mardi 30 juillet 2013

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SAMARA

Screen/Scape

révolution visuelle / révolution mentale

, La rédaction

Une exposition de TK-21 LaRevue pour la Shiryaevo Biennale of Contemporary Art à SAMARA

Cette exposition se propose de présenter des œuvres photographiques et vidéographiques dont la vertu majeure est de nous permettre de vivre ce trouble entre support de l’image et image vivante, entre masque et révélation, entre désir de voir et espoir de ne pas réellement tout savoir.

Notre regard a muté. Plié aux angles des écrans, il glisse sans fin désormais sur l’infinie surface de la trame. Ou plutôt, c’est la trame qui embarque notre regard, indéfiniment. Le regard, les supports et les formes agissent ensemble pour permettre aux hommes d’accéder à des visions qui soient aussi des extases.
Les parois des grottes permettaient déjà de faire trembler les animaux pour des regards hallucinés. Les grands vitraux des cathédrales ont fait de la lumière le support d’hallucinations colorées. La trame mathématique de la perspective a permis de conférer aux objets des visions humaines une hallucinante stabilité. La fixité du regard photographique a ouvert la porte au réveil des fantômes de tous les temps.
Aujourd’hui les écrans peuplent le monde de leur trame invisible. À chaque instant ils nous offrent la possibilité d’assister, fascinés et tremblants, à la résurrection de notre vécu.

Notre paysage mental est en train de prendre une nouvelle forme, d’accéder à de nouveaux territoires, de s’inventer une nouvelle consistance. Les « screen » ouvrent en nous autant de « scape » qu’il y a de sujet. Le pictorial s’exhibe sans retenue sous forme d’images instables ne trouvant leur consistance que dans l’obstination de nos regards à leur conférer une puissance d’évocation.
En faisant du « screen » notre « scape » nous transformons chaque élément de notre vie en un « scape » dont le devenir le plus glorieux est de venir couler sans fin sur les « screen » de nos villes et de nos maisons, de nos cerveaux.

Désormais, tous nos rêves habitent nos cerveaux mais comme des hôtes étrangers. Ils le font d’une manière si troublante que nous espérons que ce rêve deviendra réalité. Nous oublions ainsi qu’il est réel comme l’est un rêve, une ivresse ou une extase : il ne dure que le temps d’un rêve.
Ainsi nous nous débattons entre le désir impérieux de savoir si ce rêve est vrai ou si quelque chose d’autre persiste en nous qui le contredirait et la crainte de vérifier ce que nous savons pourtant dans notre chair même, si cet instant, même s’il est aussi long que la vie, est aussi infini que l’éternité même.

Screen / Scape

Chaque « screen » ouvre sur un « scape », chaque « scape » est une forme de l’existence du « screen » et nous, humains hantés par le désir de voir et de savoir nous plongeons sans regret dans ce monde incertain et si lumineux des écrans, afin de mieux comprendre de quoi est faite réellement notre chair et la chair de nos rêves.

Cette exposition présente des œuvres d’artistes souvent jeunes qui tous sans exception situent leur travail sur ce seuil entre screen et scape, entre écran et paysage, entre support de l’image et image vivante, entre masque et révélation, entre désir de voir et espoir de ne pas réellement tout savoir. Chacune de ces œuvres est portée par cette conviction que ce qui se montre comme image est le résultat d’une projection mentale et que chaque projection matérielle est l’infidèle traduction de cette projection mentale incernable. Chacune des œuvres proposées vise donc à construire une image visible à partir d’une image rêvée.

Chacun de ces artistes « sait » à sa manière que l’image est une source féconde de possibles encore inaccomplis.

Landscreen / Monster scape : les monstres énergétiques dans le paysage d’aujourd’hui

Memoryscreen / Unforgettable scape : mémoire archives images d’images et formation d’une nouvelle strate mentale

Object scape / Life screen : du quotidien revu et transformé par la puissance plastique de l’image et l’intime apparaissant comme monde

Body scape / Eros screen : le corps dans tous ses états, décomposé par l’image, ressuscité dans l’image, métamorphosé par l’image

City screen / Abstract scape : la ville mutante devenant image et support d’images

Screen as Scape : des images réfléchissant l’image en rendant sensible sa puissance de répétition

Liste des artistes photographes et vidéastes :

Sophia Aboulkassem, Alexandrine Boyer, Chan Kai-yuen, Chang Seo-Young, Chen Mei-tsen, Chong Jae-Kyoo, Maîtresse Cindy, Ulice Deborne, Philippe Fabian, Christophe Galatry, Gao Jie, Han Taebum, Jean-Guy Lathuilière, Sophie Lecomte, Daphné Le Sergent, Xavier Lucchesi, Maud Maffei, Oh Jaewoo, Olivier Perrot, Bénédicte Plaige, Salvatore Puglia, Jacques Robert, Philippe Soussan, Damien Vallero, Martial Verdier

Voir en ligne : Shiryaevo Biennale of Contemporary Art