samedi 29 octobre 2022

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Dossier les Outre-Mer à la Cité Internationale des Arts — I/IV

Entretien avec Bénédicte Alliot, Directrice de la Cité Internationale des Arts

, Bénédicte Alliot et Jonathan Bougard

Avec plus de mille deux cents artistes du monde entier en résidence chaque année, la Cité Internationales des Arts est la plus grande résidence d’artistes au monde. En 2021, une première promotion de quatre artistes polynésiens bénéficie ainsi d’une résidence de quatre mois en plein cœur de Paris. Bénédicte Alliot, directrice générale de la Cité,entend ouvrir l’institution qu’elle dirige vers des pratiques qui ne sont pas foncièrement traditionnelles, mais qui relèvent d’un dialogue avec les traditions particulières aux Outre-Mer lointains.

C’est à l’occasion de recherches visant à établir une comparaison entre les pratiques artistiques traditionnelles coutumières, ou plutôt ce qu’il en reste, diverses traditions étant réduites à la production d’objets typiques destinés au marché touristique, du moins en ce qui concerne la sphère des arts visuels, et l’art institutionnel occidental, qui impose de passer sous les fourches caudines d’un discours académique hyper référencé, forcément hermétique aux créateurs autochtones, que je suis arrivé à la Cité Internationale des Arts de Paris, lieu d’échanges et de partage s’il en est. Mon idée était de passer par le prisme des ambassadeurs de la culture polynésienne, pour identifier avant tout les possibles points de contact comme les possibles conflits avec l’art occidental mondialisant, qu’ils soient politiques ou plus culturels.

Des rencontres et des conversations ont vite élargi ce prisme, dans un premier temps à l’ensemble des Outre-Mer, puisqu’il y a bien une scène ultramarine qui se retrouve ponctuellement sur certains lieux de convergence comme la Cité Internationale des Arts, puis à l’ensemble de la francophonie, ce qui correspond grosso-modo à l’ancien empire colonial français. En effet, sans prendre en considération les histoires particulières de ces états souverains qui ont en commun d’avoir connu la colonisation de leurs territoires, il serait difficile de se pencher sur la question de la circulation des pratiques artistiques traditionnelles qui nous intéressent, qui étaient toutes à la base magico-religieuses, et ont commencé à changer de nature avec l’arrivée de l’évangile. Au Congo comme en Polynésie par exemple, le citoyen ordinaire, qu’il soit christianisé ou marxisé, aura le même rejet pour la statuaire précoloniale, réputée maléfique.

La sphère des arts vivants traditionnels, chants et danses, se trouve quant à elle cantonnée dans des festivals folkloriques localement comme à l’international, Heiva en Polynésie, Carnavals dans les autres îles, CIOF en métropole comme à l’international. Les scènes institutionnelles occidentales demeurent hermétiques au ori tahiti comme aux danses caribéennes et africaines. Les écoles de danses africaines et polynésiennes, ainsi que les troupes, sont pourtant de plus en plus nombreuses dans le monde occidental comme en Asie. Si les percussions africaines sont aujourd’hui enseignées dans de nombreuses écoles en France, il n’est encore fait mention dans aucun programme des percussions polynésiennes. Certaines traditions, les plus lointaines, demeurent parfaitement invisibles. Un spectacle grandiose comme le Heiva i Tahiti, avec des troupes pouvant compter plus de cent cinquante membres, devrait pourtant attirer les foules sur les plus grandes scènes occidentales, si quelqu’un avait la bonne idée de s’occuper de sa promotion à l’international.

Force est de dresser le constat que l’on n’a pas encore établi de dialogue, et encore moins d’échanges, entre les scènes contemporaines institutionnelles, c’est-à-dire les lieux du pouvoir officiel, et les représentants de ces cultures traditionnelles extra européennes, comme on avait pu en connaître à l’époque coloniale au sein des expositions internationales et des scènes prestigieuses de l’époque. Joséphine Baker était bien visible, elle n’a pourtant pas fait école.

Le 17 mars 2017 à Paris, Edouard Fritch président de la Polynésie française et Audrey Azoulay ministre de la culture et de la communication, ont signé conjointement une convention-cadre Pays-Etat relative à la culture. Dans le préambule de ce texte, on peut lire que la culture polynésienne est ouverte et s’est enrichie de l’apport, de la confrontation et du métissage avec d’autres cultures. Qu’elle constitue un élément d’attractivité fort, notamment en termes touristiques. Que les richesses culturelles et le dynamisme de la création artistique locale conduisent à l’émergence d’une économie de la culture qui mérite d’être accompagnée. Les objectifs de cet accord étaient principalement de favoriser la production et la circulation artistique et de développer l’accessibilité à la culture par la lecture publique, le spectacle vivant, des équipements culturels adaptés. Suite à la signature de cet accord une Mission aux affaires culturelles (MAC) a été créée en 2018 en Polynésie française.

Dans la foulée de cette convention, un concours « Résidence d’artiste – Cité internationale des arts » est mis en place en Polynésie française, fruit d’une collaboration entre le Haut-commissariat, le Gouvernement de la Polynésie française et la Cité internationale des Arts. En 2021, une première promotion de quatre artistes polynésiens bénéficie ainsi d’une résidence de quatre mois en plein cœur de Paris, ce qui leur permet d’élargir leur réseau. On tourne vite en rond sur une île. En 2022 une seconde promotion essentiellement féminine arrive à Paris, et en 2023 une résidence retour sera instaurée en Polynésie, destinée aux créateurs de métropole ou d’ailleurs.

Le programme se rode donc, et inaugure un rapprochement entre les créateurs polynésiens et ceux du reste du monde. Avec plus de mille deux cents artistes du monde entier en résidence chaque année, la Cité Internationales des Arts est la plus grande résidence d’artistes au monde. Assez peu connue en métropole, il s’agit pourtant d’un des lieux phares de la scène artistique internationale. Il ne s’agit pas d’un établissement public mais d’une fondation reconnue d’intérêt public, ce qui lui permet une plus grande liberté d’action.

Un entretien avec Bénédicte Alliot, directrice générale de la Cité, est une bonne introduction à ce dossier. Très investie dans la vie du lieu, elle s’entretient individuellement avec chacun des plus de 1200 lauréats reçus chaque année. Suivront d’autres entretiens avec des artistes dont les pratiques ne sont pas foncièrement traditionnelles, mais qui relèvent d’un dialogue avec les traditions particulières aux Outre-Mer lointains.

Au sein de l’atelier de sérigraphie, un des trois ateliers partagés avec l’atelier de gravure et celui de four céramique

Pouvez-vous me parler un petit peu de l’histoire du lieu ?

La Cité Internationale des Arts a bientôt soixante ans. En 2025 on va fêter ses soixante ans officiels. En fait elle a commencé à accueillir des artistes en 1963, mais on va fêter joyeusement ses soixante ans en 2025. Elle a accueilli des artistes de toutes nationalités, toutes générations, toutes disciplines, sans s’arrêter, puisque pendant la pandémie on est restés ouverts, on a pu garder des artistes qui ne pouvaient pas rester chez eux, et puis on a réussi à transformer le projet de la Cité pour en faire encore plus un lieu d’accueil et d’hospitalité, ce qu’il a toujours été. Puisque le projet de la Cité Internationale des Arts, porté par deux personnes, un couple, les Brunau, porte en fait un projet utopique, un projet de paix, d’un endroit neutre dans Paris qui puisse réunir le monde entier, et qui puisse accueillir dans des conditions dignes de travail, mais aussi d’habitation, des artistes du monde entier, y compris d’ailleurs des artistes français. Moi je suis arrivée en 2016 à la Cité Internationale des Arts et j’ai souhaité, en tout cas dans le nouveau projet d’établissement de la Cité, aussi pouvoir accueillir de manière plus prioritaire des artistes qu’on voyait très peu passer par la Cité. Donc il y a des artistes de toutes les Outre-Mer notamment, et puis des artistes de zones du monde qui étaient très peu représentées, comme des artistes du continent africain.

Intéressant.

Ha c’est un projet passionnant. C’est une fondation reconnue d’utilité publique, puisque c’est porté par cette initiative de deux personnes, mais qui a bénéficié, donc au cœur de Paris, d’un terrain qui a été accordé par la ville de Paris, et on est sur deux sites. Donc on est dans le Marais, où on est aujourd’hui. Dans le Marais on accueille 290 artistes en même temps, et on accueille une trentaine d’artistes sur la butte Montmartre, une trentaine d’artistes qui sont logés et qui ont des ateliers de travail dans un jardin. C’est vraiment deux sites qui sont complémentaires, et cela pour Montmartre depuis 1971. Donc ça fait cinquante et un ans que là aussi on développe des résidences d’artistes. Donc on est sur deux sites et avec toute l’équipe on se mobilise pour non seulement accueillir et accompagner les artistes dans leurs projets, parce qu’ils viennent tous pour des durées temporaires, c’est de trois mois à un an, et donc les équipes accompagnent les artistes sur les projets pour lesquels ils viennent à Paris, et en même temps on a développé tout un volet de programmation très important pour valoriser le travail de ces artistes pendant leurs résidences. Donc des artistes du monde entier. On a de la performance, on a du dessin, on a une bédéiste, et tous les mercredis comme aujourd’hui, tous les mercredis soirs de dix-huit heures à vingt et une heure, on a des portes ouvertes. Puisque les artistes ouvrent leurs portes à tous les publics, les professionnels mais aussi l’homme de la rue. On tient beaucoup à valoriser le travail des artistes. On se fait accompagner aussi par des partenaires. Tous les mercredis les artistes ouvrent leurs portes au public, mais aussi ils vont se produire en danse, en théâtre ou en performance, puisqu’on a un auditorium, mais on travaille également avec énormément de partenaires. Des partenaires qui vont nous aider à accompagner financièrement les artistes qu’on accueille ici, je rappelle que c’est 325 artistes qu’on accueille en même temps sur ce site, entre mille et mille deux cents par an, c’est colossal, c’est le plus grand centre de résidences d’artistes au monde, et on peut le dire puisqu’on en est fier, c’est une ville dans la ville. Le travail qu’on fait aussi avec les artistes c’est de leur ouvrir les portes des réseaux professionnels internationaux, parisiens mais au-delà européens. Donc ça c’est très important dans le parcours d’un artiste tout au long de sa vie. Et c’est pour ça aussi qu’on accueille des artistes qui sont non seulement des artistes émergents, qui sortent des écoles etc… Mais on accueille aussi des artistes qui ont déjà une forte expérience, dans un parcours déjà bien confirmé, mais qui ont besoin par exemple de revenir travailler, faire une recherche, et donc ils reviennent ou ils viennent à la Cité Internationale des Arts à Paris.

Donc ils peuvent revenir ?

Si le projet le justifie ils peuvent revenir. Ils peuvent revenir et il y a même certains artistes qu’on encourage à pouvoir venir sur des durées on va dire de trois mois, puisque le visa Schengen permet ça par exemple, mais le projet n’est pas encore complètement terminé, et on va avec des dispositifs, avec nos cent cinquante partenaires, on va s’arranger pour qu’ils puissent revenir par exemple un an plus tard. Et poursuivre leur projet. Et encore développer et consolider leur réseau. Ça c’est très important. C’est ça aussi un lieu d’hospitalité. Ce n’est pas seulement une fois que vous venez, mais c’est plusieurs fois. Et l’hospitalité, on l’interroge nous à chaque fois. C’est-à-dire qu’on est aussi un lieu, il faut le savoir, ou on accueille des artistes en exil, ou des artistes réfugiés, ou des artistes qui ne peuvent pas travailler librement dans leur pays. Soit ils viennent de manière temporaire, soit ils vont venir à la Cité Internationale des Arts et ensuite ils vont s’insérer dans le tissus de la société française et prendre leur chemin. Mais c’est une dimension aussi très importante de notre action. Et on est soutenu, je tiens à le dire, on a cent cinquante partenaires du monde entier mais aussi des français, et on est aussi soutenu par la puissance publique, qu’il s’agisse de la ville de Paris ou du ministère de la culture, du ministère des Outre-Mer, pour développer des actions particulières.

D’accord. Là on est devant une fresque, que pouvez-vous m’en dire, de cette fresque ?

C’est la fresque d’Abuz. Abuz il est venu en 2021, a fait partie de la première promotion d’artistes de la Polynésie française de toute l’histoire de la Cité Internationale des Arts. On a travaillé main dans la main pendant deux ans avec le gouvernement polynésien et aussi avec le ministère de la culture ici en France, et on a monté un programme absolument remarquable ou quatre artistes polynésiens qui sont choisis, il y a un jury qui se réunit, on choisit sur dossier, bénéficient de quatre mois de résidence à la Cité Internationale des Arts. Et c’est toutes les disciplines qui sont concernées. Donc l’année dernière nous avions surtout des plasticiens et plasticiennes. Cette année on est dans l’écriture, on est aussi dans les arts plastiques, on a quatre femmes cette année, qui termineront toutes leurs résidences à la fin novembre. Vous savez, c’est très très loin, on est géographiquement très loin en Polynésie, on a d’autres artistes qui viennent aussi de très loin, mais ce qu’il faut savoir c’est que ce sont des scènes du coup qui sont aussi méconnues en France. Ce sont des pratiques, des approches, des pensées, qui sont quand même méconnues, et donc notre rôle il est aussi de passer et de faire connaître ces manières de penser, ces manières de travailler sur certains supports. Donc c’est une joie pour ces artistes de pouvoir non seulement venir à Paris consacrer cent pour cent de leur temps au travail et à rencontrer des autres artistes, puisque c’est ça la force de la Cité Internationales des Arts, c’est d’avoir plus de trois cents artistes en même temps qui peuvent se rencontrer. Donc on stimule beaucoup ces rencontres-là. C’est donc bénéfique pour eux mais c’est extraordinaire pour nous, c’est extraordinaire pour l’hexagone. Tout d’un coup on voit le travail d’artistes polynésiennes en train de se déplier, en train de se faire.

Bénédicte Alliot visite Leia Chang Soi, bédéiste polynésienne qui profite de sa résidence pour s’initier à la technique de la sérigraphie

Est-ce que vous avez eu l’occasion de les rencontrer ?

Oui bien sûr, je les ai rencontrées, je les ai même revues, et puis mon équipe n’en parlons pas… Mais moi effectivement je les ai rencontrées personnellement individuellement, j’ai rencontré Leia qui a sa porte ouverte ce soir, mais j’ai rencontré évidement toutes les autres, il y en a une qui partait à Brooklyn à un très grand festival du livre, elle a une traduction en anglais, donc là moi je me propose de l’accompagner sur des mises en contact plutôt j’allais dire plus hexagonales puisque je connais un peu le terrain là-dessus, et aussi parce que les écritures, quelles que soient leurs formes, sont aussi des pratiques très importantes dans la vie de la Cité. Quand je suis arrivée en 2016 j’ai souhaité remettre les écritures en avant parce que les écritures elles sont précédées, ou elles se sont succédé par la parole, et il faut que les gens puissent échanger, il faut que les gens puissent être en conversation. Etre en résidence d’artiste, quand on est au sein d’une communauté de trois cent vingt-cinq artistes, c’est véritablement entrer en conversation avec le monde, entrer en conversation avec des modes de pensées qui sont nécessaires pour les gens que nous sommes nous. Qui sont nécessaires pour les artistes mais surtout pour les autres. C’est cette compréhension du monde, ces questionnements que proposent les artistes qui nous intéressent. Et la promotion des artistes polynésiennes cette année, on est très heureuses de les avoir parce que ce sont des conversations extrêmement enrichissantes aussi pour le territoire ici.

Et comment voyez-vous l’avenir de ce partenariat ?

Ecoutez on a signé une convention triennale, donc déjà c’est tout à fait remarquable, cette confiance avant même d’avoir expérimenté la première résidence l’année dernière, c’est assez remarquable d’avoir établi cette confiance dans le travail de préparation. On est très reconnaissants à nos partenaires, on est accompagné aussi par d’autres partenaires, Tahiti Nui etc… Trois ans ça permet de construire et d’améliorer un programme de résidence. Au fil du temps on voit. Donc c’est ce qu’on a fait. Déjà la deuxième promotion qu’on accueille cette année, on a commencé à faire des améliorations à certains endroits dans la manière de les accompagner, et on va revoir le ministre dans les prochains jours, on en parlera, même si on a encore une année, l’année 2023, on souhaite déjà travailler à la suite. En fait idéalement on voudrait que le programme soit en quelque sorte pérenne, enfin c’est un idéal, mais en tout cas qu’il dure le plus longtemps possible. Vous savez, je vais vous dire une dernière chose : c’est tellement important pour nous, ce programme, et je vous dis, on en a cent cinquante. Donc il y a ce programme, et puis il y en a cent quarante-neuf autres. Tous les programmes sont importants, mais il est tellement important, et c’est simplement la deuxième année, que grâce au soutien du ministère des Outre-Mer, nous avons souhaité développé tout de suite, et donc dès 2023 ça va exister, des résidences retour qui vont permettre à des artistes d’ailleurs, de l’hexagone et peut-être d’ailleurs, de pouvoir se rendre en Polynésie en résidence. Et ça, nous c’était l’objectif. Et en fait il y a une telle relation de confiance, c’est un tel bonheur véritablement de pouvoir travailler ensemble, de pouvoir accueillir ces artistes, qu’on a décidé qu’on allait le faire tout de suite. Et donc il y a deux artistes, je ne peux pas vous dire les noms parce qu’on est en phase de confirmation, mais quelqu’un qui travaille plutôt en photographie et en spectacle vivant, et quelqu’un qui travaille sur des formes artisanales de textiles mais aussi les arts plastiques, qui ont été pressentis pour partir entre six semaines et trois mois en Polynésie. Enfin c’est une aventure. Et ça c’est une sacrée réussite. Voilà, donc c’est cette réciprocité, cette mobilité et ce flux qui est aussi important qu’on puisse instaurer. On n’est pas le centre du monde. Je pense que vous l’avez compris. L’idée c’est vraiment de pouvoir faire en sorte que les artistes se rencontrent ici, mais on développe énormément de partenariats ou on envoie des artistes ailleurs, et là le fait d’aller vraiment en Polynésie, pour ces artistes-là, je peux vous dire ils sont restés sans voix croyez-moi.

Portes ouvertes de l’atelier de sérigraphie de la Cité Internationale des Arts

J’aurais une dernière question, les artistes sont reçus sur dossier, est-ce qu’il y a un travail à rendre à la fin de la résidence, où une évaluation ?

Alors ils sont sélectionnés sur dossier donc ils ont généralement un portfolio qu’on limite, parce que… Avec une description de projet, un CV, parcours de vie et tout ça, mais il n’y a pas d’obligation de restitution à la fin de la résidence. En revanche on les incite énormément, et Leia est un exemple ce soir, elle fait un open studio, et je sais que les trois autres vont en faire, mais à priori dans un mois, à peu près un mois. Mais là ce qui est formidable c’est que on les incite, parce que la porte ouverte, il y a d’autres manières de faire des résidences, c’est aussi une manière de se confronter au travail que l’on fait soi-même. Puisque elle va ouvrir son atelier, elle va montrer son travail, elle va interagir avec le public. C’est aussi très important pour un artiste de parler de son travail, de savoir en parler. Donc on est très heureux qu’elle ait fait ce choix et qu’elle le montre. Et puis on est très heureux parce que c’est une très grande artiste.

Hé bien merci.

Merci à vous.

Frontispice : Bénédicte Alliot devant la fresque réalisée sur le mur des ateliers partagés de la Cité Internationale des Arts par un artiste de la première promotion polynésienne en 2021

Entretien réalisé à la C.I.A. le mercredi 19 octobre 2022