lundi 1er mai 2017

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Men inblack family life

Frédéric Atlan

, Frédéric Atlan

Plage, été père mer enfant, cadrage fixe à peine quelques instants dans la vie de cette famille au bord de la mère.

Men inblack family life from TK-21 on Vimeo.

Ces instants de vie de famille, un film documentaire ? Absolument, mais au sens où nous ne l’entendons pas. En un instant, la bande son aidant, l’immédiatement reconnaissable, l’évident, le sociologique justement s’évanouit devant l’évidence impartageable de ce qui en eux sur l’image - ah oui, ces gens qui nous sont tellement étrangers comme personne qu’ils nous ressemblent absolument comme éléments de l’humanité – se met à parler. C’est sans doute parce que sur nos écrans depuis des décennies nous avons vu tant de reportages animaliers qu’il est possible de repérer ni derrière ni au-delà mais en l’homme l’animal que donc il « est ». Il s’agit en fait d’une strate de nos comportements qui associe l’attention au danger, le père est là qui scrute le lointain comme si le danger pouvait surgir pendant que mère et fille jouent à tout et rien, insouciantes, à la reconnaissance de ce qu’est le nécessaire vital pour un groupe humain et que l’on nommera territoire. Ce n’est ni un espace ni un lieu mais une fonction, la fonction moment où l’on est exempt de prêter attention au dehors, où l’on peut l’oublier, ou l’on est enfin « chez » soi parce que l’on peut enfin penser à rien, laisser retomber la tension de l’attention à ce qui arrive. Le père joue son rôle et mère et fille le leur. Voilà. C’est tout. On est loin de tout et au plus proche de la vie « originelle » pas celle des origines, celle qui a permis et permet que nous existions encore.