samedi 6 août 2016

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Port-de-Bouc Sentinelle

« Et Port de Bouc s’est éCriée »

, Claire Dutrait et Martial Verdier

« Et Port de Bouc s’est éCriée » est une exposition photographique inédite mise en place par le Centre d’arts Fernand Léger et l’Association Art et Créations avec les Rencontres de la Photographie d’Arles à l’occasion des 150 ans de la ville de Port de Bouc.

Port-de-Bouc en son paysage est une ville sentinelle. Au front des matières, elle a dû choisir plusieurs fois déjà, ce qui pouvait rester et ce qui devait partir. Ce qui devait s’aménager et ce qui devait déménager. Cette ville bâtie aux avant-postes de l’ère industrielle, écoutons-la. Écoutons-la raconter la révolution des machines dans les vies, écoutons-la égrainer les immigrés venus ici pour travailler, écoutons-la chanter les humains qui se rassemblent en syndicats, en mutuelles, en foyers, en cercles ouvriers, en quartiers, en associations grecques, italiennes et gitanes, sur les deux places du marché et dans les soixante-dix cafés. Toutes ces voix d’hommes sur la voie publique, toutes ces voix de femmes au pied des immeubles, et ces enfants qui courent dans les allées. Port-de-Bouc n’entend plus les sirènes du progrès. Écoutons-la raconter les combats et les négociations entre le travail et la pollution. Écoutons-la compter le prix à payer de la sortie des industries. Écoutons-la respirer l’air qui l’inspire. Regardons-la sédimenter son inconstructible rivage. Écoutons son cœur battre pour un espace à récupérer sur la ruine du siècle dernier. Écoutons le bruissement incertain de ce qui lui arrive. Écoutons-la fabriquer un monde au jour le jour et qui sera bientôt le nôtre — ville au front, ville sensible, ville sentinelle qui joue pour nous, terriens, le pari d’un lendemain.

MARTIAL VERDlER

Le chemin de fer arrive au bout du pont-tournant,
où roulent les rayons de soleil, qui se jettent sur
les genêts et déboulent la colline entre les pins,
les orchidées et dans la garrigue jusqu’à la mer.
La Méditerranée. Deux ou trois tankers en station.
Des panaches sur la rive s’échappent des cheminées
rayées de rouge et de blanc aux pieds desquelles
s’agglutine un contingent de cylindres blancs.
Une torchère lance sa flamme au matin. L’argade
conduit son souffle mêlé de gaz, de ciste et de thym.
C’est là le front de l’ère industrielle.

Voir en ligne : sur le blog de Claire Dutrait

Sur le blog de Claire Dutrait >>>

Jean-Christophe Béchet
Brigitte Bauer
Kévin Lapeyre
Sophie Goullieux
Nicole Chayne-Salini
Gael Bonnefon

Et Port de Bouc s’est éCriée
catalogue de l’exposition
Martial Verdier, Port-de-Bouc
Les images de la résidence