dimanche 29 octobre 2017

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Ce n’est donc que ÇA !

, Jean-Louis Poitevin et Stéphane Mortier

Ces trois vidéos ont été réalisées par Stéphane Mortier dans le cadre de son projet sans fin Quotidien d’atelier, dans les ateliers de Égide Viloux, Kate van Houten et Martin McNulty. Elles nous conduisent sur de nouvelles pistes de réflexions autour des gestes qui sont ceux de la création.

#12 Quotidien d'atelier Égide Viloux from TK-21 on Vimeo.

#13 Quotidien d'atelier Kate Van Houten from TK-21 on Vimeo.

#14 Quotidien d'atelier Martin McNulty from TK-21 on Vimeo.

Le temps court, la séquence en continue, font de ces plans fixes, à la fois des extractions presque décontextualisées, on ne sait pas vraiment sur quel projet travaillent les artistes, des aveux involontaires, on n’est pas certain d’être autorisé à voir cela, et des emblèmes de la pratique de chacun.
On sait qu’ils ne font pas QUE cela, mais on sait aussi qu’ils font ÇA. Et ce qu’ils font devient emblème de la totalité de l’agir, état verbal hésitant entre création de créature, invention de signe a-signifiants et dévoilement d’un mystère.

L’atelier jouant de facto le rôle du contexte, l’aveu est volontaire et le geste fonctionne donc comme un révélateur. Ici la partie vaut pour le tout. Elle nous invite en tout cas moins à y penser qu’à le penser. Et quelque chose sinon de sûr, du moins d’un peu juste, au sujet de la création peut alors nous venir à l’esprit à travers ces images.

ÇA consiste bien en une forme de dévoilement. ÇA passe par l’ajout sur quelque chose qui existe et qui est souvent un texte, de formes libres qui sourdent du travail de la main, du corps, de l’oubli des mots. ÇA a à voir avec le retraitement non pas des déchets mais des rebuts, de cette part de nous-mêmes et de nos activités que nous abandonnons parce qu’elle est obsolète, croyons nous.

Or, ici, dans l’atelier, on apprend qu’il est vraiment possible de voir de qui était caché sous le voile, qu’il est possible de faire résonner les mots par des signes picturaux qui ne signifient pas de la même manière qu’eux, qu’il est possible de transformer alchimiquement le plomb sinon en or du moins en feux d’artifice explosant de paillettes.

Il suffira d’y penser lorsque nous regarderons les œuvres une fois qu’elles seront sorties de l’atelier, du quotidien, de la gangue de banalité qui les enveloppe ici, une fois leur exposition accomplie dans les lieux adéquats.
Et nous comprendrons que rien n’est simple et que l’idée qui nous traverse parfois et qui nous fait dire « ce n’est donc que ÇA ! » est aussi frivole, mais aussi belle que le reflet du soleil dans un œil d’or. !!!!!