieues. Il accompagne aussi les photogrammes d’Olivier Perrot qui nous plongent dans une vision apocalyptique du paysage comme moment du visible entre deux abîmes.

Daniela Goeller nous fait découvrir le travail récent de Salvatore Puglia et ses images faites de couches superposées qui sont comme la traduction exacte des différents états du paysage contemporain dans lequel le plaisir d’une plage n’est jamais séparable du danger, parfois invisible, d’un site d’enfouissement de déchets toxiques.

Christophe Galatry nous plonge dans la réalité brutale du golfe de Fos et nous fait comprendre la variété des approches possibles d’un tel paysage. Il nous présente aussi le travail de Karine Maussière.

Jean-Pierre Brazs nous livre cette fois une fiction. Comme écrivain et comme artiste, il renvoie le paysage à son devenir fiction et nous plonge dans une univers si vrai qu’il s’efface comme réalité pour resurgir dans un livre à la fois fait d’images et de mots.

Pascal Hausherr, avec un texte bref et de nombreuses images nous fait partager son interrogation sur ce qu’il en est de l’existence possible d’un paysage « français ».

Martin Becka, lui, nous conduit vers Dubaï, un ailleurs qui est à la fois l’image de notre avenir et la « preuve » que le passé est toujours déjà inscrit dans le présent. C’est en tout cas ce que montrent avec force ses calotypes.

Margot Buffet réactualise notre perception de l’arbre et du paysage en attirant notre regard sur les vibrations qui naissent aux bords des déchirures du papier et dans le jeu des surfaces collées.

Olivier Perrot réinvente ses vacances sur la plage abandonnée qui sent la fin de l’été, dans ses photogrammes estivaux.

Daniela Goeller poursuit son voyage en Afrique du Sud. Aujourd’hui elle nous fait pénétrer dans Maboneng, un quartier de Johannesburg. Plus encore qu’un lieu de lumière, c’est un lieu de rencontre, un centre de créativité dans une ville qui n’a pas de centre, car comme le montrent aussi ses images, Johannesburg est une ville d’aujourd’hui, déchirée et sans fin recomposée.