mercredi 29 août 2018

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Séquences au paysage crié

, Jean-Louis Poitevin

Crier encore en croyant savoir que c’est vers la ligne de crête qui étire ses dents sur le versant acosmique du rêve pour rejoindre le désastre de rêver le rêve du lointain qu’on convoque qui s’approche vient repart revient s’efface

1. cri
Crier, cri cri cri crier
Loin loin loin
Loin
Près loin près loin près
Grand petit grand petit très grand petit très très grand petit petit très petit
Cris cris cris
Crier parler pareil
Non si non si non
Parler crier comment savoir
Parler crier sans savoir
Parler sans savoir
Crier sans savoir
Crier c’est remonter vers l’avant de parler qui revient nous hanter après qu’on a trop parlé
Pas soi pas d’autres les hommes tous les hommes depuis la nuit des temps où ils ont commencé de parler et toujours de crier et encore de parler et toujours de crier
Parler crier
Pareil pas pareil pas pareil pareil
Parler crier
Parler à
Crier vers
Crier encore en croyant savoir que c’est vers la ligne de crête qui étire ses dents sur le versant acosmique du rêve pour rejoindre le désastre de rêver le rêve du lointain qu’on convoque qui s’approche vient repart revient s’efface
Et crier pour le saisir le saisir le saisir là là-bas le lointain
Le lointain de la mer allée au soleil, du soleil sorti de la mer, de la lune œuf rouillé jaillissant de la ligne de l’océan de la ligne crénelée de montagnes de la ligne abstraite du rêve qui diffracte ses laves dans l’œil cacodylate
Engendrement inévitable des personnages inévitables du dramaticule quotidien
« Si j’avais été libre de venir je ne serais pas venu./ Si je pouvais contrôler mes pas où donc irais-je ?/ Ne vaudrait-il pas mieux qu’en ce monde de poussière/ je n’ai pas eu à venir, à en partir... Y vivre ! »

2. mots
Les mots ne touchent pas ce que les mains ne parviennent pas à saisir, pas même à caresser sauf en rêve
Les mots atteignent ce que les mains ne parviennent pas à saisir ni à caresser
Les mots traversent ce qui est au loin si loin très loin
Les mots se perdent au-delà du visible dans l’incertain opaque dans le gris sans consistance dans la mélasse insignifiante d’un ciel noirci à la fumée de l’oubli laissant ici et là quelques œilletons lumineux par où s’évapore le trop plein de la fumée des crânes
Les mots reviennent là d’où ils ne sont jamais partis
Le va-et-vient du souffle dans la gorge les poumons la bouche
Nul ne sait comment ils reviennent agiter le gouffre du corps
Les mots sont là encore et encore là dans la terre molle de la viande qu’ils soulèvent et déchirent de leur soc
Le sang est rare
Le sang reste confiné dans la terre molle de la viande
Les mots sont légions qui peuplent l’air avant de s’évanouir et ils sont déjà de retour
Sans eux rien ni personne et le tremblement de pas grand-chose dans le sillage des étoiles qui se consument lentement
Et l’éclat sans appel des mots qui bouleversent jusqu’aux habitudes les plus sourdes aux mots lorsqu’ils parviennent ou plutôt reviennent écho sans propriétaire vague sonore sans appartenance se loger dans un recoin du crâne et le font explose de l’intérieur
Suintement de mots brisés cacophonie de déchets sublimes étranglement de promesses nues
Soudain car il y a toujours une de ces manifestations du soudain explosion fixe transformant tout sans que rien ne semble avoir bougé cri crié ou cri retenu cri jeté ou cri avalé la sensation exacte informulable encore et puis si déjà presque et la voilà brillante de stupeur stupide donc la voilà
Cri pas cri jeté avalé ça reste en travers de la gorge on ne le sent pas et c’est là mentir cacher dire en cachant mentir donc mentir mentir mentir
« Que nous puissions tous nous servi du langage et tous dire je au travers de lui nous prouve à tout instant que nous ne sommes rien de bien précis »

Séquence du paysage crié from BERNARD Hervé (rvb) on Vimeo.

3. rêve
Un rêve que les doigts caressent mais qui n’est rien de plus que ce que la main ignore au sujet de la main rien de plus que son immensité de cavale dessinant sur le sable noir les lignes de vie du rêve
La main s’empare d’une mouche d’un oiseau d’une libellule d’une fourmi d’un songe et le mot n’est rien d’autre que lui-même loin près loin près
Pas de bobine ici on est bien avant l’invention des bobines
Peut-être il y a des flèches déjà des frondes des pierres
Oui des pierres ici sous la main là-bas lancées au loin ici là-bas loin près loin
Loin près loin près
Flèche pierre main bras et hop lancer
Vououououououou !
La fronde siffle
La pierre là-bas la proie là-bas le silence là-bas et aussi un peu plus loin que la main un peu plus loin que la pierre lancée un peu plus loin que la flèche
Pas de mot pas de cri trop loin trop loin
Trop loin n’existe pas pour dire trop loin juste pour dire trop et loin
Alors rien trop loin pour dire que rien ça n’existe pas loin oui loin trop loin
Là-bas la proie morte sans doute ou blessée et qu’il faut achever et rapporter près des dents qui attendent et des yeux affamés
Voir le lointain de là-bas ici près de la main près des dents près des yeux près de la peau près tout près tout tout près et mordre mâcher avaler jusqu’à de que la main s’écartèle vide
Le rêve invente un rêve qui invente un lancer au loin comme un regard perdu qui reviendrait
Un regard sans but qui reviendrait se glisser dans l’œil et le percer d’un coup
Un regard qui serait une prise de possession et une inclusion possible dans l’au-delà que la main désigne que l’œil regarde sans vraiment voir et ne voit qu’à partir du moment où l’attention se fixe sur l’ombre d’une ombre
« Ce ne fut point comme si elle ne m’avait pas entendu, comme si elle ne m’avait pas vu ; ce fut comme si ses oreilles ne lui servaient pas entendre, comme si ses yeux ne lui servaient pas à voir.
D’une certaine façon elle m’insulta ; elle montra qu’elle ne me craignait pas. Il faisait déjà nuit lorsqu’elle ramassa son sac à ouvrage et s’achemina sans hâte vers le sommet de la colline. »

4. foudre
Un coup de foudre et avant la nuit qui s’illumine
Un coup de foudre et avant la peur qui scintille
Un coup de foudre avant le frémissement de l’après dans l’avant
Au loin la montagne non vue autrement qu’ombre dans la diffraction du ciel sous les battements de sang dans les tempes près des yeux qui fasillent d’une ivresse sèche cristalline
Terre qui craquelle sous les coups de pieds des géants
Scénario d’immensité
Cri peuplé d’arbres morts et souvenirs en vrille dans le charroi des rotations si régulières si régulières si régulières et le cri qui se retire et revient immensité de mâchoire plantée dans l’horizon de la viande
La scène est vide puis elle se remplit les figurants répètent tant bien que mal en tentant de se remémorer un texte qu’ils ont tous égaré depuis le temps les mots s’exhibent trophées excavés de la nuit oubli mémoire oubli mémoire et puis rien la scène est à nouveau vide et à nouveau pleine des figurants qui dansent la danse de l’apocalypse parce qu’elle n’existe pas mentionnée dans aucun texte et qu’ils inventent parce que les mots de l’orage en foudroient plus rien ni personne
Nul ne sait plus où il habite d’où il vient seulement qu’il paraît là sur la scène chaque jour il semble que ce soit à la même heure en attendant la foudre mais Zeus est en vacances sans doute l’attente est devenue autre chose que l’attente et le temps de la foudre autre chose que le temps de la révélation sauf un fois allez savoir quand
« C’était un pays d’orages. Ils s’approchaient d’abord sans bruit, annoncés par le bref passage d’un vent qui rampait dans l’herbe, ou par une série d’illuminations soudaines de l’horizon ; puis déchaînaient le tonnerre et la foudre, qui alors nous canonnaient longtemps, et de toutes parts, comme dans une forteresse assiégée. Une seule fois, la nuit, j’ai vu tomber la foudre près de moi, dehors :on ne peut même pas voir où elle a frappé ; tout le paysage est également illuminé, pour un instant surprenant. Rien dans l’art ne m’a paru donner cette impression de l’éclat sans retour, excepté la prose que Lautréamont a employée dans l’exposé programmatique qu’il a appelé Poésies. Mais rien d’autre : ni la page blanche de Mallarmé, ni le carré blanc sur fond blanc de Malevitch, et même pas les derniers tableaux de Goya, où le noir envahit tout, comme Saturne ronge ses enfants. »

5. yeux
Quelque chose est là et pas là
Et encore là et pas là mais sur un autre mode que le pas là d’avant
C’est un là pas là en danse sauvage qui ne change rien au fait qu’il y a toujours un là absolument et un pas là absolument
Identification faciale défectueuse
Les traits du fugitif ne sont pas reconnus comme ceux d’un humain
Ses yeux posent problème à l’algorithme
Il n’en pas ou alors ils ne diffractent pas le soleil ni le paysage qu’ils embrassent et pourtant il a quelque chose d’un homme
Quelque chose qui est là pas là là pas là
Pas un monstre juste un corps déambulant les yeux tendus comme exorbités accédant au lointain et le rapportant pour le poser dans la conque des mains qui se tendent devant lui.
Manière de voir non répertoriée par les écrans de surveillance
Cris de ceux qui croient avoir découverts un nomade céleste un répliquant un barbare en cavale un sacrifié par un groupement d’étoiles en vue d’une exosomatisation d’ampleur dans un coin tranquille de l’univers
Les yeux sont des coefficients d’intensités variables balbutiant un schéma précaire dans l’écume des jours
Les yeux sont des cris incessants que les paupières renvoient à chaque fois qu’elles se ferment dans le cycle court du sang et le reste alors s’anime au sang de ce cri sans attache le reste tout le reste mains pieds ventre têtes oreilles et tout ce qu’on veut jusqu’au moindre poil
Le corps ça s’appelle le corps le corps le corps ah oui le corps ça s’appelle ce cri muré qui chavire jusqu’au banal du pas et de la poignée de main alors qu’il semble bien qu’il soit en train de tenter de rassembler les forces du cri dispersées dans le ventre pour le relancer par la gorge cette fois mais déjà les paupières battent et rebattent et renvoient les filaments du cris se dissoudre dans le sang
« Cette ornière maligne par où le temps s’enfuit loin de nous.
Vous qui nous avez précédés, du sang dans les chaussures. Regards d’aucun œil, parole d’aucune bouche. Formes, sans corps. Descendus au ciel, séparés dans les tombes éloignées, ressuscités d’entre les morts, pardonnant encore à ceux qui nous ont offensés, triste patience angélique.
Et nous encore avides du goût de cendre des mots. Nous n’avons pas encore la bienséance d’être muets. »

6. lune
Quelqu’un l’a dit l’a pensé l’a dit et pensé l’a vue ainsi pour ce qu’elle est et n’est pas et est malgré tout puisqu’il l’a pensée ainsi au-delà de toute lubie en deçà de toute prétention autre que celle de dire une pensée pas n’importe quelle pensée une pensée qui serait une pensée une manière de rassembler quelques millions d’années de millions ou milliards de regards lancés vers elle en une formule pas magique du tout simplement reliant l’au-delà de la montagne sacrée, là où elle commence à tutoyer le ciel et justement ce ciel muni de son œil cacodylate personnel à moins que ce soit le nôtre cet œil qui n’est pas un œil mais autre chose une surface lumineuse réfléchissant la lumière de l’autre œil l’un ouvert l’autre fermé dans la cacophonie des orages et du vent qui les font disparaître parfois elle et lui lui et elle une surface réfléchissante mais aussi émettrice et là on voit qu’on n’y a pas pensé personne avant lui que dans l’immensité de la solitude face au ciel avant que tout soit transformé en cataclysme permanent de pixels de photons et de décibels il y avait déjà miroir sans image image miroir sans reflet visible et miroir image émetteur de lumière d’ailleurs invisible sinon par cette réflexion réfraction diffraction dans le ciel une vieille TV et que nous notre nous d’avant nous et notre nous d’après nous nous la regardions comme nous regardons aujourd’hui se réfléchir se diffracter les reflets du néant sur la surface brillante de gouffres éternels ersatz pitoyables masquant mal le regret du face à face sans visage avec ce bouton des rêves
« En buvant seul sous la lune // Un pichet de vin au milieu des fleurs :/ Je suis seul à boire sans compagnon./ Ma coupe levée, je convie la lune : / Voici mon ombre, et nous sommes trois !// La lune hélas, ne sait pas boire. / Et mon ombre me suit sans me comprendre./ Amies d’un instant, lune et ombre,/ Débordons de printemps !// La lune vacille à mon chant ; / À ma danse l’ombre s’ébat. / Dans la joie, nous veillons ensemble :/ Ivre chacun s’en retourne.// Amies inanimées de toujours,/ Au fleuve des Nues prenons rendez-vous. »

7. montagne
Il n’a pas toujours été possible de la voir, elle, l’immense, l’infranchissable. Difficile d’imaginer cela aujourd’hui. Simplement se remémorer qu’il n’y a pas si longtemps il était impossible de voir la terre de la lune ou les étoiles de mars. Avant il n’y avait que le ciel et les étoiles, vus du sol, vus de la hauteur de notre tête, vus grâce à la proximité que l’œil entretient avec le soleil et à l’oubli de la pesanteur du corps arrimé au sol comme un étendard au rêve d’une terre à soi.
La montagne immensité de carte postale nous fait face : monstre sacré, lieu de l’engendrement du monde, cratère par où la vie est venue au jour, abri du grand lac de nuit noire où les dieux se baignaient avant que tout devienne ce que nous connaissons, abri des rêves impossibles, qu’elle les couve sous sa lave depuis longtemps refroidie. Héritière du secret des passions folles, des visions extatiques, des sauvetages imaginaires, elle domine le silence et le rend vain. Elle domine les mots et les transforme en poussière. Elle embrasse le ciel et ne l’atteint pas. Et face à elle, dans l’absurdité changeante des battements de cœur du cosmos, il ne reste plus rien à faire qu’à crier soulignant ainsi que l’élévation vers le ciel est un espoir partagé par le ciel et la terre dont nous sommes les adjuvants de toute éternité.
Alors crier, oui crier à la montagne vers la montagne contre la montagne dans la montagne sur la montagne et sentir que c’est l’écho du cri qui revient et explose dans la tête dans le crâne dans les veines et à nouveau dans le ciel qui est venu s’inscrire, fardeau insatiable, entre un souffle et un autre souffle étouffant de son silence la cacophonie de l’espoir qui pleure à sa porte depuis tant et tant de siècles tant et tant de millénaires tant et tant de vies écrasées.
Et ne pas s’apercevoir qu’un jour entier est passé, rotation sans énigme sinon qu’elle est encore porteuse du rythme indépassable de l’énigme et qu’est là quelque chose froid qui fait rentrer les os dans la chair et les souvenirs dans le cachot des étoiles
Crépuscule // Dans la cour, ensorcelés par la lueur laiteuse du crépuscule,/ glissent, à travers le brunissement de l’automne, de doux malades. / Leur regard rond cireux songe aux âge d’or. / empli de rêverie et de calme et de vin.// Ils s’enferment, fantomatiques, dans leur consomption./ Les étoiles répandent une tristesse blanche./ Dans la grisaille emplie d’illusions et de cloches,/ Vois comme les affreux confusément se dispersent. // Caricatures informes, ils fuient, se blottissent/ et détalent sur des sentiers noirs qui se croisent./Ô ! ombres affligées le long des murs. // Les autres s’enfuient dans l’obscurité des arcades ;/ Et de nuit ils surgissent des frissons rouges / Du vent astral, pareils à des ménades en furie.

8. main
Les mots lâchés comme des flèches contre la façade du secret sans objet du rêve sans attache, de l’espoir sans port se transforment aussitôt atteint leur but de parade en une machine à rêver à parler à aveugler à tuer d’un coup à tuer à petit feu à tuer au-delà des jours en une machine à dévorer le ciel à cracher sur la montagne à dépecer le soleil à bleuir jusqu’au sang des bleuets. Et se tenant face à la montagne mur infranchissable dévoré par le crépuscule le cri la joie le silence la mort le sourire tout est absorbé par la machine à rêver englouti par le silence des mots.
La main s’éveille, la main se met à trembler, la main esquive l’ouverture trop brusque risquant de faire s’envoler le dernier soupir qu’elle a ramassé en essuyant la bouche à l’orée d’un bâillement la main s’empare des crayons des pinceaux des pots des couleurs. Elle sait qu’elle tient dans la paume qui lui sert de palette de table d’orientation et de plateforme de distribution des cartes la puissance sourde de dresser une arche entre un doigt et un autre et de marquer la nue d’un trait de cristal de larme.
Tout est possible maintenant. Tout est pareil maintenant parce que tout est silence maintenant. Il n’y a que la main. L’œil s’est absenté vers l’est. Le chapitre suivant est une allégorie dans laquelle la caverne se refermera sur son secret et où les danseurs de l’ombre dessineront pour toujours des dessins qu’ils ne pourront pas voir.
La main peint elle n’attrape rien et emporte tout plus loin dans l’autre monde là où les yeux n’importent plus le cri s’estompe comme un sanglot et le chacal a oublié qu’il était chacal. Et pourtant semblablement au moment qui suit le déchirement du cri face à la montagne, une paix se met à chanter, peut-être à travers les os. La caverne se transforme. La chambre est une chambre connue même si on en se rappelle pas laquelle parmi toutes les chambres.
« Qui étaient les habitant de cette chambre, à l’origine ? qui au commencement, se tenait dans ce coin ? Qu’y avait-il sur ce mur ? Aujourd’hui, la lueur du soleil couchant est partout – cette lueur qui, peut-être, au tout dernier instant, malmenant les bras de l’horloge, débordant le règne des règles, se transformant en lumière de plein midi.
Je suis un démon, d’accord. Mais les autres ne valent pas mieux. D’ailleurs, s’ils essaient de m’étouffer à mort, je les étrangle aussi. Combien de temps cette guerre va-t-elle durer ?
Pour le moment, de toute façon, pas une âme ne pose de telles questions. La rivière court à se rompre le cou, le paysage change constamment. Personne n’a le temps d’interroger : « Quel est ton nom ? Quel est mon nom ? Et celui qui emmenait le chariot est mené lui-même par le chariot. Qui décide à présent de la route : le conducteur ou la voiture ?
Dans cet instant de vision grise, aucun de nous ainsi ne connaît plus personne. Je ne suis pas là. Vous n’êtes pas là. C qui est là n’est pas là. La tempête fait rage pour tous. Sur tous.
Ceux qui pourraient être venus de villages lointains avec leurs bouquets de questions et de fleurs si bien composés, eux qui se tiennent peut-être devant la chambre, à l’extérieur, ils vont continuer de s’y tenir.
Et quand le chariot s’arrêtera, s’il s’arrête jamais, le temps viendra, qui sait ? de nous présenter les uns aux autres. Ou bien ce temps ne viendra pas. »

Extraits :

Omar Khayyam, Quatrains
Pascal Quignard, Vie secrète
Adolpho Bioy Casares, L’invention de Morel
Guy Debord, Panégyrique I
André Breton, Point du jour
Li po En buvant seul sous la lune
Georg Trakl, Crépuscule
Lokenath Bhattacharya, Débris reconstruits